Il y a quelques mois j’ai lu La Maison du Marais de Florence Warden, dans le cadre du mois anglais. Je n’ai pas pris le temps de faire mon billet et pourtant, voilà encore une lecture avec laquelle je me suis régalée et que je recommande vivement à tout lecteur un tant soit peu épris de littérature victorienne. Ce roman d’amour, de mystère et de mort est fait pour vous (l’effet terriblement mélodramatique est voulu, pour un roman de type populaire aujourd’hui oublié). Le plus terrible avec ce roman, ce qui est vraiment scandaleux, c’est que Warden (un pseudonyme) a complètement disparu des rayons des librairies (y compris anglaises… mes recherches sur le Net ne m’ont d’ailleurs pas appris grand-chose). Comme pour Flora Mayor découverte grâce au même éditeur, voilà un auteur bien sympathique que plus personne ne lisait avant l’intervention des éditions Joëlle Losfeld qui ont souvent la bonne idée de déterrer des textes inconnus pour notre plus grand bonheur (j’aimerais simplement que cette célèbre maison édite plusieurs romans des auteurs en question pour ne pas créer chez moi autant de frustration ; voilà qui n’est pas humain !).
Dans La Maison du Marais, il est question de Miss Violet Christie qui, issue d’une famille anglaise modeste, cherche une place de gouvernante. Ce n’est pas chose aisée au vu de son manque d’expérience et de son jeune âge. C’est alors qu’une annonce attire son attention : on cherche une jeune personne pour un poste de gouvernante, photo exigée. Quelque temps plus tard, ayant été recrutée, Violet se rend dans une région reculée pour occuper son nouveau poste. A la gare, elle fait la connaissance du jeune Laurence qui produit rapidement sur elle une forte impression, mais semble peu apprécier son nouvel employeur, Mr Rayner. Rapidement, Violet verra qu’il n’est pas le seul dans ce cas dans la région. Et son nouveau poste est assez remarquable. Dans la famille je demande la mère, être hagard et fantomatique souvent caché dans sa chambre et dont la moindre apparition vous cause la chair de poule. Les enfants, entre l’aînée, agressive envers son père, et la plus jeune, qui passe ses journées à vagabonder dans le jardin en vraie sauvageonne, à se rouler dans l’herbe ou dans la boue et à se tordre de fureur lorsque le soir une domestique se charge de la faire rentrer, personne ne se préoccupant d’elle le reste du temps. Enfin le père, homme charmant et charmeur, violoniste de talent, qui semble avoir tout sacrifié pour une femme bien égoïste. La maison en elle-même est humide, malsaine. Le jardin un véritable marécage, même s’il revêt un certain charme aux yeux de la jeune citadine lorsqu’elle le découvre pour la première fois. Quant aux voisins, beaucoup semblent lui être hostiles.
Petit à petit, des questions surgissent : où dort son employeur qui, paraît-il, ne reste pas le soir dans cette maison rongée par le salpêtre ? Quels sont les mystérieux visiteurs qui viennent de temps à autre ? Pourquoi la plus ancienne domestique déteste-t-elle à ce point la nouvelle venue, au point de lui faire craindre pour sa vie ? Et que penser de l’humeur lunatique de la maîtresse de maison, écrivain de renom ayant désormais tout abandonné ?
La Maison du Marais ne fait peut-être pas partie de ce que l’on appelle la « belle » ou « vraie » littérature, mais c’est un de ces exquis romans à mystère tels que les écrivains du XIXe savaient les faire, avec une bonne dose de suspense, de délicieux frissons, de lieux inquiétants et toujours, une fraîche héroïne pour laquelle nous devrions trembler. Et contrairement à d’autres oies blanches, notre héroïne est plutôt attachante, en particulier lorsqu’elle oublie la sacro-sainte morale victorienne pour protéger un criminel auquel elle s’est attachée. Un plaisir de lecture dont il serait dommage de se priver !
C’est ma première participation au challenge victorien d’Arieste, que je ne pouvais manquer sous aucun prétexte !
