Cela faisait un bon moment que je n’avais pas lu Barbara Pym, dont j’avais bien aimé plusieurs textes pour leur côté British, même si je trouvais qu’il ne se passait pas grand-chose, qu’on ne faisait que prendre des tasses de thé et aller à la messe sans objectif ni évolution. Ce constat se confirme quelque peu à la lecture de Comme une Gazelle apprivoisée, son premier roman. Si ce n’est que je m’aperçois que je savoure encore davantage la plume délicieusement amusante de Barbara Pym maintenant que j’ai quelques années de plus !
Nous voilà dans un petit village anglais où vivent deux sœurs plutôt aisées, Miss Belinda et Harriet Bede. Toutes deux sont restées célibataires, vivent confortablement ensemble en discutant des menus potins du village, en savourant l’heure du thé ou en chouchoutant les jeunes vicaires – la grande passion de Harriet. Deux soeurs qui s’entendent bien mais très différentes l’une de l’autre.
Belinda est l’aînée, aime jardiner et relire ses classiques anglais. Elle n’est jamais très apprêtée et nourrit depuis trente ans un amour constant et bienveillant à l’égard de Henry, l’archidiacre littéraire un peu hautain et égocentrique, même si on peut difficilement le détester. Henry l’a connue pendant leurs études mais a épousé l’énergique et ambitieuse Agatha, pilier et moteur du couple, même si le ménage n’est pas très harmonieux. Henry et Belinda restent de bons amis et certains passages laissent à penser parfois une affinité particulière entre eux.
Harriet, la plus jeune, aime la bonne chère, les jeunes vicaires, les jolies robes. Elle est beaucoup plus sûre d’elle et éconduit régulièrement les demandes en mariage du comte Bianco, Italien mélancolique et élégant résidant lui aussi au village.
Quelques personnages secondaires gravitent autour d’elles, jusqu’à l’arrivée de l’adjoint d’une bibliothèque prestigieuse et d’un évêque ayant son diocèse en Afrique. Avec eux, le vent du changement souffle peut-être sur la respectable demeure de nos bien attachantes Miss et Miss Bede.
C’est avec grand plaisir que l’on se plonge dans la vie de ce village où la majorité de l’action repose sur des thés et dîners, une kermesse, quelques courses et offices religieux, sans parler d’un peu de temps passé dans quelques jardins. On pressent qu’il ne peut rien se passer, que la situation actuelle, malgré toutes ses imperfections et les attentes qu’elle génère est finalement peut-être bien préférable au changement. Ce roman me donne envie de renouer avec Barbara Pym dont j’ai oublié mes premières lectures. Une douceur à l’anglaise, paisible et charmante, au petit côté délicieusement suranné.
Je profite de ce billet pour remercier de nouveau les éditions Belfond grâce à qui j’avais gagné un exemplaire de ce roman accompagné d’un bon thé et de délicieux petits biscuits, tellement adaptés à l’occasion !
De Barbara Pym sur ce blog :
330 p
Barbara Pym, Comme une Gazelle apprivoisée, 1950
J’ai toujours aimé le charme surannée des romans de Barbara Pym et sa douce ironie. Quatuor d’automne est différent, la tonalité en est très mélancolique. Il est très beau d’ailleurs.
Il va falloir que je lise du Barbara Pym didonc….ouiii vous donnez bigrement envie…;)
Très chouette colis !! Référence notée chez Titine aussi ; alléchée, je suis… 🙂
J’avais abandonné l’auteur après un premier essai peu concluant, mais je suis sûre qu’elle me plairait davantage aujourd’hui. Il faut vraiment que je l’inscrive à mon programme !
Peut être faut -il du temps pour apprécier B Pym? En tout cas je suis tombée dans la marmite et pense avoir quasiment tout lu (et principalement en VO, ce qui a fait travailler ma librairie!)
Je ne connais même pas l’autrice… Il faudrait peut-être que je répare cette erreur 🙂
J’ai profité du mois anglais pour lire mon premier Barbara Pym et à te lire, je retrouve vraiment le même univers, la même atmosphère, le même genre de personnages. J’y reviendrai peut-être au prochain mois anglais.