Difficile de parler du Secret de Philippe Grimbert en toute objectivité. N’ayant lu aucune critique sur ce livre avant de rencontrer au détour d’une allée l’auteur au Salon du Livre 2007, je m’attendais à un roman, sans avoir aucune idée du sujet. Un secret, justement, c’est un mot qui s’entoure de mystère. Un mot qui tait jusqu’au dernier instant le factuel, la réalité. Un mot plein d’attente et de murmures.
J’ai commencé ce livre avec indifférence. Me laissant bercer par l’écriture musicale de Philippe Grimbert, je suivais passivement le déroulement de l’action, des questions me venant à l’esprit peu à peu. Il m’a fallu un certain temps avant d’être emportée par le récit, intriguée par les personnes qui en peuplaient les pages. Alors que le drame commençait à poindre le bout de son nez, je ne pouvais pourtant plus abandonner ma lecture. Puis, au détour d’une page, le choc, sans doute atténué par le fait que je m’étais attendue à cela, priant pourtant intérieurement, espérant de tout cœur m’être trompée.
Car Un Secret n’est pas un subtil roman dont la trame serait sur fond de drame familial, l’étau se resserrant de plus en plus sur un héros valeureux ou méprisable. Un Secret est l’histoire de Philippe Grimbert, l’histoire d’une famille juive déchirée, mutilée par la guerre et l’Holocauste. L’histoire d’un grand frère devenu fantôme. De noms tus, de numéros enregistrés dans un registre, couchés froidement sur le papier, indiquant un lieu, une date. Une mort. Aux disparitions, déjà infiniment douloureuses, s’ajoute une tragédie, un secret douloureusement porté, ignoré de certains. Car aux atrocités commises pendant la guerre s’ajoutent des circonstances particulières, celles d’une épouse qui se sentant trompée, se livre pieds et mains liés aux autorités, condamnant son fils par la même occasion.
Je ne serai pas d’une originalité flagrante en disant que j’ai été profondément touchée par ce texte de Philippe Grimbert. Son livre, qui aurait pu être un récit larmoyant, comme cela serait compréhensible, est en réalité un récit personnel écrit avec simplicité et pudeur, sans fioritures. Les noms désormais disparus d’Hannah, de Simon, de Tania et de Maxime, bafoués par l’Histoire, effacés par le temps, seront désormais à mon esprit comme à celui de bien des lecteurs, qui ne pourront oublier l’histoire de cette famille qui pourrait ressembler à la leur.
Un très beau livre et un auteur courageux qui a su parler de ses fantômes en toute intimité. Un Secret mérite tout notre respect.
185 p
La Nymphette parle aussi d’Un Secret
Commentaires
Écrit par : leeloo | 25/05/2007
Écrit par : Caroline | 25/05/2007
Écrit par : Tamara | 25/05/2007
Écrit par : Musky | 25/05/2007
Écrit par : Malice | 25/05/2007
Écrit par : Caro[line] | 26/05/2007
Écrit par : fashion victim | 26/05/2007
Écrit par : pom’ | 26/05/2007
@ Caroline : il était resté sur ma LAL assez longtemps aussi mais je suis heureuse d’avoir rencontré Philippe Grimbert et d’avoir fait passer ce livre de ma LAL à ma PAL.
@ Tamara : je lirai peut-être ce récit aussi.
@ Musky : peut-être que Philippe Grimbert ne m’aurait pas convaincue dans une autre situation, mais il s’agit vraiment d’un livre différent des autres, un témoignage simple et désarmant et non un livre faisant appel à des talents de romancier. Je pense qu’il ne réserve donc pas de mauvaises surprises.
@ Malice : j’ai vu des extraits qui me plaisent beaucoup. C’est d’ailleurs après les avoir vus que j’ai décidé de lire « Un Secret », pour l’avoir lu avant de découvrir le film.
@ Caro[line] : je me souviens encore du billet plein d’humour de Fashion Victim… ça a été une des raisons qui m’ont poussée à me lancer dans cette lecture, alors que j’hésitais un peu (les récits liés à la 2nde guerre mondiale ne m’attirent pas toujours).
@ Fashion Victim : je suis bien d’accord. La première moitié du livre démarre lentement. Le style est agréable mais l’accroche n’est pas là. Puis les événements s’enchaînent, subitement on s’attache aux personnages… une très belle suite !
@ Pom’ : je ne suis effectivement pas prête d’oublier cette histoire et ses protagonistes.
Écrit par : Lou | 26/05/2007
Il m’est arrivé ce matin, offert par Tamara, via le swap ! (avec plein d’autres p’tits cadeaux)
Écrit par : marie | 26/05/2007
Écrit par : Lou | 27/05/2007
Écrit par : patch | 27/05/2007
Écrit par : choupynette | 27/05/2007
@ Choupynette : alors j’ai rempli ma mission !
Écrit par : Lou | 27/05/2007
Écrit par : Bellesahi | 28/05/2007
Écrit par : Flo | 28/05/2007
@ Flo : exactement ! mais tes élèves resteront inégalés ;o)
Écrit par : Lou | 28/05/2007
@ Flo : exactement ! mais tes élèves resteront inégalés ;o)
Écrit par : Lou | 28/05/2007
Écrit par : Flo | 28/05/2007
Écrit par : beatrix | 29/05/2007
@ Beatrix : oui, moi aussi ! Je ne sais pas quand il sort d’ailleurs !
Écrit par : Lou | 29/05/2007
je suis comme toi : ce livre est très émouvant…
Le FILM SORT EN SALLE LE 3 OCTOBRE, qu’on se le dise !
Écrit par : Anne-Sophie | 30/05/2007
Écrit par : anjelica | 30/05/2007
Écrit par : Florinette | 31/05/2007
Écrit par : Lou | 01/06/2007
Écrit par : Nanne | 05/06/2007
Écrit par : Lou | 08/06/2007
Et j’ai regretté que la psychanalyse, métier de l’auteur, n’ait pas joué un plus grand rôle dans ce livre : elle aurait permis, par le biais de l’interprétation, d’exorciser une partie de l’angoisse que l’on ressent à la lecture de ce récit de mort et de désespoir.
Bientôt, il sera adapté au cinéma.
Écrit par : Menon | 12/08/2007
Écrit par : Lou | 13/08/2007
Écrit par : Chris-Tian Vidal | 22/06/2008
Quant à ce titre-ci, j’en suis sortie avec un certain malaise tout de même…
Écrit par : Lou | 23/06/2008
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