J’ai lu d’un trait L’âge des Méchancetés de Fumio Niwa, très gentiment offert par Choupynette après un échange sur les auteurs japonais. Bon, d’accord, je l’ai lu samedi et j’aurais dû faire cette petite chronique bien avant. Mais bon, entre l’élevage intensif d’orangs-outans et la traque du marsupilami, il faut dire que je suis une femme occupée ;o)
Le sujet : un couple vit avec une grand-mère dont personne ne veut s’occuper. Depuis trois mois, l’ombre de la vieille plane sur les lieux. Pas moyen de se lever sans entendre une voix appeler dans la nuit. Au moindre passage dans le couloir, l’homme se sent persécuté. Une grand-mère qui geint et l’interpelle, passe encore. Mais si elle n’a besoin de rien, l’appel devient crispant, obsédant. Il emplit la nuit et devient un mal qui ronge toute la maisonnée. L’homme travaille jour et nuit pour ne plus avoir à rentrer chez lui. Lorsque son épouse apprend que la grand-mère les a maudits, sa décision est vite prise : on la renverra immédiatement chez une autre petite-fille.
Lorsque celle-ci voit arriver la grand-mère, portée par une troisième sœur comme un paquet de linge sale, c’est avec fatalité qu’elle endosse le fardeau. Et la grand-mère, que l’on croira un instant mieux traitée, moins martyrisée, devient un être monstrueux, geignard, pourrissant les vies qui l’entourent par de multiples bassesses.
C’est un livre terrible sur la vieillesse. Difficile de choisir entre pitié, compassion ou répulsion. La grand-mère est à la fois fragile et suffisamment envahissante pour imprégner tout son entourage de sa mesquinerie et de ses habitudes rances. Parfois maltraitée, considérée comme un animal, elle se révèle dans toute son horreur lorsqu’elle est bien accueillie. Au quotidien, c’est une empêcheuse de tourner en rond. Parfois handicapée, vulnérable, elle nous touche en tâtonnant pour trouver les toilettes dans la nuit. Puis finit par nous dégoûter, tant elle pourrit les nuits de sa famille en les réveillant par deux ou trois fois, en commettant de menus larcins, volant des couteaux et des torchons pour les cacher, déchirant ses habits avec minutie.
Contrairement à Choupynette, j’ai été véritablement séduite par ce livre, malgré le sujet particulièrement dur. Traité avec brio, le résultat est tout simplement fascinant. Merci encore de m’avoir fait découvrir cet auteur !
101 p
Fumio Niwa, L’Age des Méchancetés, 1947
Commentaires
Écrit par : Agnès | 18/10/2007
je suis vraiment ravie qu’il t’aie plus!!
Écrit par : Choupynette | 18/10/2007
Écrit par : Caroline | 18/10/2007
Écrit par : Emeraude | 18/10/2007
Écrit par : Lou | 19/10/2007
Écrit par : katell | 20/10/2007
Écrit par : beatrix | 21/10/2007
@ Beatrix : n’hésite pas à venir en reparler :o)
Écrit par : Lou | 21/10/2007
Écrit par : Florinette | 22/10/2007
Écrit par : Lou | 22/10/2007
Écrit par : Nanne | 23/10/2007
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