Thomas Hardy : Une Femme d’imagination et autres contes

hardy_une femme d'imagination.jpgSuite à la lecture de Winter de Christopher Nicholson, j’ai eu envie de retrouver l’univers de Thomas Hardy, que je connais jusqu’ici à travers trois recueils de nouvelles (dont Métamorphoses, chroniqué sur ce blog). J’ai donc sorti de ma PAL Une Femme d’imagination et Autres contes – à la couverture si bien choisie.

Ce recueil comprend quatre nouvelles.

Le Hussard mélancolique de la Légion germanique : Promise à un mariage avantageux avec le terne Humphrey Gould, la jeune Phyllis s’éprend d’un hussard allemand dont le camp a été installé près de chez elle. Le jeune homme finit par lui proposer de s’enfuir avec lui. Un récit dans lequel les personnages sont soumis aux lois implacables du destin, qui, on le sent très rapidement, les promet à un sort funeste.

Le veto du fils : une jeune servante s’est élevée au rang de dame en épousant son employeur, le pasteur du village. Tous deux sont partis à Londres, loin des gens qui ont été témoins de cette union scandaleuse. Malgré les efforts de son mari pour l’éduquer, Sophy fait toujours des fautes de grammaire et ne fait guère illusion… ce dont se rend bien compte son fils Randolph, envoyé dans des écoles privées et visant à s’élever socialement. Lorsque sa mère veuve envisage de se marier avec un ancien admirateur du village, le coup est trop dur pour Randolph, qui s’opposera dès lors à cette union.

Le violoneux des contredanses : Prétendant attitré de Caroline, Ned se voit évincé par un violoneux qui, malgré un physique quelconque et des cheveux gras, parvient à séduire toutes les filles grâce à une musique aux accents presque diaboliques (il est d’ailleurs fait référence à Paganini). Quelques années plus tard, alors que Ned est installé à Londres et participe à la construction d’un bâtiment pour la Première Exposition Universelle, Caroline refait surface dans sa vie avec une petite fille. Après la première surprise, le brave homme accepte cette nouvelle famille qui lui est donnée. Jusqu’au jour où leur chemin croise de nouveau celui du violoneux…

Une femme d’imagination : poétesse, femme romanesque à l’imagination fertile, Ella s’installe avec son mari et leurs trois enfants dans une maison de vacances en bord de mer. Ils occupent notamment l’appartement habituel d’un poète, Robert Trewe, qu’Ella admire et cherche à égaler, sans succès. Sans le connaître, elle se prend d’une véritable passion pour lui. Un amour là encore mis à mal par le destin, qui semble toujours éloigner la possibilité d’une rencontre entre ces deux âmes qui, semble-t-il, pourraient être destinées l’une à l’autre.

Comme toujours, Thomas Hardy n’épargne pas ses personnages dont le bonheur est toujours entravé, le plus souvent par une série de coïncidences, hasards et malchances. Il émane de certains de ces textes une mélancolie évidente. La première et la dernière nouvelle se détachent des autres selon moi, notamment à travers une chute très bien maîtrisée, qui ne peut laisser indifférent. J’ai été un peu moins convaincue par Le Violoneux des contredanses, sans doute parce que j’ai eu de la peine à imaginer la capacité de séduction de ce violoneux plutôt repoussant, tandis que Caroline m’a déplu de bout en bout : fade, bête, dotée d’un culot monstrueux et pour ajouter la touche finale, assez peu attachée à son enfant. J’ai eu bien du mal à compatir à ses malheurs.

Une nouvelle lecture de Thomas Hardy qui m’a de nouveau donné envie de poursuivre la découverte de son oeuvre.

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155 p

Thomas Hardy, Une Femme d’Imagination et autres contes, 1888 ? (Année de publication des Wessex Tales dont la première nouvelle fait partie)

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Commentaires

C’est vrai que la couverture a énormément de charme…

Écrit par : FondantGrignote | 13/03/2016

@ FondantGrignote : oui, je n’aime pas autant la couverture de la plupart des autres livres de Hardy que j’ai !

Écrit par : Lou | 13/03/2016

C’est décidé, Hardy sera ma prochaine lecture, ou celle juste après (j’avais déjà déterminé un petit programme). Ces nouvelles me rappellent mes quelques lectures de son oeuvre, mais je vais privilégier « Tess » qui m’attend depuis trop longtemps.

Écrit par : Lilly | 13/03/2016

C’est un auteur que je n’ai jamais lu, pourtant je suis certaine que ça me plaira, néanmoins je ne commencerai pas par ce titre même si tu l’as apprécié moi les nouvelles c’est pas trop mon truc.

Écrit par : Tiphanie | 13/03/2016

@ Lilly : très bien, comme ça tu vas certainement me donner envie de lire « Tess » ensuite :o)

@ Tiphanie : ah dommage, j’aime énormément les nouvelles, notamment chez les classiques anglo-saxons comme James ou encore Wharton. Si tu lis Hardy prochainement je serai très curieuse de connaître ton avis !

Écrit par : Lou | 13/03/2016

ces histoires donnent envie…implacables…mais par rapport a sa « bio » « winter »…on y retrouve le Hardy ?

Écrit par : rachel | 14/03/2016

Découvert grâce au mois anglais, j’ai bien aussi envie d’en lire à nouveau. Pourquoi pas celui ci ?

Écrit par : hélène | 14/03/2016

@ Rachel : on retrouve sa vision assez pessimiste du mariage et son opposition de la vie à la campagne à l’univers de la ville.

@ Hélène : c’est un recueil qui ne manque pas d’intérêt, je te le recommande !

Écrit par : Lou | 14/03/2016

oh encore plus interessant…on le retrouve dedans…;)

Écrit par : rachel | 15/03/2016

Noir c’est noir…
et je ne dis pas non.

Écrit par : Syl. | 15/03/2016

@ Rachel : en effet !:o)

@ Syl : avec Hardy j’ai l’impression que c’est souvent noir :o)

Écrit par : Lou | 16/03/2016

@ Rachel : en effet !:o)

@ Syl : avec Hardy j’ai l’impression que c’est souvent noir :o)

Écrit par : Lou | 16/03/2016

je n’ai pas lu ces nouvelles – qui me tentent – mais par contre j’ai relu « far from the madding crowd » -un régal

Écrit par : niki | 17/03/2016

Contrairement à toi, j’ai vraiment apprécié toutes les nouvelles de ce recueil qui souligne bien l’incroyable talent de Thomas Hardy. Et comme toujours, j’ai aimé le ton sombre et mélancolique de ses nouvelles.

Écrit par : Titine | 31/03/2016

@ Niki : quant à moi il me reste beaucoup de romans à lire :o)

@ Titine : j’ai pris plaisir à lire tout le recueil mais j’ai trouvé que certaines nouvelles étaient un cran au dessus des autres, alors que je n’avais pas ce souvenir du recueil « Les Petites ironies de la vie ».

Écrit par : Lou | 03/04/2016

je n’ai pas relu cet auteur depuis la fac et c’est un tort car j’avais adoré l’étudier.

Écrit par : Valérie | 06/04/2016

J’aime tout ce qu’a écrit Thomas Hardy, je n’ai jamais été déçue pour l’instant même si c’est parfois sombre (ici, il est modéré je trouve 🙂 )
Pour le mois anglais, je compte bien me plonger dans l’un de ses gros romans !

Écrit par : Cryssilda | 23/04/2016

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