Marguerite

fuentes_instinct inez 01.jpgUne fois n’est pas coûtume, je vais publier en avance mon billet sur le roman choisi par le blogoclub de lecture pour le mois de mai, L’instinct d’Inez de Carlos Fuentes. Et quel roman !

 

Deux histoires s’entrecroisent, deux amours impossibles : d’un côté, au XXe entre Londres et le Mexique, la cantatrice Inez Prada et le maestro Gabriel Atlan-Ferrara se rencontrent à trois reprises pour représenter la Damnation de Faust de Berlioz, ne vivant pas une histoire en réalité jamais vraiment commencée ; de l’autre, une femme toute semblable à Inez est tirée de sa solitude par son semblable masculin, quelques millénaires plus tôt. Le narrateur choisit de consacrer un chapitre à chacun de ces destins tragiques, dont l’alternance au sein du récit suggère rapidement quelque lien mystérieux et intime entre Inez et son double du passé.

 

Ce livre est extrêmement curieux. Il se lit d’une traite, mais l’impression reste assez confuse une fois le roman refermé lorsque, happé fuentes_instinc inez 02.jpgpar le style harmonieux, le lecteur n’a pu s’empêcher de déflorer cet Instinct en quelques heures. C’est le troisième roman d’un cycle intitulé Le Mal du Temps, ce qui me fait penser que ce n’est peut-être pas avec ce livre qu’il aurait fallu découvrir Carlos Fuentes. Si L’instinct d’Inez a sa propre identité et ne fait a priori pas appel à une lecture antérieure, c’est un roman déroutant, très complexe, demandant une connaissance minimale de l’histoire de Faust et offrant une trame assez opaque au lecteur. Comme bien souvent chez les auteurs hispano-américains, le fantastique s’immisce subrepticement dans le texte. La frontière entre réalité et illusion n’a pas de contours nets et le lecteur doit être prêt à s’embarquer à bord d’un étrange voilier, devant renoncer pour cela à ses réflexes cartésiens (si européens !). Au final, c’est une lecture difficile allant de soi : impossible à saisir totalement mais envoûtante grâce aux superbes images mises en scène par une plume séduisante (la traduction devant d’ailleurs s’approcher du texte d’origine, l’espagnol et le français ayant des structures presque identiques et un vocabulaire souvent proche). J’aurais sans doute préféré un livre moins étonnant pour découvrir Fuentes (mais les grands auteurs ne doivent-ils pas savoir ébranler les certitudes ?) ; ce n’est que partie remise, car je lirais bien un autre de ses romans prochainement !

 

Criez, hurlez d’épouvante, hurlez comme l’ouragan, criez comme les forêts profondes, que les rochers croulent, que les torrents se précipitent, hurlez de peur parce qu’en cet instant vous voyez passer dans l’air les chevaux noirs, les cloches s’apaisent, le soleil s’éteint, les chiens gémissent, le Diable s’est emparé du monde, les squelettes sont sortis de leurs tombes pour saluer le passage des sombres coursiers de la malédiction. Il pleut du sang ! Les chevaux sont prompts comme la pensée, inattendus comme la mort, c’est la bête qui nous a toujours poursuivis, depuis le berceau, le spectre qui frappe la nuit, à notre porte, l’animal invisible qui gratte à notre fenêtre, criez tous comme s’il y allait de votre vie ! (p33)

 

Ne vous fiez pas à la couverture immonde de Folio (je vous assure, de près c’est très laid) et ouvrez ce livre dès que vous en aurez l’occasion !

 

D’autres avis : Thierry Guinhut, qui revient sur l’oeuvre de Fuentes et son projet « balzacien »; l’article de l’Humanité, qui insiste sur la musique et l’image de toutes les femmes (et donne une idée plus précise de l’histoire).

