En novembre, Titine et Isil ont réussi à mettre Conrad au programme des lectures des Victorian Frogs and Ladies, après de longs mois de tentatives acharnées et d’échecs retentissants (tout comme moi pendant des années avec Braddon). Il faut dire que nous étions deux à faire de la résistance, parce que les bateaux, les tempêtes et les aventuriers des mers, ce n’est pas notre tasse de thé. Toujours est-il que lorsqu’il a fallu chercher une idée de lecture, j’ai longuement hésité car les romans de marins de Conrad ne me tentaient pas, j’hésitais à lire The Secret Agent, bref, je cherchais plutôt un texte court, histoire de me familiariser avec Conrad en douceur (voire me réconcilier, car j’avais un peu souffert à la lecture de Typhon lorsque j’étais adolescente, malgré toutes ses qualités). Et j’ai trouvé, avec One Day More, une pièce de théâtre en un acte très divertissante (sans doute pas non plus l’oeuvre du siècle, ne nous emballons pas).
Même si nous sommes sur la terre ferme, il y est question d’un ancien capitaine (qui n’avait pas le pied marin !), Captain Hagberd ; de son fils Harry, disparu ; de Josiah Carvil, ancien constructeur de bateau, désormais aveugle ; de Bessie Carvil, sa fille.
Bessie s’occupe de son père, vieillard infirme (et non « informe » comme je l’avais tout d’abord écrit) et acariâtre qui passe son temps à la houspiller et à lui demander d’être à ses petits soins. Au grand dam de son père, elle a sympathisé avec le capitaine Hagberd, leur voisin, qui passe pour un original, voire un illuminé en ville. Il ne laisse entrer personne chez lui, où il a accumulé de nombreux objets en vue du retour improbable de son fils Harry. Celui-ci s’est enfui de nombreuses années auparavant mais depuis longtemps, le capitaine parle de son retour et est persuadé d’en connaître la date. Les mois, les années ont passé et Harry est censé revenir le lendemain. A noter que le capitaine est également persuadé du fait que Harry et Bessie se marieront.
[Spoilers à partir de là]
Étonnamment, Harry revient, mais un soir trop tôt. Son père ne le reconnaît pas et s’enferme chez lui en lui demandant de partir, jusqu’à lui jeter une pelle depuis la fenêtre pour le chasser (mes copines victoriennes vous diront que cette scène m’a marquée). Tout en attendant de voir Harry le lendemain. Quant à Bessie, elle fait bien la connaissance de Harry et découvre le pot aux roses. Elle apprend que Harry s’est enfui car son père voulait régenter sa vie et l’empêcher de devenir marin, lui qui rêvait de découvrir le monde, dont il est tombé amoureux. Il finit par embrasser Bessie puis se retirer. La pièce, par moments drôle et cocasse, s’achève tristement, car Harry, venu pour soutirer un peu d’argent à son père, ne reviendra plus, tandis que ce père l’attend toujours et que Bessie prend conscience du fait qu’elle aussi veut quitter sa vie étriquée. Mais alors qu’elle lui demande de l’emmener avec lui, il disparaît.
Une introduction en douceur à l’univers de Conrad, qui m’a donné envie de lire sa pièce de théâtre Laughing Anne.
28 p
Joseph Conrad, Laughing Anne, 1904
Commentaires
Écrit par : rachel | 10/01/2013
Écrit par : Arieste | 10/01/2013
Écrit par : Titine | 10/01/2013
Écrit par : Cleanthe | 11/01/2013
@ Arieste : à vrai dire il ne me tentait pas beaucoup ce Victorien, mais cette pièce de théâtre était très agréable.
@ Titine : si si c’était une pièce de théâtre, qui en plus se passe à terre… effectivement Joseph nous réserve bien des surprises ;o)
@ Cléanthe : merci de me proclamer reine des lectrices, un titre bien flatteur ;o) J’avoue avec honte qu’il me reste à découvrir des Victoriens et que certains ne m’attirent pas beaucoup. Je pense en fait à Conrad et à Kipling dont j’ai lu quelques textes mais a priori, ce ne sont pas des lectures qui m’attirent beaucoup. Et pourtant je sais que je passe à côté de quelque chose et compte bien y remédier. Pour l’instant je repousse toujours à plus tard et privilégie d’abord d’autres auteurs. Je note tes différents conseils, je vais déjà me renseigner sur « Lord Jim » (je ne connais que le titre) et « Nostromo ». Je pensais peut-être aussi à « L’Agent Secret » ou « Au coeur des Ténèbres » pour le découvrir. Je dois avouer à ma grande honte que je suis davantage une aventurière de salons de thé londoniens et de manoirs isolés en matière de littérature victorienne… d’ailleurs à ce sujet je suis en train de me régaler avec « Le Manoir de Tyneford », publié récemment (traitant de l’époque du IIIe Reich), que je te recommande (j’en parlerai bientôt par ici) !
Écrit par : Lou | 11/01/2013
Écrit par : rachel | 12/01/2013
Écrit par : Lou | 13/01/2013
Écrit par : rachel | 13/01/2013
Écrit par : Lou | 13/01/2013
Écrit par : rachel | 14/01/2013
Écrit par : Lou | 14/01/2013
Écrit par : rachel | 15/01/2013
Écrit par : Lou | 16/01/2013
Écrit par : rachel | 17/01/2013
Écrit par : Lou | 17/01/2013
Écrit par : rachel | 18/01/2013
Écrit par : Lou | 18/01/2013
Écrit par : rachel | 20/01/2013
Écrit par : Lou | 20/01/2013
et depardieu, j’avais commence a l’apprecier avec son Cyrano…et par a coup…pas plus…;)
Écrit par : rachel | 20/01/2013
Écrit par : Lou | 21/01/2013
Écrit par : rachel | 22/01/2013
Écrit par : Cryssilda | 26/01/2013
@ Cryssilda : oui c’est magnifique, il ne nous reste plus qu’à survivre à Kipling et nous serons invincibles gnark gnark gnark ;o)
Écrit par : Lou | 26/01/2013
Écrit par : rachel | 26/01/2013
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