Voilà déjà un an que je voulais lire Les Vivants et les Ombres de Diane Meur, livre dont le titre rêveur, l’histoire, le point de vue et l’éditeur m’avait convaincue que oui, nous étions faits pour nous rencontrer ! Car il en va des livres comme des hommes : on se découvre rapidement des atomes crochus avec certains. Ici, une étincelle, un éclair, et voilà que ce roman m’emportait déjà après les quelques premières pages.
Fresque familiale en Pologne au XIXe, ce récit présentait déjà des caractéristiques que j’aime particulièrement retrouver en littérature : une galerie de personnages charismatiques, dont on découvre peu à peu les relations, les aspirations et les motivations, ainsi que le passage du temps, avec le glissement d’une génération à une autre et les époques un jour révolues. Ici, deux aspects présentent un intérêt supplémentaire : l’évocation de l’histoire mouvementée, à l’époque du réveil des peuples, de l’émergence de la Nation au centre de l’échiquier géopolitique ; enfin, un point de vue original, puisque l’histoire nous est racontée par une maison qui voit l’Histoire avec un grand H à travers la petite histoire de ses habitants.
Ce livre avait déjà tout pour me plaire et je n’ai pas été surprise de me régaler. J’ai apprécié l’écriture mais plus encore, c’est l’histoire que j’ai trouvée très bien construite. Malgré les quelques 700 pages dans l’édition d’origine, on ne s’ennuie pas un instant : l’histoire est toujours captivante, riche en événements, tandis que la maison s’intéresse tour à tour aux multiples personnages, dont les préoccupations différentes enrichissent la narration. Quant à l’aspect historique intéressant, il se fond complètement dans le récit, ne l’alourdissant pas et ne gênant pas la lecture par l’étalement de connaissances à la mode dictionnaire que je crains parfois avec ce type de projet littéraire.
J’ai pris un immense plaisir à découvrir ce roman ambitieux. Dommage que la littérature française ne produise pas aussi souvent des livres aussi foisonnants de personnalités éclatantes, de récits entrecroisés et denses, bref ! de passionnantes histoires comme ont su les écrire de nombreux écrivains du XIXe (en particulier), avant la mode des livres de 100 p en police 40, de l’introspection sans fin (vais-je aller au supermarché ou non ?) et de la psychologie pour la psychologie, avec plus ou moins d’intérêt.
Sur ce blog, pour un bon roman hautement, véritablement, brillamment romanesque, je vous recommande Les Maîtres de Glenmarkie de Jean-Pierre Ohl, énorme coup de cœur de votre fidèle chroniqueuse (rentrée littéraire 2008).
Ce roman m’a aussi fait penser à Lajos Zilahy avec son excellent livre Les Dukay, immense fresque familiale en Hongrie, un des livres dont je garde un souvenir délicieux (et que je relirai sans doute).
711 p (Sabine Wespieser)
633 p (Livre de Poche)
Diane Meur, Les Vivants et les Ombres, 2007
Commentaires
Écrit par : Nanne | 30/04/2009
Écrit par : Hambre | 30/04/2009
Écrit par : Maribel | 30/04/2009
autrement pour les fresques familiales as-tu lu « au plaisir de dieu » de jean d’ormesson?
Écrit par : rachel | 30/04/2009
Écrit par : Alice | 30/04/2009
Écrit par : Lilly | 30/04/2009
Écrit par : Aifelle | 30/04/2009
Et « Les maitres de Glenmarkie » sont déjà réservé à la biblio !
Écrit par : Manu | 30/04/2009
Je note les autres sagas
Écrit par : Michel | 30/04/2009
Mais il figure dans ma LAL depuis que j’ai lu ton billet 🙂 Même pas peur les 700pages… bon un peu quand même.
Écrit par : Ankya | 30/04/2009
Écrit par : Jumy | 01/05/2009
Écrit par : Florinette | 01/05/2009
Écrit par : Theoma | 01/05/2009
Écrit par : Leiloona | 01/05/2009
Écrit par : wictoria | 01/05/2009
Écrit par : Edelwe | 02/05/2009
Écrit par : choupynette | 03/05/2009
@ Nanne : c’est du 3 en 1, j’entre en compétition avec les offres les plus tentatrices de l’industrie cosmétique (on perd trois kilos, toutes ses rides et 80% de l’aspect peau d’orange après trois semaines d’application ;o)).