Florence Warden, La Maison du Marais, 1882
Commentaires
en tout cas sympa cet editeur qui se lance dans les auteurs « disparus »…;o)
Écrit par : rachel | 11/03/2012
Écrit par : Eiluned | 11/03/2012
Écrit par : Malice | 11/03/2012
tu en parles si bien
Écrit par : niki | 11/03/2012
Écrit par : Lilly | 11/03/2012
Écrit par : Edelwe | 11/03/2012
Écrit par : maggie | 11/03/2012
Écrit par : Titine | 11/03/2012
@ Eiluned : ah oui je suis sûre que tu vas aimer !
@ Malice : je le prêterai avec plaisir lors d’une prochaine sortie littéraire :o)
@ Niki : très British, très victorien et je trouve assez original malgré quelques maladresses… tu devrais adorer !
@ Lilly : surtout « The Rector’s daughter » qui m’a beaucoup plus marquée que « La troisième Miss Symons », que j’avais déjà beaucoup apprécié.
@ Edelwe : succombe, succombe ;o)
@ Maggie : ah je partage complètement ton avis, j’adorerais moi aussi suivre un cycle de conférences sur ce sujet et moi aussi j’adore les gouvernantes victoriennes ! Je te le prêterai aussi si tu veux bien sûr, à ton prochain passage à Paris ou en mettant à exécution notre nouveau projet normand !
@ Titine : je ne peux pas résister à tes yeux de biche évidemment, je serai ravie de te le prêter :o)
Écrit par : Lou | 11/03/2012
Écrit par : rachel | 11/03/2012
Écrit par : Sybille | 11/03/2012
Écrit par : Aymeline | 11/03/2012
@ Sybille : ça me fait toujours plaisir de voir à quel point cette période plaît :o)
@ Aymeline : j’en suis ravie :o)
Écrit par : Lou | 11/03/2012
Écrit par : Miss Léo | 11/03/2012
Écrit par : rachel | 12/03/2012
Écrit par : Mrs Figg | 12/03/2012
Trop tard mademoiselle la tentatrice de livres ! Je l’ai commandé ! Des fois, je suis un peu psychotique ! il me faut tout de suite, question de vie ou de … mort !!! Je sais, j’ai lu trop de roman feuilleton où tout le monde meurt comme des mouches !
Écrit par : maggie | 12/03/2012
Écrit par : Joelle | 13/03/2012
@ Rachel : non je voulais dire entre les deux personnages du roman… tu as un petit jeune gentil beau intelligent courageux blablabla et tu as Mr Rayner, plus âgé, qui sans vouloir en dire trop est soupçonné de tenter d’achever sa famille en la laissant dans une maison insalubre tandis qu’il fait attention à la petite gouvernante dont il avait demandé la photo… il joue au violon divinement, il est charmeur, attachant et on le soupçonne d’être un brigand et de comploter contre sa famille… et malgré tout je l’aimais beaucoup (Rochester est quand même un héros à part :o))
@ Mrs Figg : j’y serai samedi, peut-être nous croiserons-nous ? Ce serait sympa !
@ Maggie : tu assures :o) J’ai hâte, on trouvera une date j’en suis sûre !
Je suis ravie de savoir que tu as succombé à l’appel de Mr Rayner, j’ai hâte de connaître ton avis ! Moi je suis comme toi, j’ai essayé de faire une petite liste pour le salon du livre pour ne pas trop me lâcher mais c’est toujours difficile…
@ Joëlle : ah mais je suis ravie, j’ai tenté plusieurs personnes, mission accomplie ! On est victorienne ou on ne l’est pas :o) J’espère que tu aimeras aussi hehe !
Écrit par : Lou | 14/03/2012
Écrit par : rachel | 15/03/2012
Écrit par : Lou | 16/03/2012
Écrit par : rachel | 16/03/2012
Écrit par : Lou | 17/03/2012
Écrit par : rachel | 17/03/2012
Écrit par : Mrs Figg | 18/03/2012
Écrit par : Mrs Figg | 18/03/2012
Écrit par : Lou | 18/03/2012
Écrit par : Lou | 18/03/2012
Écrit par : Mrs Figg | 19/03/2012
Écrit par : Lou | 19/03/2012
Écrit par : Shelbylee | 06/05/2012
Écrit par : Lou | 07/05/2012
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