 

197 p

 

Carlos Fuentes, L’instinct d’Inez, 2000

blogoclub.jpg

Commentaires

Personnellement j’attends vendredi pour le mettre en ligne, je respecte les règles du jeu MOI!!!!!! 🙂 Mon avis sera quelque peu divergent car je ne pense pas remettre un jour les pieds dans l’univers de Fuentes!!! Je ne suis pas du tout rentrée dans le livre, je me suis même profondément ennuyée. Contrairement à toi, je n’ai pas trouvé que le fantastique entrait subrepticement mais plutôt violemment et de manière incongrue dans l’histoire de Gabriel et d’Inez. Leur histoire aurait suffi au livre, pourquoi cette immersion dans la préhistoire? Fuentes va d’ailleurs plus vers le symbolisme que vers le fantastique et vraiment le symbolisme ce n’est pas pour moi!!!!
Nous sommes au moins d’accord sur un point : mais qu’est-ce que c’est que cette couverture immonde?!!!

Écrit par : Titine | 27/04/2009

Comment tu as le droit de publier le billet du livre choisi par le Blogoclub avant les autres, Lou ! Il y a des passe-droit, même dans la blogosphère … Je l’ai commandé, mais toujours pas reçu. Et je dois reconnaître que le sujet m’inquiète un peu ! On verra lors de sa lecture prochaine …

Écrit par : Nanne | 27/04/2009

Pour ma part, je l’ai abandonné, je ne ferais donc pas d’article…

Écrit par : Florinette | 27/04/2009

Là je sens venir les grosses divergences d’opinion, chouette alors! Comme Florinette je l’ai abandonné, comme Titine je me suis ennuyée et pas rentrée dans le livre (j’ai lu deux chapitres et survolé le reste).
Je me console en te lisant : peut être pas le livre pour une première lecture de Fuentes? Quoique. Trop cartésienne peut être.
Mais j’en ai appris sur ce livre grâce à ton billet. Le mien est prêt et ne changera pas vraiment!!!

Écrit par : keisha | 27/04/2009

Et bien moi aussi je suis comme Titine, Florinette et Keisha j’ai abandonné ! Et un petit billet expliquera cet abandon vendredi 1er mai. Ton billet est intéressant et m’a fait rire : Style harmonieux (pas trop selon moi mais bon), de toute façon quand l’on parle d’un style, d’une écriture d’un auteur c’est tellement personnel 😉 Je n’ai pas trouvé le livre envoutant. Bref, RDV vendredi !

Et mercredi soir je t’apporte un petit cadeau Carlos Fuentes version bilingue !

Écrit par : Alice | 27/04/2009

oui cet auteur est fou…fou….cela ne m’etonne pas…je l’ai toujours confondu avec marquez…aussi fou lui aussi…;o)…mais cela me tente, je suis tres attiree par les fous a savoir pourquoi…;o)

Écrit par : rachel | 27/04/2009

Les couvertures immondes, chez folio, on a l’habitude.. le pire: les peintures cubistes sur les livres de philo…

Écrit par : Pia P. | 27/04/2009

@ vous toutes : je vous réponds en vrac, n’ayant pas trop de temps mais me réjouissant de ce débat (même si pour l’instant ce n’est pas trop un débat mais plutôt une descente aux enfers pour Fuentes ^^).

– La date de publication de mon post : ah ah, je savais que ce petit détail allait vous travailler ;o) eh oui, j’ai des entrées VIP sur mon blog, j’arrive même à faire des billets en avance ^^ Plus sérieusement je n’ai pas trop de temps pour mes chroniques cette semaine et je lutte pour publier un article sur Diane Meur jeudi… alors voilà, j’étale mes billets et j’espère que le blogoclub me pardonnera et ne choisira pas de m’excommunier :o)

– Le style, bien sûr c’est personnel, et on peut même ne pas aimer le style d’auteurs consacrés et reconsacrés, jugés immenses, voués aux saints etc… Personnellement c’est ce que j’ai vraiment apprécié dans ce roman, pour moi c’est ce qui fait sa force et qui m’a portée tout au long de la lecture. J’avoue qu’avec un autre style j’aurais peut-être craqué car certains passages me plaisaient moins (ceux de « l’aube de l’humanité » dixit le résumé). Par contre pour harmonieux, le mot est délicat c’est vrai. Je trouve l’écriture de toute beauté, j’aime le petit côté wagnerien du passage que j’ai choisi, mais on pense plus à une bourrasque qui nous emporte dans ces extraits qui me plaisent tant. J’ai trouvé les dialogues moins réussis, un peu trop mystico-philosophiques, mais j’ai savouré les descriptions.