Je te recommande vraiment le livre de Jean-Pierre Ohl avec lequel je me suis régalée. Quant aux « Dukay » je suis ravie de voir que toi aussi tu l’as lu… je suis tombée dessus par hasard dans une petite librairie dans les Pyrénées, je n’en avais jamais entendu parler et j’ai eu un vrai coup de foudre. Par contre la suite (« Les Anges de la colère ») m’a déçue et je n’ai pas encore lu le troisième tome, qui revient au XIXe si je me souviens bien (ou au XVIIIe ? il me semble que non).
@ Hambre, Maribel, Aifelle, Ankya, Jumy, Theoma, Leiloona, Edelwe et Choupynette : c’est une lecture dense mais passionnante, vous devriez aimer :o)
Écrit par : Lou | 03/05/2009
Sinon je n’ai jamais lu Jean d’Ormesson que je ne connais que de nom (je serais bien incapable de dire quoi que ce soit sur son oeuvre). Je note donc le titre que tu suggères, merci !!
@ Alice : ah bon ? Je n’avais pas vu mais c’est vrai qu’on voit régulièrement « No et moi » ces derniers temps. Je pensais que ça venait plutôt du prix des lecteurs 2009, comme beaucoup de blogueurs ont envoyé leur candidature pour faire partie du jury cette année il me semble.
@ Lilly : Cécile Ladjali a un ton tout particulier, j’attends avec impatience de nouveaux romans aux influences anglo-saxonnes et j’espère qu’elle se fera d’ici quelques années une place de choix dans la littérature contemporaine (elle n’est pas encore assez mise en avant à mon goût :o)). Pour Jean-Pierre Ohl je n’ai pas le premier mais je compte bien me le procurer un jour ! Et quand à Diane Meur, j’espère vraiment que tu aimeras ^^
@ Manu : j’ai hâte de connaître ton avis sur « Les Maîtres de Glenmarkie », j’ai tellement aimé que je souhaite un très joli buzz autour de ce titre :o)
@ Michel et Florinette : c’est vrai, ces pages défilent à toute vitesse !
@ Wictoria : la version Wespieser pèse un âne mort mais la version Poche est tout à fait transportable :o)
Sinon je n’ai pas voulu donner trop de détails parce que je crains d’en dévoiler beaucoup trop, comme on ne voit parfois pas défiler les pages et les années alors que seules quelques scènes ont été décrites par la maison. Un des personnages essentiels est une femme mariée au gérant de la propriété de ses parents, parce que ce gérant était charmeur (et ambitieux). Elle se retrouve coincée dans un mariage plutôt malheureux, elle trouve peu de satisfactions autour d’elle, y compris auprès de ses domestiques qu’elle traite pourtant toujours avec beaucoup de respect. C’est un personnage attachant, vraiment intéressant et qui pourtant semble être incompris et méprisé par tout son entourage. C’est sans doute mon personnage préféré. J’espère t’avoir éclairée un peu par cette petite illustration…
Écrit par : Lou | 03/05/2009
je te conseillerais alors le « juif errant »..ce fut mon premier et reste encore mon prefere de cet auteur…
Écrit par : rachel | 03/05/2009
Écrit par : Lou | 04/05/2009
mais si tu n’aimes pas ce livre…je te dirais « pas la peine de continuer dans le monde ormessonien »…et si tu aimes…vive l’addiction a ce grand bonhomme…presque tous ces livres sont du meme style…;o)
Écrit par : rachel | 04/05/2009
Écrit par : Lou | 05/05/2009
Écrit par : Beatrix | 10/05/2009
Écrit par : Lou | 11/05/2009
Écrit par : Juliann | 14/05/2009
Mais j’aime bien découvrir des textes par moi-même (je ne le fais pas assez souvent d’ailleurs). Justement je prévois de lire un Actes Sud jamais vu sur les blogs, j’ai hâte de me faire ma propre opinion !
Écrit par : Lou | 14/05/2009
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