Récemment, j’ai vu l’épisode du Nouvel an 2016 de l’excellente série BBC Sherlock, « L’Effroyable mariée » ou « The Abominable bride ». C’est un épisode qui avait tout pour me plaire car l’histoire se déroulait cette fois-ci essentiellement à la fin du XIXe, même si Sherlock finissait par reprendre conscience à notre époque.
Vêtue de sa robe de mariée, Emelia Ricoletti fait feu sur plusieurs passants dans la rue pour attirer l’attention sur elle, avant de se suicider d’une balle dans la bouche devant de nombreux témoins. Néanmoins, on raconte qu’elle serait revenue d’entre les morts pour tuer son époux peu après. La rumeur dit qu’elle serait réapparue ensuite pour commettre d’autres meurtres.
Quelque temps plus tard, Lady Carmichael fait appel à Holmes : son mari Sir Eustace a reçu une lettre contenant cinq pépins d’orange, un courrier qui pour lui revient à une menace de mort. Holmes et Watson vont se rendre dans la propriété du couple pour protéger Sir Eustace, sans y parvenir. La mariée semble avoir encore frappé.
C’est un épisode particulier au sein de la série. D’abord pour son cadre historique, mais aussi l’intervention du paranormal avec une mariée morte pour le moins effrayante. Et enfin, c’est aussi un fiasco pour Holmes qui ne parvient pas à protéger son client. J’ai eu plus de mal à adhérer aux allers-retours dans le présent mais hormis cela, c’est un épisode qui m’a beaucoup plu et qui me marquera je pense davantage que d’autres.
Série Sherlock, L’Effroyable Mariée / The Abominable Bride, Episode du Nouvel an 2016
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En me renseignant un peu, j’ai découvert que cet épisode s’était principalement inspiré d’une nouvelle extraite des Adventures of Sherlock Holmes, « The Five Orange Pips ». Je l’ai donc lue, sachant que je ne suis pas une grande lectrice de Doyle. J’ai beaucoup apprécié Le Pacte des Quatre, abandonné A Study in Scarlet en raison d’un passage dans les grands espaces sur lequel je bloquais (oui pour moi, l’attrait de Holmes vient en grande partie de son lieu de résidence au 221B Baker street, je n’ai aucune envie de devoir ensuite partir dans la pampa pour suivre ses aventures… même si je sais que ce roman est censé être excellent et que je ne désespère pas de le lire enfin)… hormis ces deux lectures, seulement quelques nouvelles découvertes à l’adolescence et oubliées depuis. Bref, ma culture holmesienne reste à faire.
Force est de constater que les aventures de Sherlock Holmes peuvent être passablement barbantes. Je gardais un souvenir très positif du Signe des Quatre, aussi bien du point de vue de l’intrigue que du ton adopté par l’auteur (beaucoup d’humour surtout). Ici, à partir d’une idée de départ extrêmement prometteuse, Doyle nous offre une nouvelle bâclée, qui se laisse lire mais ne présente pas un grand intérêt.
Dans The Five Orange Pips, alors que Watson séjourne quelques jours chez son ami Holmes au 221B Baker Street parce que sa femme est partie rendre visite à sa famille, la tempête fait rage dehors. Arrive un jeune homme, John Openshaw, venu chercher de l’aide auprès du célèbre détective. Il a passé son adolescence avec son oncle, revenu brusquement des Etats-Unis où il avait fait fortune en Floride. Suite à l’arrivée d’une lettre marquée par les initiales « K K K » et contenant cinq pépins d’orange, son oncle fait son testament, avant de mourir quelques mois plus tard, noyé dans un bassin d’eau peu profonde de son jardin. Un suicide pour la police. Puis c’est son héritier, le père de John, qui reçoit une lettre de menace semblable avant de faire une chute accidentelle, mortelle bien sûr. John se présente chez Holmes alors qu’il vient de recevoir lui-même la fatale lettre. Malheureusement pour lui, il décèdera la nuit-même de manière « accidentelle » lui aussi, Holmes n’ayant pas suffisamment anticipé les risques qu’il courait à se rendre seul à la gare en soirée.
Ayant compris que le cas avait un rapport avec le Ku Klux Klan (la tâche était ardue), Holmes fait quelques recherches qui lui permettent de lier les menaces et décès suspects à un bateau et à trois membres de l’équipage en particulier (car assez opportunément, il n’y a que trois Américains sur le bateau…!). Ses déductions ne sont tout de même pas fulgurantes et hormis un cours fait à Watson à propos du Ku Klux Klan, cette nouvelle coule comme un court fleuve tranquille, très tranquille. Holmes n’est certainement pas au mieux de sa forme (Doyle non plus). Hormis la lettre mystérieuse, il n’y a pas grand-chose à sauver de ce récit : une intrigue plus que mince, un Holmes fade et ennuyeux, nullement brillant… j’espère que d’autres nouvelles ont quand même un peu plus de consistance et permettent de retrouver l’humour que j’avais tant apprécié dans Le Pacte des Quatre !