– Pour moi le fantastique entre subrepticement dans les passages où le narrateur sème le doute dans l’esprit du lecteur. Les passages entre les différentes époques pourraient très bien être deux histoires qui n’ont rien à voir au début et qui ne sont pas unies par un quelconque élément irréel. Au début le sceau (début que j’ai apprécié pour l’écriture mais qui n’aurait pas dû être plus long) a plus une portée symbolique pour moi. Ce qui est troublant, et même énervant parfois, ce sont les détails comme cette photo où l’on voit deux hommes, puis plus qu’un, puis le 2e revient… ou la scène finale de Faust avec les deux femmes, surréaliste, impossible et décrite comme quelque chose de possible au final. Cela m’a troublée, m’a gênée, je me suis dit que je ne comprenais rien au début, et finalement je n’ai pas tout compris et j’ai juste laissé les mots me bercer… un peu frustrée de ces glissements du réel vers l’impossible ici possible…

– Et vous êtes plusieurs à vous êtres ennuyées. Je vous comprends car sans cette force de l’écriture qui, encore une fois, m’a vraiment conquise, j’aurais trouvé les sortes de monologues un peu tirés par les cheveux, peut-être un peu prétentieux. En fait je continue de penser que nous n’aurions jamais dû commencer par un livre aussi bizarre. J’avais repéré « Les Années avec Laura Diaz » pour proposer un titre et je crois que je le trouverai plus accessible (mais il était un peu long pour le blogoclub). J’ai aussi feuilleté un roman aujourd’hui, en espagnol, et je ne voyais pas du tout d’éléments mystiques bizarroides… je pense qu’ « Ines » est un roman trop étrange, trop mexicain pour un lectorat peu habitué aux incursions du fantastique dans la littérature blanche. Moi-même j’ai été un peu voire tout à fait déroutée, même si je suis persuadée d’avoir découvert un grand auteur et prête à m’y remettre :o)

Et sinon .

@ Alice : rhooo… tu me rends curieuse :o) Merci d’avoir pensé à moi ! Il faudra qu’on se garde une place à côté au dîner pour papoter un peu quand même ! (enfin comme d’hab) Et je dois absolument te rendre tes livres, on se fera un thé très bientôt pour cela (notamment) !

@ Rachel : c’est bien d’être un peu fou des fois ! :o) Je n’ai jamais lu Marquez, dont j’ai un livre depuis le collège ! Tu le lis en VO ? Enfin quand même, je te conseille de choisir un autre titre pour Fuentes, au risque d’être un peu dégoûtée :o)

@ Pia : ah oui et sur les livres de socio aussi ! Mais parfois ils font un effort, par exemple les couvertures de Barbey d’Aurevilly sont très sympa (avant c’était Egon Schiele, ils ont changé je crois mais c’est toujours très joli). J’aime bien les nouvelles couvertures du livre de poche mais leur papier s’abîme trop vite et je préfère les papiers plus blancs…

Écrit par : Lou | 27/04/2009

euh non pas vraiment pas encore attend le stade livre…je reste journaliste pour l’instant…ah tu as lequel de marquez?…bon je ne suis pas une specialiste d’ailleurs…au passage…masi juste pour savoir..;o)

Écrit par : rachel | 27/04/2009

J’ai été très gênée comme toi par le problème de la photo où l’ami d’enfance disparaît et également par la scène finale où la femme préhistorique arrive sur scène. Cette dernière scène a pour moi été le pompon! Mais je suis entièrement d’accord avec toi sur le fait qu’il s’agit d’un problème culturel. Le mystique est très présent dans la culture mexicaine et peu chez nous. Comme le dit bien Keisha, nous sommes probablement trop cartésien pour cet univers. Je pense également que ce n’était sans doute pas la meilleur entrée dans l’univers de Fuentes.

