Lu ce été, Le Boucher de Chicago m’a rappelé Le Diable dans la ville blanche, roman lu il y a quelques années et portant sur le même sujet. En parallèle, j’ai commencé à lire un essai toujours sur ce thème, que j’aimerais terminer pour en parler d’ici la fin de cette édition du challenge Halloween. Mais de quoi s’agit-il me direz-vous ?
Le Boucher de Chicago est un roman librement inspiré de l’histoire de celui que certains considèrent comme le premier serial-killer de l’époque, H.H. Holmes, ici nommé Gordon Gregg. Nous sommes en 1893, à Chicago, alors que s’ouvre l’exposition universelle. L’histoire débute de nuit, dans une rue inquiétante. Millie descend d’un fiacre et fait face au château, lugubre bâtiment dans lequel l’attend son époux, qu’elle n’a pas vu depuis des mois en raison de ses affaires. C’est ainsi que le piège se referme sur celle qui sera l’une des nombreuses victimes du séduisant homme d’affaires.
Tout comme Holmes, Gordon Gregg a construit un monstrueux bâtiment dans lequel il vit et mène ses affaires avec un talent certain de businessman. Il dispose d’une pharmacie, donne des consultations en tant que médecin (et prescrit notamment à ses patientes une eau « électrifiée » de sa création), loue des chambres aux visiteurs de l’exposition et dispose au dernier étage d’un luxueux appartement. Gordon Gregg est séduisant, très recherché en tant que médecin par des patientes prêtes à croire n’importe quoi. Il engage plusieurs secrétaires et devient leur amant. Malheureusement, elles disparaissent toutes sans laisser de traces mais, Chicago étant une grande ville et ces dames venant toutes de loin ou n’ayant plus de famille, personne ne s’étonne de leur départ ni de leur remplacement.
Une jeune journaliste décide de percer à jouer ce mystérieux Gregg, dont elle a eu connaissance par son fiancé. Celui-ci travaille dans les assurances et lui expose le cas de Gregg, devant hériter d’une somme élevée suite au décès d’une personne ayant souscrit une assurance vie. Accompagnant son fiancé lors de la visite de routine, elle soupçonne le gentleman en question de cacher quelque chose. Elle parvient à se faire engager comme secrétaire. Sur la base de faits réels, se bâtit ici un thriller : la journaliste parviendra-t-elle à démasquer le meurtrier ou sera-t-elle sa prochaine victime ?
Un roman haletant, fascinant, qui nous met d’autant plus mal à l’aise lorsque l’on découvre à quel point Bloch s’est inspiré de la réalité. Le château, véritable dédale aux escaliers cachés, aux passages secrets, aux trappes et aux souterrains inquiétants, a bien existé. C’était un outil indispensable à l’assassin pour la tenue de ses affaires mais aussi, dans l’organisation de ses crimes. Ce livre mêle ainsi la narration historique à une enquête à huis-clos, l’héroïne prenant de grands risques pour parvenir à ses fins. Roman historique sombre mais mené d’une main de maître, Le Boucher de Chicago est un texte dont je me souviendrai sans aucun doute longtemps.
Présenté dans le cadre du thème American Halloween.
215 p
Robert Bloch, Le Boucher de Chicago, 1974 (titre original : American Gothic)
oh oui le Butcher….cela reste impressionnant comme serial Killer….en tout cas tout un Thriller
Noté pour le prochain mois américain !!!! 🙂
Ca y est, je l’ai fini, en prévision du mois de septembre : simple, efficace et haletant ! Brrrr, quelles horreurs se sont déroulées dans le « château »… !! En tout cas, j’ai aimé découvrir cette sombre affaire.
Merci de m’avoir tenue au courant ! de mon côté, pour le mois américain je compte relire « La Manufacture du meurtre », essai historique sur le même sujet. Je l’avais lu l’été dernier (dans la foulée du roman) mais ne l’avais pas chroniqué.