Court article que voici, sur un roman lu il y a un ou deux ans, emprunté à mon père et retrouvé cet été en parcourant sa bibliothèque. Publié aux éditions Verdier, terra d’altri, Fable d’amour est un roman étonnant et pour le moins dérangeant d’Antonio Moresco, dont j’avais lu et beaucoup apprécié La Petite Lumière, que je vous recommande vivement.
Dans Fable d’amour, une jeune femme passe chaque jour devant un vieux clochard. Un jour, elle décide de le recueillir chez elle. Dans son petit appartement exigu, c’est une histoire d’amour atypique qui commence – l’écart d’âge entre les deux personnages met franchement mal à l’aise. Inconnu hier, le clochard est lavé minutieusement puis aimé et choyé dans cet appartement. Jusqu’au jour où, sans prévenir, l’amour disparait et à la générosité inattendue, au bouleversement radical initial va succéder un nouveau changement.
Il restait les yeux grands ouverts, en silence, tandis que le monde entier s’écroulait (p 49).
L’ange devient femme cruelle, destructrice en abandonnant celui qui désormais, se souvient du bonheur. Le roman fera ensuite un saut dans le temps avec une fin très étrange, dans un au-delà assez glauque où les choix opérés par le clochard et sa jeune amoureuse iront à contresens de ce que l’on pouvait espérer.
Une fable avec un charme certain, portée par une belle plume. Mais un récit aussi sombre, parfois sordide, où la crasse, la mort, la solitude, l’abandon et le peu d’espoir règnent. C’est sans conteste un texte d’une grande qualité littéraire, mais j’ai passé un bien meilleur moment en lisant La Petite Lumière, qui a pourtant lui aussi sa part d’obscurité.
Une chronique partagée avec le challenge Il Viaggio.
125 p
Antonio Moresco, Fable d’amour, 2014
Et bin pas sure que cela me plaise….oui, je veux que du bonheur en ce moment…;)
Oula, ça a l’air vraiment étrange comme lecture !
C’est très strange et moi aussi, comme Rachel, je veux un Halloween tout gentil. Pas très téméraires les girls !