Being a spinster in Victorian England

carriger-soulless.jpg

Après avoir quitté un manoir victorien poussiéreux et lutté contre les vampires de Salem armée d’eau bénite et de pieux, j’ai jeté mon dévolu sur un appartement londonien, histoire de changer (no comment) ! Alors que je profitais tranquillement de la quiétude de Hyde Park pour lire un délicieux Wilkie Collins, mon attention a été attirée par une scène étrange qui se déroulait à quelques pas de moi : une jeune femme (enfin plus trop jeune selon les critères victoriens) menaçait avec une ombrelle un petit garçon qui, visiblement, venait de la bousculer en courant après son cerceau. Par terre gisait une part de tarte aux noix de pécan : c’est là que j’ai compris l’ampleur du drame et l’origine des rugissements de la demoiselle !

Ayant prévu de rester un moment au parc, je n’étais pas venue les mains vides et après avoir proposé à Miss Alexia Tarabotti (car c’était elle) de partager quelques muffins, j’ai finalement passé l’après-midi au salon de thé en sa compagnie puis, de fil en aiguille, l’ai accompagnée dans une librairie : notre amour commun de Fortnum & Mason et de Jane Austen venait de faire de moi sa nouvelle confidente !

Alexia m’a ainsi raconté ses folles aventures et, à vrai dire, je n’ai jamais connu goûter plus animé ! Préternaturelle (« preternatural »), Alexia n’a pas d’âme, ce qui lui permet d’annuler au moindre contact physique les pouvoirs des créatures surnaturelles qui, elles, souffrent d’un excédent d’âme (on en apprend tous les jours !). Sous l’ère de la Reine Victoria, Alexia mène une vie mouvementée. Entourée d’une mère remariée et de deux demi-sœurs idiotes, Alexia souffre d’un grand nez, d’une peau halée et du statut méprisable de vieille fille de 26 ans.

Lorsqu’un vampire hargneux l’attaque et lui fait manquer un délicieux dessert, Miss Tarabotti l’achève malencontreusement à coups d’ombrelle et de pinces à cheveux. C’est là le début d’un récit loufoque dans lequel j’ai croisé un vampire gay extrêmement soucieux de son apparence, un majordome complice des frasques de miss Tarabotti, un Lord loup-garou grognon sous l’influence  de la pleine lune.

So what ? Soyons honnêtes, je n’ai pas rencontré Miss Tarabotti mais me suis contentée de lire Soulless de Gail Carrister. D’abord un peu effrayée par la touche de rose sur la couverture, j’ai fini par succomber à la curiosité. Et ce roman, je l’ai dévoré, pourtant…

Up !

Evidemment la période victorienne n’a pas été pour rien dans mon choix de lire ce roman. L’héroïne au début très décalée m’a conquise : vieille fille, déjà rangée au placard par sa famille, Miss Tarabotti s’illustre par un caractère trempé, un estomac solide, un goût prononcé pour les bibliothèques et une ombrelle qui lui sert d’arme lorsqu’elle est mal entourée. Beaucoup d’éléments m’ont d’abord donné envie de dévorer ce texte : une scène d’ouverture bourrée d’humour, une société dans laquelle vampires et loups garous vivent au grand jour et un début de romance mouvementée… de quoi aborder ce récit avec grand plaisir !

Down !

Lorsque Lord Maccon, loup-garou de son état, a embrassé Alexia au bout de 100 pages, j’ai déjà vu partir en  fumée leurs disputes jouissives et senti poindre la fleur bleue chez Miss Carriger. Et quand le baiser a duré 10 pages et a été rapidement suivi d’une deuxième scène du même genre, j’ai failli faire une syncope ! Le récit d’aventures reprend ensuite le dessus mais le roman se finit malheureusement par un mariage et une série de mini happy ends qui pour moi font plonger Soulless de page-turner au statut de gentil divertissement… surtout que je ne saurai jamais maintenant pourquoi l’emblème de la société secrète démasquée était un octopus (ce qui est source de grande frustration !). Et lorsque Miss Tarabotti rencontre la Reine Victoria, la conversation est des plus improbables (« you » et non « your majesty » ou « your royal highness ») : la Reine finit par dire à la jeune femme « allez, tu sais bien que Lord Maccon est fou de toi depuis le début »… un passage qui m’a fait frémir d’indignation.