Écrit par : Titine | 27/04/2009

Je ne l’ai jamais vue en vraie, mais je la trouve pas mal cette couverture…

Sinon, ton billet était très alléchant, et les commentaires des autres m’intriguent encore plus !

Écrit par : Lilly | 27/04/2009

J’ai commencé, poursuivi un peu… parcouru le reste en diagonale (pour voir si ça ne valait pas le coup d’effectuer un retour en arrière afin de reprendre ma lecture) et j’ai décidé d’en rester là : pas envie de lire ce livre en m’en faisant une obligation, puisque je n’y trouvais pas de plaisir.
J’ai donc lu ton billet avec intérêt… mais sans parvenir néanmoins à regretter ma décision 😉 !

Écrit par : Brize | 27/04/2009

Tu as attisé ma curiosité ! Vive les ouvrages qui ne font pas l’unanimité ! Celui_la je vais vite me le procurer.

Écrit par : Océane | 27/04/2009

Je suis super super curieuse, avec ces avis divergents… je l’ai commandé mais je ne l,ai pas encore reçu… du coup, je ne sais pas si j’aurai le temps de le lire d’ici la date limite!! Mais bon, je connais Faust, c’est toujours ça!

Écrit par : Karine 🙂 | 28/04/2009

Oh, les filles ! Ne dites pas tout, je suis en train de le lire. Je me régale avec l’écriture de Fuentès… le problème c’est l’histoire, je vais poursuivre quand même : j’en suis toujours au sceau en christal et je peine un peu.

Écrit par : Fanyoun | 28/04/2009

Je vais devoir le lire pour me faire ma propre opinion…Il y a beaucoup de billets différents !

Écrit par : Hathaway | 28/04/2009

Oh ben moi je suis passée totalement à côté, j’ai pas supporté l’histoire de la femme préhistorique!

Écrit par : Ori | 28/04/2009

@ Rachel : je crois que c’est « le Dictateur dans son labyrinthe ». C’est vrai que ce n’est pas un auteur facile à lire il me semble ! Enfin je finirai bien par avoir vraiment envie de le découvrir !

@ Titine : je comprends que ces passages t’aient gênée ! La fin est assez ahurissante mais arrivée à ce stade j’avais renoncé à comprendre et je me contentais de prendre l’histoire comme elle venait, mais c’est assez déstabilisant ! Bref, à voir avec un autre :o)

@ Lilly : je te jure, de près c’est une sorte de photomontage à partir d’une photo aux couleurs pourries de type « mamie a eu son premier appareil photo dans les années 80 » ! J’espère que ce n’est pas une « oeuvre » consacrée mais bon, même si c’était le cas ça resterait bien moche !

@ Brize : heureusement que j’ai été happée par autre chose que l’histoire, parce que de nombreux passages ne m’intéressaient pas trop sur le fond… je me rends compte avec tous vos commentaires que j’aurais pu détester si je ne m’étais pas régalée avec l’écriture. J’ai dû lire ça comme un poème (et ça tombe bien, souvent je ne comprends rien aux poèmes :o)) !

@ Océane et Hathaway : je serais vraiment curieuse de lire votre avis; c’est bien de s’intéresser aux livres qui ne font pas l’unanimité… moi aussi j’aime bien, mais ça dépend des arguments « pour » ou « contre », comme je sais parfois que moi non plus je n’aimerai pas du tout !

@ Karine:) : j’attends ton avis avec curiosité ^^

@ Fanyoun : j’ai trouvé que cette partie était un peu trop philosophico machin truc (Fuentes doit aimer s’écouter) mais je l’ai trouvée très poétique. Par contre tu as ensuite beaucoup de passages dans le même genre, beaucoup de descriptions, parfois un peu étonnantes…

@ Ori : c’est marrant que cette partie ait déplu à tout le monde. Moi qui ai aimé ce roman j’ai souvent attendu avec impatience la fin de ces chapitres !

