Yoshida Atsuhiro, Bonne Nuit Tôkyô

Bonne Nuit Tôkyô est un livre à la construction proche de celle de Au Prochain Arrêt, et le hasard m’a fait les lire à la suite l’un de l’autre, ce qui n’était pas en faveur de ce roman découvert juste après une lecture marquante. Et pourtant ! C’est avec énormément d’intérêt et de plus en plus d’attachement pour les personnages que j’ai lu ces récits entrecroisés qui nous emmènent dans Tôkyô de nuit.

La vie nocturne dans les grandes villes japonaises me fascine depuis que j’en ai eu un petit aperçu à travers des lectures, comme Le Passage de la Nuit de Murakami (malheureusement jamais chroniqué, mais ce sera l’occasion de le relire car je sais qu’il m’avait beaucoup plu) ou encore la série Midnight Diner adaptée de mangas publiés au Lézard Noir – pas encore lus. La nuit, tout ne s’arrête pas, bien au contraire. Des magasins restent ouverts, des restaurants et cantines aussi, les rues sont loin d’être dépeuplées. Une atmosphère que l’on retrouve pleinement ici.

Au fil des semaines, nous retrouvons toujours de nuit une galerie de personnages qui vont se croiser, se perdre de vue, se remémorer des moments partagés ensemble. Il y a là un chauffeur de taxi, un enquêteur ayant inspiré une adaptation cinématographique, trois femmes ayant ouvert un restaurant ensemble après avoir dû fermer chacune le leur, une femme accessoiriste travaillant tard dans la nuit pour trouver des objets improbables, une voleuse de nèfles, un centre d’appel pour les personnes ayant besoin d’aide ou d’une oreille attentive, une personne récupérant les téléphones fixes dont on ne veut plus (dont un hanté), un brocanteur vendant des objets cassés et dépareillés qu’il réenchante en leur inventant des noms et des fonctions nouvelles.

Nouveau coup de cœur pour ce roman qui excelle à retraduire l’ambiance de la ville la nuit. Les personnages ont parfois des métiers un peu originaux, mais la plupart sont des gens très normaux pris dans leurs tâches quotidiennes et leurs petits tracas. Et pourtant, l’auteur réussit à les rendre intéressants et attachants, grâce à un grand sens du détail et du dialogue. Ils vivent parfois des situations peu communes, se réfugient dans un taxi ou un restaurant où se crée un lien très particulier aux autres. Les coïncidences, l’insolite voire le surnaturel ponctuent parfois leurs errances nocturnes, dans un texte tout autant réaliste que surprenant, d’une grande humanité. A lire absolument !

227 p

Yoshida Atsuhiro, Bonne Nuit Tôkyô, 2019 (2021 VF)

7 thoughts on “Yoshida Atsuhiro, Bonne Nuit Tôkyô

    1. J’ai failli craquer sur les premiers tomes du manga Midnight Diner au festival de la BD mais ce n’était clairement pas raisonnable… c’est sur ma liste prioritaire pour le festival de l’année prochaine ! Je te souhaite une très belle lecture, ce roman est une petite pépite !

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