Avis aux amateurs de Downton Abbey. Ce roman a été écrit dans le cadre d’un concours organisé par les éditions Charleston autour de la célèbre série. Arrivé en 2e position, Loin de Berkley Hall a d’abord été publié chez Librinova avant d’être édité par City Editions.
Nous voilà en Angleterre en 1911. La jeune Lady Catherine est la fille aînée de Lord Davenport, entrée dans le monde plusieurs années auparavant et peu pressée de se marier. Sa sœur, bien au contraire, a hâte de connaître sa première saison, cette période intense de bals et réceptions mondaines dont le but ultime est de trouver un bon parti. Les deux sœurs mènent une existence dorée dans l’immense domaine familial tandis qu’en bas, les domestiques œuvrent avec discrétion pour s’assurer de leur confort à tout moment. Parmi eux, Lydia, leur femme de chambre qui voulait devenir institutrice mais n’en a pas eu les moyens. Une fois sa journée terminée, Lydia couche par écrit ses observations pleines d’ironie et de lucidité sur les travers des maîtres et des domestiques, mettant à jour l’injustice du système.
Plutôt indépendante mais encore indécise quant à la voie qu’elle souhaite emprunter, Lady Catherine découvre par hasard les écrits de Lydia et, au lieu d’en prendre ombrage et de la renvoyer, décèle le talent de l’apprentie écrivain et l’encourage à poursuivre. Avec, à l’esprit, l’idée de la publier.
Entre Londres et Berkley Hall, Lady Catherine et Lydia vont nouer une réelle complicité autour de valeurs communes et chercher une façon de s’émanciper de leur condition.
Loin de Berkley Hall est un premier roman très plaisant. Après les premiers chapitres et une mise en place relativement conventionnelle, le lecteur (ou sans doute, la lectrice) se laisse vite absorber par cette histoire pleine de fraîcheur. Si les failles de la société de classe sont mises en avant, on s’aperçoit vite que Lady Catherine a elle aussi des raisons de ne pas vouloir se complaire dans son rôle de lady. Au-delà de la lutte des classes, c’est de la condition de la femme dont il est question ici, de ses aspirations et de son rôle dans la société, que Lady Catherine et Lydia entendent bien bousculer. J’ai parfois eu quelques doutes sur le réalisme de certaines situations (notamment la réaction du père à mon avis extrêmement tolérant pour l’époque ; ou encore, un échange entre la soeur et son prétendant qui m’a paru curieux – il l’a vue, visiblement sur le domaine donc, mais sans que Lady Catherine ne le sache, ce qui me semble à peu près impossible) mais globalement, j’ai trouvé que le sujet était bien maîtrisé et l’attention portée aux détails historiques est évidente. Enfin l’écriture est fluide et agréable. Un roman historique féminin qui offre un moment de lecture très sympathique et place les intrigues amoureuses au second plan, sans guimauve. Un petit plaisir à ne pas bouder.
221 p
Coralie Khong-Pascaud, Loin de Berkley Hall, 2016
Et bin toute une bien belle reussite oui didonc…..un theme fort bien reussi…;)
Une lecture très agréable !
Moui, un petit plaisir bien tentant, en effet ! 🙂
Exactement !
Woaouhh je crois que je découvre ton blog seulement aujourd’hui grâce à ton commentaire chez moi,
c’est un petit bijou pleins de romans que j’adorerais lire !!
Je reviendrais sans aucun doute pour découvrir un peu plus
A tout vite 🙂
Merci infiniment pour ton gentil message ! Je lisais ton blog comme nous avons plein de goûts en commun mais j’avoue laisser moins de commentaires qu’au début, faute de temps et par praticité, comme je lis souvent sur le téléphone. J’ai récemment pris un peu plus de temps pour en profiter de nouveau et c’est un petit plaisir savouré ! Au plaisir de te relire ici et chez toi :o)
Ça a l’air d’être une lecture sympathique en effet, mais je préfère lire les romans des auteurs contemporains de cette époque, j’en connais encore trop peu.
Hum, je ne suis pas certaine que ça me plaise tout à fait, mais pourquoi pas ? 🙂