Écrit par : Lou | 28/04/2009

Je l’ouvrirai bien mais bon je note car là j’ai des PAL de terreurs qui m’attendent !!!

Écrit par : Hambre | 29/04/2009

Je ne pense pas que je l’aurai fini d’ici demain, j’en suis tout juste à la moitié et je peine, je peine … je ne comprends pas toute les symboliques et certains chapitres me déroutent complètement.
Mon billet sera prêt demain quand même, et j’essaierai dans les mois à venir de lire un autre livre en rapport avec le Mexique.

Écrit par : Soie | 30/04/2009

il est à lire pour quand déjà ? Vu que j’ai réussi à le choper au DLE (d’ailleurs, ravie de t’avoir enfin rencontrée en chair et en os), je le lirai bien, mais si c’est short pour le blogoclub, autant que je prenne tout mon temps 😉

Écrit par : Emma | 30/04/2009

@ Hambre : je connais le problème:o)

@ Soie : serai-je la seule à avoir aimé ?^^ Je ne suis pas trop étonnée par rapport au contenu, car c’est l’écriture qui m’a captivée. C’est sûr, ce livre est très troublant pour découvrir Fuentes.

@ Emma : pour demain ;o) Je sens que tu vas le lire après, he he ! J’étais vraiment ravie de faire ta connaissance moi aussi, j’espère te revoir bientôt et j’ai hâte de connaître la suite de tes découvertes austeniennes !

Écrit par : Lou | 30/04/2009

Pas d’excommunion au programme du blogoclub 🙂
Mon avis demain….

Écrit par : sylire | 30/04/2009

J’ai vraiment adoré ce livre, comme toi Lou. Je le trouve très dense en symbolisme et en signification, et le style m’a enchanté.
L’espace d’un instant, j’ai été dérouté par le second chapitre, j’ai senti une sorte de déception car je pensais que tout le bénéfice du premier chapitre avait été rompu. Mais le talent avec lequel Fuentes a écrit l’incipit m’a incité à chercher à comprendre la structure du livre et j’ai adoré partir à cette recherche…

Écrit par : Julien | 01/05/2009

ta présentation est excellente et je fais partie de ceux qui n’ont pas renoncé et qui clament qu’il faut accepter le défi de l’auteur et lire sa prose plutôt poétique car c’est du grand oeuvre littéraire et c’est un exemple de livre à lire avant tout pour le style
Denis
P.S. pour ceux et celles qui veulent lire plus linéairement, il faut sauter les chapitres des temps anciens mais c’est dommage

Écrit par : denis | 01/05/2009

J’aime bien ton article, tu as essayé d’expliquer un peu ce roman en effet très complexe, moi j’ai eu du mal aussi à le lire, mais j’ai pensé que le sceau de cristal avait une place importante dans cette histoire, comme un objet magique !! Enfin bref il faudrait que l’auteur s’explique sur tout ça. Bonne journée.

Écrit par : Nina | 01/05/2009

Je me rends compte que je suis passée à coté de beaucoup de choses en lisant ce livre. Mes références sont trop minces. Je connais peu Berlioz, l’opéra et encore moins la littérature mexicaine. Toutes ces raisons ont fait que j’ai ressenti une confusion tout au long du livre et j’ai du mal encore à comprendre pourquoi.
Je trouve que tu en parles très bien, j’en viens même à regarder le livre différemment.

Écrit par : Jumy | 01/05/2009

Je me suis ennuyée à la lecture de ce roman. Le style de l’écrivain m’a aussi refroidie : trop de phrases alambiquées qui n’ont fait que rajouter de la confusion à une histoire déjà floue.
J’aime lire pour découvrir, ressentir… Se triturer les méninges pour apprécier un roman, je dis « non » !

Écrit par : Thracinee | 01/05/2009

Tout à fait d’accord avec Thracinee;

Écrit par : sylire | 01/05/2009

Belle présentation, mais pour ma part, je ne suis pas parvenue à entrer dans ce roman… j’ai lâchement abandonné à la page 58 ! Et comme toi j’aimerais bien en lire un autre pour me faire pardonner !

