M.C. Beaton, The Travelling Matchmaker T2, Belinda goes to Bath

Lors mon récent voyage à Bath en avril-mai, je me suis rendue dans une librairie qui m’avait été recommandée par une Bookstagrammeuse de Bristol. J’y ai trouvé plusieurs romans historiques alléchants, mais, dans la petite section dédiée aux titres sur la région, j’ai également découvert ce livre de M.C. Beaton dont je n’avais jamais entendu parler. Ce titre fait partie d’une série de six romans, The Travelling Matchmaker. Je m’attendais à un polar cosy (avant d’avoir vu le nom de la série) mais j’ai rapidement découvert qu’il s’agissait de romances, un genre dont je me méfie sérieusement (si je m’en régalais quand j’avais quinze ans, mes quelques lectures plus récentes se sont souvent mal terminées). Mais peu importe, s’agissant de M.C. Beaton, je suis restée pleine d’espoir. Et force est de constater que je me suis bien amusée avec ce petit bonbon livresque.

1800-ish. Miss Hannah Pym a eu un parcours peu commun : orpheline, elle a trouvé un emploi de domestique au sein d’une grande maison et, à force de travail, elle s’est élevée petit à petit jusqu’au rang tant convoité de gouvernante. Au décès de son employeur, elle a hérité d’une coquette somme qui l’a mise à l’abris du besoin. Elle a décidé de profiter de sa nouvelle vie pour voyager en Angleterre, en quête d’aventures.

Lorsque débute ce roman, elle prend la malle-poste (si tel est le bon terme en français) pour se rendre à Bath… dont on ne verra presque rien, puisqu’à peine arrivée, elle organisera son trajet en sens inverse ! Ses compagnons de trajet sont un couple offrant une piètre image du mariage, une très jeune femme arrivée dans un splendide équipage et une femme d’âge mûr qui lui sert de chaperonne. Belinda (car c’est la jeune femme en question) explique rapidement à Miss Pym qu’elle est envoyée chez une grand-tante extrêmement austère pour la punir d’avoir cherché à s’enfuir avec un valet de pied. Pourtant, Belinda est restée pure et « intacte » dans l’affaire, son seul motif ayant été de chercher l’indépendance.

Le trajet est désagréable, il fait extrêmement froid et bientôt, à cause du cocher complètement ivre, l’équipage tombe dans un cours d’eau. C’est là que le découvre le marquis de Frenton. Il prête assistance aux passagers puis décide de leur offrir l’hospitalité (malgré la différence de statut social présumée, thème qui reviendra régulièrement dans le roman). Il y voit un moyen d’échapper au guépier dans lequel il s’est fourré en invitant une belle jeune femme, Penelope, et ses parents dans le but éventuel de sceller leur union. Les parents, trop sûrs de leur succès, rendent le marquis de plus en plus réticent à poursuivre sa démarche.

L’intrigue sera ensuite basée sur la tension créée par l’arrivée des nouveaux invités, la rivalité entre Penelope et Belinda, toutes deux incarnant des personnalités opposées. Là où Penelope maîtrise à la perfection l’art du paraître en bonne société, Belinda est plus spontanée et honnête malgré d’excellentes origines. Elle commet de nombreux impairs et s’avère franchement ingénue parfois, mais sa fraîcheur contraste avec les airs affectés de Penelope. Entre les deux groupes d’invités, la politesse glaciale est parfois mise à mal. Le marquis observe tout cela avec un oeil froid, mais son détachement est mis à rude épreuve lorsque les commérages de la chaperonne de Belinda lui laissent penser que celle-ci est une fille déchue… et donc une proie probablement consentante.

Un roman fort léger mais très plaisant, dont j’ai lu les 120 dernières pages hier. Il est loin d’être parfait, et on pourra reprocher notamment au marquis de Frenton d’être excusé trop facilement pour sa goujaterie. Peut-être faut-il y voir une peinture assez réaliste des moeurs de l’époque, où la femme n’avait pas le droit à l’erreur tandis que l’homme pouvait vivre plusieurs vies avant (et après!) son mariage et profiter des femmes ayant terni leur réputation sans que personne ne trouve rien à y redire. Mieux vaut laisser de côté toute analyse de ce type et se contenter de savourer avec bonne humeur les nombreuses touches d’humour de ce récit qui m’a fait rire tout haut à plusieurs reprises. J’ai également apprécié l’attention portée aux petits détails du quotidien et les informations historiques distillées çà et là, qu’il s’agisse de la mode de l’époque, de certaines conventions sociales ou des risques et périls des voyages à l’époque. Un roman divertissant et (heureusement?), très peu romantique ! Je lirai prochainement Beatrice goes to Brighton en préparation de mon prochain séjour dans cette ville.

(Dernière photo pris dans un cottage anglais en bordure de Bath / Photos Copyright MyLouBook)

Lu pour la LC du jour autour d’un roman historique anglais.

185 p

M.C. Beaton, The Travelling Matchmaker T2, Belinda goes to Bath, 1991

3 thoughts on “M.C. Beaton, The Travelling Matchmaker T2, Belinda goes to Bath

  1. oui effectivement…un livre a lire sans prise de tete….mais bon les heroines de MC ont toujours de l’argent, les chanceuses…lol

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