En quête de nouvelles idées de lectures scandinaves, j’ai été intriguée par la couverture d’un court roman d’Arni Thorarinsson, Le Crime. Point de meurtre ou d’enquête ici, en dépit du titre ou de la collection. Il s’agit d’un drame familial et d’un secret qui a détruit la vie d’une famille. Le jour de sa majorité, Frida doit apprendre la raison pour laquelle, quand elle était petite, ses parents se sont brutalement séparés et l’ont confiée à sa grand-mère paternelle. Un choc dont la jeune fille ne s’est jamais remise.
La perspective change à chaque chapitre :
Le père est un psychologue reconnu, qui a mené une belle carrière, entretient des relations avec des étudiantes. Mais, sous cette façade, il fait des cauchemars effroyables et angoisse à l’idée d’appeler sa fille toute juste majeure pour son anniversaire.
La mère est complètement détruite. Elle survit grâce à la prostitution mais doit énormément d’argent à des dealers. Les quelques années qui ont passé depuis la séparation l’ont ravagée psychologiquement et physiquement. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même et vit dans la précarité.
Frida, la fille, a quitté sa famille pour vivre avec une amie et travaille dans la boutique de celle-ci. Elle nourrit des sentiments très contrastés à l’égard de ses parents, oscillant entre manque, amour et haine. Pour son anniversaire, ses amis ont décidé de forcer son père à lui dire la vérité promise des années plus tôt.
Un roman habilement construit, dont les chapitres s’enchaînent logiquement, les scènes se faisant écho. J’ai trouvé le sujet intéressant et lu ce texte en quelques jours. Je n’hésiterais pas à le recommander même si, à la réflexion, certains points m’ont moins convaincue. Les personnages ont une vie misérable mais j’ai trouvé difficile de s’attacher à eux. La faute sans doute au propos extrême et aux comportements excessifs. Quand le secret tombe (on le devinait déjà avant), on se dit que la démonstration qui est faite de son pouvoir dévastateur est peu nuancée. La chute n’en demeure pas moins touchante et très symbolique.
168 p
Arni Thorarinsson, Le Crime, 2013
Commentaires
et bin cela reste quand meme un livre choc…rapide et concis….
Écrit par : rachel | 15/12/2017
De cet auteur j’avais lu un roman qui m’avait assez peu convaincu…pas certaine que celui-ci me réconcilie avec lui. 🙂
Écrit par : lcath | 15/12/2017
je ne connais aps et c’est vrai que le titre du livre m’aurait fait pensé à un thrilller. Merci de cette découverte
Écrit par : Stéphanie | 15/12/2017
@ Rachel : tout à fait !
@ Lcath : je suis tentée par un titre avec qui fille retrouvée morte dans une baignoire d’un lieu hantée (si je ne me mélange pas les pinceaux avec un autre 10-18 islandais). Voyons s’il me plaît !
@ Stéphanie : je trouvais le choix surprenant mais comme l’auteur a écrit d’autres romans dans cette édition ça paraît plus logique.
Écrit par : Lou | 17/12/2017
J’avais commencé un autre roman de l’auteur, et puis il m’est tombé des mains, je n’arrivais vraiment pas à rentrer dedans… pour le coup, c’était un réel polar !
Écrit par : Touloulou | 13/01/2018