Malgré tout j’ai lu ce roman d’une traite. Je n’achèterai pas toute la série mais vais quand même tenter de lire le deuxième tome en espérant qu’il sera moins fleur bleue !

D’autres avis : Fashion, Karine:) et Pimpi qui m’ont fait découvrir et donné envie de lire ce roman (merci à vous, je ne regrette pas ce moment passé avec Lord Maccon & co), mais aussi Nourritures en tout genre, Adalana, Yueyin, Chimère, JainaXF, Sandy, Miss Babooshka

Challenge Halloween : ça se passe ici et chez Hilde

echelle.jpg

 

 

384 p

Gail Carriger, Soulless, 2009

logo1.jpg

Commentaires

On vient de me l’offrir. Cela fait longtemps que je veux les lire et si ça peut te rassurer d’après ce que j’en sais, les autres tomes sont VRAIMENT beaucoup moins fleur bleue. Apparemment Gail Carriger s’est fait plaisir dans le premier tome ^^

En tout cas la première partie de ta critique était super à lire ^^

Écrit par : Perséphone | 27/10/2011

Quel billet excellent! Très agréable à lire, malgré tes réserves. J’ai ce premier tome dans ma PAL en français, j’ai très hâte de m’y mettre 🙂

Écrit par : Emilie (ohmybooks) | 27/10/2011

Quel plaisir en effet que ces victoriennetés ! Il faudrait bien que je m’intéresse à cette série qui suscite de bons billets.

Écrit par : SBM | 27/10/2011

Le deuxième est pour bientôt en France. Et j’ai adoré le premier. Pas de problème pour moi avec les petits côtés fleur bleue. Et tant pis, j’assume 🙂

Écrit par : Petite Fleur | 27/10/2011

oooh quand il y a des questions sans reponse…cela me fait detester le livre…meme s’il est genial…en tout cas, fait pas peur le livre?…;o)

Écrit par : rachel | 27/10/2011

Ah mais non ! Je croyais que c’était de livre que Fashion m’avait prêté, mais finalement non… mais je crois que celui qui m’attend chez moi est au moins aussi fleur bleue 😉

Écrit par : Cryssilda | 27/10/2011

Alors oui, le second est beaucoup moins fleur bleue et beaucoup plus gothique. La raison, c’est que pour chaque tome, Gail Carriger s’inspire d’un genre donné et le « parodie » si on peut appeler ça comme ça… donc tous les autres tomes sont différents, dans leur stylistique, mais ils sont tous aussi drôle!!!!! Il faut que tu lises jusqu’au bout, c’est trop trop drôle!!!

Écrit par : Pimpi | 27/10/2011

@ Perséphone : tu me rassures en effet ! un peu d’amour ne me dérange pas mais franchement savoir comment il l’embrasse sur 10 pages, ça me passe vraiment au-dessus !:o)

@ Emilie : je me suis bien amusée à écrire mon billet en tout cas… je suis sûre que tu passeras un bon moment toi aussi !

@ SBM : je parlerai sans doute prochainement du tome 2 et je doute d’être la seule à publier un nouveau billet à son sujet !

@ Petite Fleur : mon souci ce n’est pas le petit côté fleur bleue mais le groooos côté fleur bleue :o) Mais c’était très divertissant, j’aurais juste préféré qu’ils mettent quelques tomes à se mettre ensemble, ça aurait été plus marrant (et moins de scènes romantiques !). J’espère que tu aimeras bien le tome 2 (et moi aussi !).

@ Rachel : non il ne fait pas peur du tout malgré une bien vilaine société secrète. La société a un enblème omniprésent en forme d’octopus et à la fin elle dit « on ne sut jamais pourquoi… »… ça m’a fait sourire, d’un autre côté c’est facile :o)

@ Cryssilda : Du coup que t’a prêté Fashion ? j’en ai un autre récent qui se passe à cette époque, c’est peut-être ça… mais je ne trouve plus le titre ! Celui de Gail Carriger est vraiment pas mal du tout il y a juste plusieurs scènes qui gâchent un peu l’ensemble je trouve. C’est léger mais sympa ! Tout le monde me promet que le deuxième tome est gothique et très drôle apparemment :o)

@ Pimpi : ce que tu dis me fait très plaisir… le côté gothique me tente beaucoup, j’ai adoré plein de scènes qui m’ont beaucoup amusée… en tout cas merci encore, j’avais d’abord vu les billets de Karine et de Fashion mais c’est en lisant plus récemment ton billet que j’ai fini par craquer (il faut dire que j’étais déjà diablement tentée, je ne faisais que résister pour la forme !).