Écrit par : les livres de George sand et moi | 01/05/2009

J’ai lu tellement d’avis négatifs que je ne compte pas lire ce livre. Peut-être à tort …

Écrit par : Leiloona | 01/05/2009

Les débats ci-dessus m’ont incité à aller au bout de ma lecture et je n’ai pas détesté, cependant je n’ai pas aimé et je pense que beaucoup de chose m’ont échappé. Dommage. Mais je pense récidiver avec l’auteur…. dans quelques temps.

Écrit par : Fanyoun | 02/05/2009

Je suis d’accord avec toi: la couverture du Folio est vraiment très laide, et le livre de Fuentes est envoutant. Il semble avoir dérouté beaucoup de lecteurs. C’est le propre je crois de cet auteur. Je garde le souvenir de Terra Nostra, lu il y a des années, comme de quelques chose de très confus, alors que le roman lui-même n’était pas confus, c’est mon souvenir qui l’est. Le plus étrange dans L’instinct d’Inez est sans doute dans ce désir de brouiller les temps. Mieux: de faire du temps la matière du propos romanesque, à la manière justement de la musique, alors que le romancier reste habituellement soumis à la linéarité du temps sur laquelle il n’intervient qu’en choisissant le tempo ou en procédant à des retours en arrière.

Écrit par : Cleanthe | 03/05/2009

Pour l’instant, les avis négatifs que j’ai lus l’emportent un peu sur le tien… J’aime bien fermer un livre (ou finir un film) en me disant que j’ai tout compris. 🙂

Écrit par : Cécile | 03/05/2009

@ Sylire : soupir de soulagement ;o) ça m’aurait d’autant plus embêtée que je veux absolument faire la prochaine lecture (j’ai des projets de lecture abandonnés depuis deux ans concernant JC Oates, en bonne place dans ma PAL).

@ Julien : je suis d’accord avec toi. Le deuxième chapitre est une rupture un peu violente après la magie des premières soixante pages qui sont peut-être légèrement pédantes (avec toutes ces considérations plus ou moins philosophiques qui me semblaient parfois refléter un auteur qui aime s’écouter) mais sublimes et envoûtantes… peut-être les plus poétiques de tout le livre. Une fois que l’on a compris le système d’alternance le récit peut continuer, même si j’avoue avoir éprouvé moins d’intérêt pour les passages plus préhistoriques. Certaines scènes sont vraiment intéressantes mais c’est le cadre qui m’attire un peu moins. Je ne les aurais pas abandonnées pour autant malgré tout :o)

@ Denis : merci pour ton compliment et ton passage ici. Je suis vraiment d’accord : Carlos Fuentes n’est pas un auteur facile, loin de là, et ce texte est peu abordable à cause de l’intrusion du fantastique et de symboles qui troublent la narration. Ce texte est loin de privilégier une forme conventionnelle mais malgré tout, la prose est exquise et on sent vraiment que l’on a en face de soi un grand auteur… qui mérite de s’accrocher un peu je crois (à moins d’avoir vraiment détesté, ce qui arrive). C’est un peu comme Faulkner que je projette de retrouver bientôt et qui m’a vraiment décontenancée lors d’une première lecture. Je n’avais pas vraiment passé un bon moment mais j’étais en revanche fascinée par la force d’un texte qui, à mon avis, m’échappait en partie. Sans doute y a-t-il des auteurs qui se méritent… encore faut-il avoir envie de les connaître cela dit.

Écrit par : Lou | 04/05/2009

@ Nina : oui le sceau occupe une place importante. Il permet aussi une sorte de narration cyclique, puisqu’on le retrouve à la fin… ce qui est troublant c’est que ce sceau qu’on croyait si précieux est en fait détruit et remplacé plusieurs fois, ce qui ébranle une fois de plus toutes nos certitudes (un peu comme la rencontre des deux femmes à la fin, qui semble a priori impossible).

@ Jumy : merci pour ton compliment, je suis contente de savoir que je t’ai peut-être transmis un peu de la fascination que j’éprouve pour ce drôle de livre. Moi-même j’ai encore trop peu de références pour me sentir à l’aise avec la littérature hispanique mais j’ai encore quelques vagues souvenirs de mes analyses de texte en cours d’espagnol, ce qui aide peut-être un tout petit peu.

@ Thracinee : je comprends ce que tu veux dire mais je ne suis qu’en partie d’accord ^^ En fait quand tu parles de se triturer les méninges ça dépend. Je trouve qu’on prend plus de plaisir à lire un texte qu’on comprend d’emblée et je ne lirais pas toujours des livres que j’ai le sentiment de ne pas comprendre, parce que je n’ai pas vu une allusion, un glissement, un changement de point discret ou je ne sais quoi. Je trouve tout de même que de temps en temps cela permet de se poser des questions, notamment sur ses habitudes de lecteur ou sur les influences d’un genre littéraire… j’aime bien pouvoir m’interroger parfois pour peut-être apprendre un peu et aussi parce que ce sont souvent ces textes dont je garde un souvenir plus net (par exemple « Madame Bovary » et moi vivons une histoire plus que compliquée depuis mes quatorze ou quinze ans et ce livre m’a vraiment marquée, même si je ne peux vraiment pas dire que je l’ai aimé pour l’instant). Sinon pour le style je ne l’ai pas vraiment trouvé alambiqué, j’ai vu une sorte de torrent qui emportait tout (de longues phrases faites de courts groupes de mots, avec un rythme très particulier). Mais bon c’est une question de goût. En ce moment je lis Julien Gracq et j’avoue avoir été un peu plus déroutée par ses phrases sans fin où le verbe arrive à la fin, séparé du sujet pas dix ou quinze lignes de digressions :o)

Écrit par : Lou | 04/05/2009

@ Les livres de Georges Sand et moi : tu as abandonné à la fin du passage du sceau, non ? J’espère que tu auras un jour envie de lire un autre texte effectivement, je pense que d’autres sont plus abordables (la nouvelle « Brillante » est déjà tout à fait compréhensible malgré l’intrusion de symboles). Nous n’avons pas franchement commencé avec le plus simple je crois ;o)

@ Leiloona : non je crois vraiment que Fuentes fait partie des auteurs incontournables qui ont marqué un pays ou une époque… je serais étonnée qu’il soit complètement oublié dans un siècle (quoi que parfois…). Je pense qu’on peut se régaler avec lui mais je te déconseille ce texte pour commencer. Même moi qui ai aimé j’ai été dérangée par beaucoup de détails.

@ Fanyoun : un peu comme moi alors, même si mon goût pour l’écriture l’a emporté sur le reste et m’a fait écrire un billet positif :o) Je vais aller voir ton billet !

@ Cléanthe : je crois que mon père a « Terra Nostra », il faudra que je fasse un tour dans sa bibliothèque quand je lui aurai rendu sa Pléiade de Gracq ^^ Sinon au sujet du temps tu as tout à fait raison. C’est sans doute ça le plus déroutant. Dans la nouvelle « Brillante » c’est encore un thème important. Un père et un fils finissent par se confondre après la mort du père (et la naissance du fils, fruit de l’acte qui a coûté la vie à son père).

@ Cécile : comme pour Leiloona je te conseille vraiment de commencer par un autre titre de Fuentes :o) Je comprends vraiment qu’on puisse ne pas apprécier ce roman.

Écrit par : Lou | 04/05/2009

Sympa d’avoir mis les deux couvertures dans l’article ! Je note ce livre. Ca fait un moment que je lorgne sur les livres de Carlos Fuentes.

Écrit par : Léthée | 24/05/2009

@ Léthée : j’ai mis les deux couvertures comme je n’aimais pas celle de Folio et ne voulais pas la mettre trop en avant alors que l’autre est si jolie… Et je compte lire un autre Fuentes bientôt… quelque chose me dit qu’il devrait te plaire !

Écrit par : Lou | 25/05/2009

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