Arthur Conan Doyle, The Five Orange Pips (extrait de The Adventures of Sherlock Holmes), 1891
Article rédigé dans le cadre du rendez-vous « Sherlock Holmes, l’original et les produits dérivés ou Arthur Conan Doyle » pour le Mois anglais, et pour le challenge British Mysteries.
Commentaires
et bin tu n’est pas trop holmes alors….ou Doyle….a svoir…
Écrit par : rachel | 17/06/2016
Mais du coup tu n’aimes pas Moriarty dans cette série en général, non ? Parce qu’il fait quand même bien psychopathe dans pas mal d’épisodes, même si celui-ci est assez gratiné.
Écrit par : Lou | 17/06/2016
Écrit par : FondantGrignote | 17/06/2016
Écrit par : Lou | 17/06/2016
En tous cas, j’avais beaucoup aimé « The abominable bride » et finalement j’avais assez aimé le voir patauger un peu ^^
Écrit par : Chicky Poo | 17/06/2016
Écrit par : Lou | 17/06/2016
Écrit par : choup | 17/06/2016
Écrit par : niki | 17/06/2016
Écrit par : Anne | 17/06/2016
@ Niki : oui tout à fait… dommage d’ailleurs, car j’ai adoré l’incursion dans le passé !
@ Anne : je l’ai vu sur France 4 effectivement, un peu par hasard d’ailleurs comme je ne fais jamais trop attention aux programmes TV.
Écrit par : Lou | 17/06/2016
ACD aimait opposer l’Amérique fort libre à la vieille Angleterre plus rigide. Je sais que ça peut faire long, le passage où le cocher raconte tout, mais ça éclaire ensuite ces crimes qui n’en étaient pas.
Bref… j’ai bien aimé la série, même si à la fin, mon cerveau ne savait plus où qu’il était, le Sherlock… J’ai adoré le Moriarty psychopathe car il fiche la trouille et je ne me souviens plus trop des 5 pépins, mais oui, c’est pas la meilleure de ACD. Mais bon, vu le prix auquel on lui payait ses mots, il était riche grâce à son détective honni ! 😉
Écrit par : Belette2911 | 17/06/2016
Écrit par : Syl. | 17/06/2016
Je pense que Doyle a dû effectivement faire du bien et du moins bien comme tous les auteurs dont on attend des sorties très régulières… je ne m’avoue pas vaincue, j’en lirai d’autres !
@ Syl : l’épisode avec Brett ? J’ai essayé de voir de quoi il retournait mais retombe sur un Sherlock des années 1980… :o)
Écrit par : Lou | 18/06/2016
oui en gros Moriarty doit etre implacable mais pas fou……
Écrit par : rachel | 18/06/2016
J’aime bien le Moriarty de Guy Ritchie aussi.
Écrit par : Lou | 18/06/2016
Après je te disais « une belle histoire d’amour très triste » et je faisais référence toujours aux Cinq pépins d’orange. MAIS je me suis trompée d’enquête !!! Normal que tu ne comprennes pas !!!
Écrit par : Syl. | 19/06/2016
oui vraiment un moriarty diabolique femme (l’actrice joue dans Game of Throne, et elle est geniale)
Écrit par : rachel | 19/06/2016
@ Rachel : en fait l’actrice de Watson est typiquement le genre d’actrice américaine avec lequel j’ai un peu de mal, avec ce côté bimbo artificielle. Et je me suis lassée des séries policières américaines, du coup je n’ai pas eu trop envie de tenter le coup mais je changerai peut-être d’avis à moment donné, surtout que tu m’intrigues avec ta Moriarty !
Écrit par : Lou | 20/06/2016
bon la Moriarty d’elementary ne se voit qu’a la saison 1…..;)
Écrit par : rachel | 21/06/2016
Écrit par : Praline | 22/06/2016
@ Praline : oui c’est vrai que son petit procédé d’analyse est amusant. J’ai d’ailleurs adoré ça dans la série BBC « Sherlock », ils en jouent très bien. Ceci dit je crois que cette fois-ci je me suis fait la remarque que certaines déductions étaient un peu énormes…
Écrit par : Lou | 22/06/2016
Écrit par : rachel | 22/06/2016
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