M.C. Beaton, Hamish MacBeth T1, Death of a Gossip

Après avoir savouré les deux tiers des aventures d’Agatha Raisin, il était temps de découvrir un autre personnage emblématique de M. C. Beaton, Hamish McBeth.

Premier roman de la série, Death of a Gossip a pour cadre le village de Lochdubh dans les Highlands, ensemble charmant de maisons blanches du XVIIIe cernées d’impressionnantes montagnes, en bordure d’un loch donnant sur la mer.

Un groupe d’estivants pour la plupart fortunés arrive pour prendre des cours de pêche. Sur quelques jours, les vacanciers seront initiés aux subtilités de cette activité. Parmi eux, Lady Jane, épouvantable rombière qui non seulement se montre grossière à l’égard de tous, mais semble en savoir long sur chacun des participants. Les cours de pêche commencent sous de mauvais auspices. Outre Lady Jane, les différents participants ne semblent pas avoir grand-chose en commun : un militaire un peu âgé, un couple américain fortuné, un jeune juriste londonien a priori plutôt sympathique, une secrétaire là pour impressionner l’employeur dont elle est amoureuse, une jeune femme aisée et pimbêche en puissance, un jeune adolescent passant l’été chez sa tante.

D’emblée, le groupe partage une haine commune à l’encontre de Lady Jane, qui ne permet pas pour autant de créer de liens entre eux. Leur seule obsession : réussir à pêcher quelque chose, idéalement l’un des impressionnants saumons écossais. Au bout de quelques jours, Lady Jane est évidemment retrouvée morte au fond d’un bassin, assassinée. Tous semblent avoir un motif, puisque tous auraient quelque chose de louche à cacher dans leur passé.

Le policier local, Hamish MacBeth, est donc appelé à la rescousse. Hamish est de ces héros qui savent rester discrets pour mieux nous surprendre. Au début du roman, on comprend qu’il est assez fainéant, fait du braconnage lui-même et profite sans vergogne de toutes les opportunités de siffler une tasse de café gratuite. Ainsi, quand le groupe se réunit pour la première fois à l’hôtel, Hamish vient, attiré par les arômes de café qui s’échappaient du bâtiment. Cela donne d’ailleurs lieu à une scène ridicule où Lady Jane tient à l’empêcher de prendre une tasse de café, avec tout un manège saugrenu et exaspérant qui m’a laissé craindre pour la suite du roman. Hamish rapplique également lorsque le groupe prend son premier pique-nique. Dans la toute première scène, sa description lui donne un côté un peu animal (il s’arrête et renifle car flotte l’odeur de café), mais il passe aussi pour un peu idiot. Néanmoins, on comprend très vite que sous des dehors tranquilles et un joli accent écossais, Hamish est un fin observateur, très intelligent, qui a simplement volontairement choisi un poste tranquille et sans enjeux.

La police de Strathbane est envoyée sur place pour enquêter et écarte assez rapidement Hamish, qui résoudra bien entendu le meurtre.

Ce premier tome a été long à démarrer et c’est bien le personnage de Hamish, au début peu présent, qui m’a donné envie de poursuivre ma lecture. Dans ce roman, la résolution de l’enquête rappelle Agatha Christie avec la scène finale dans le salon ou la bibliothèque, où tout le monde est rassemblé tandis que Hamish tient un discours pour exposer le coupable. Une enquête relativement superficielle, avec un mobile un peu léger, mais dont l’issue a eu le mérite de me surprendre un peu (disons que j’envisageais ce coupable, mais pas cette raison).

Si l’enquête un peu légère ne m’a pas gênée (je suis habituée à M.C. Beaton), plusieurs éléments m’ont agacée : la façon dont l’adolescent de 12 ans était décrit, totalement infantilisante, ou encore ce début improbable où tous les personnages disent de Lady Jane qu’ils voudraient la voir morte après une ou deux scènes peu plaisantes.

On retrouve un peu le côté cosy de la série Agatha Raisin de M.C. Beaton, mais le cadre est bien plus sauvage et les capacités de l’enquêteur bien supérieures à celles d’Agatha Raisin, qui semble foncer à droite et à gauche et résoudre les affaires par hasard (parfois même parce qu’elle est tombée dans la gueule du loup). Hamish est discret mais d’emblée attachant car malgré son côté pique-assiettes, c’est un homme généreux et plein  d’humour. Après avoir terminé ce roman, j’ai eu d’emblée envie de retrouver Hamish, et j’ai lu dans la foulée le tome 2. Chronique à venir sous peu !

205 p

M.C. Beaton, Hamish MacBeth T1, Death of a Gossip, 1985

6 thoughts on “M.C. Beaton, Hamish MacBeth T1, Death of a Gossip

  1. Et bin tout un chouette nouveau hero…d’ailleurs j’ai vu celui qui le joue a l’ecran…et j’aime bien….Robert Carlyle….;) Cela va etre bien chouette a suivre…;)

  2. Qu’est-ce que tu écris bien ! Tu m’épates à chaque chronique.
    Bon, moi j’avoue qu’Agatha Raisin m’a un peu tapé sur le système, du coup je ne sais pas si j’ai très envie de découvrir ce Hamish ^^ Mais si l’envie m’en prend, on les a en bibliothèque =)

  3. j’ai lu pratiquement tous les hamish macbeth depuis leur sortie dans les années 1980 – j’ai adoré, bien plus qu’agatha raisin qui me tape sur les nerfs

  4. J’ai lu ce premier roman dans les Highlands, et il m’a semblé caricatural et bien fade ! Seul le personnage d’Hamish m’a plu, mais on ne le voyait pratiquement pas ! Je lirai la suite parce que je l’ai et qu’il y a du potentiel, mais si c’est pareil, je lâcherai la série…

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