Écrit par : Lou | 27/10/2011

punaise oui y’a de quoi rester sur sa faim…..

Écrit par : rachel | 28/10/2011

Ah, tu sais, ça ne m’a pas embêtée, les passages roses bonbon! Mais les autres sont quand même moins roses, tu vas voir ;))) Bon, un peu, quand même hein!

Écrit par : Karine:) | 28/10/2011

Le 2 sort ces jours-ci en français… serait temps que je sorte le 1 de ma PAL…

Écrit par : Stephie | 28/10/2011

@ Karine 🙂 : non mais un peu ça va, j’avais très envie de recroiser Lord Maccon, mais là c’était un peu trop trop trop trop too much à mon goût :o) Je lirai bientôt la suite je suis sûre !

@ Stephie : il sort si vite ? je croyais que c’était en janvier… mais j’aime bien continuer sur ma lancée donc ce sera en anglais, dans la même collection :o)

Écrit par : Lou | 28/10/2011

J’attends ton avis sur le tome 2 pour voir si je tente l’aventure ou non.

Écrit par : Titine | 28/10/2011

Bon, le côté fleur bleue a de quoi faire peur mais je vais quand même essayer de me procurer au plus vite ce premier tome !!!

Écrit par : Manu | 29/10/2011

Moi je l’ai en français, et aimé : http://coffeehomeground.hautetfort.com/archive/2011/02/12/sans-ame-de-gail-carriger.html

Écrit par : Miss Babooshka | 29/10/2011

Le second tome a une couverture dans les tons bleus pour aller avec la fleur 😀

Pour l’octopus, mon explication personnelle c’est que l’auteur adore la bestiole et a décidé de la caser quoi qu’il en coûte, et puis il est scientifiquement prouvé que la pieuvre est un animal très très intelligent ce qui est plutôt bien vu comme symbole d’une confrérie scientifique.

Écrit par : Chimère | 29/10/2011

J’adore cette série. Une vraie bouffée d’air frais dans le genre.

Écrit par : Maribel | 29/10/2011

Ah oui le coup de la discussion informelle avec la reine, ça m’aurait mise de travers aussi, mais ça c’est les auteurs américains 😉 Sinon malgré le down, ton billet donne quand même bien envie de lire le livre!

Écrit par : Glorifine | 31/10/2011

Ton billet est très drôle, et malgré tes réserves, ça donne envie de se plonger dans la série.

Écrit par : Lilly | 01/11/2011

@ Titine : je vais peut-être profiter de notre fameux mois pour le lire !

@ Manu : veux-tu que je te le prête ?

@ Miss Babooshka : désolée j’ai manqué ton lien, je vais le rajouter !

@ Chimère : en effet le second tome est moins rose, mais sans doute un peu fleur bleue ?;o)
Ton hypothèse me semble tout à fait intéressante… voyons si l’octupus revient dans un prochain tome !

Écrit par : Lou | 02/11/2011

@ Maribel : oui c’est vraiment plaisant, j’espère que j’aimerai le deuxième tome !

@ Glorifine : j’espérais ne pas décourager avec le « down »… oui l’épisode avec la reine est assez catastrophique, aussi bien au niveau du contenu que de la forme… :o) Ces Américains… !

@ Lilly : prêt envisageable, tu t’en doutes bien !:o)

Écrit par : Lou | 02/11/2011

Le deuxième n’a vraiment pas ce côté fleur bleue qui te dérangeait ici. Je suis en train de le terminer et, même si il y a de l’humour tout de même, il se termine sur une petite note dramatique qui fait un effet boeuf ! Et donne envie d’avoir le 3e pour savoir !

Écrit par : Petite Fleur | 07/11/2011

Les commentaires sont fermés.

2 thoughts on “Being a spinster in Victorian England

    1. Je ne sais pas trop pourquoi j’avais arrêté, mais je crois que c’était à cause de la fin du tome 1 avec les deux personnages qui se jettent l’un sur l’autre, ça m’avait gonflée. J’ai toujours eu en tête de lire la suite, il faudrait que je recommence depuis le premier tome.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *