Auður Ava Olafsdottir, Ör

audur-ava-olafsdottir-or.jpgDeuxième lecture d’un roman d’Auður Ava Olafsdottir, deuxième expérience réussie bien qu’un peu étrange.

Jónas Ebeneser est au bout du rouleau. Cela fait 8 ans et 5 ans mois qu’il n’a pas touché de corps féminin nu. Ebeneser connait la date au jour près. Son épouse l’a quitté en lui annonçant brusquement que leur fille n’est finalement pas de lui. Ebeneser aime bricoler, réparer. Il ne sait faire que ça, c’est devenu un réflexe, voire, un moyen de communiquer. Il rend régulièrement visite à sa mère en maison de retraite, échange avec un voisin un peu envahissant et entretient de bonnes relations avec cette fille dont on vient de lui retirer la paternité.

Menant en apparence une vie tranquille, Ebeneser est malheureux et pense sans cesse au suicide. Il se documente en ligne, réfléchit à la meilleure façon de mettre fin à ses jours. Emprunte le fusil de son voisin, qui comprend mais n’ose pas refuser, avant de lui rendre visite à l’improviste en fin de soirée – alors qu’Ebeneser explorait la piste d’une pendaison à la maison.

Finalement, notre anti-héros décide de faire les choses proprement, avec le moins de contraintes et de traumatisme possible pour ses proches. Il vend sa société et fait verser l’argent sur le compte de sa fille, fait le vide chez lui (mais retrouve des carnets personnels qu’il conservera finalement) puis cherche un pays tout récemment ravagé par la guerre pour partir se supprimer en présence d’inconnus. 

Mais à son arrivée dans ce pays truffé de mines, où des massacres ont été commis quelques semaines plus tôt, le cours des choses va doucement s’inverser. Même si Ebeneser ne tient pas compte des conseils des gérants de son hôtel et prend des risques inconsidérés lors de ses sorties, il va retarder le moment de son suicide. En aidant à réparer l’hôtel (il est parti avec sa caisse à outils). En rachetant des chemises (ayant prévu de mourir peu de temps après son arrivée, il n’avait emporté aucun vêtement de rechange). Finalement, sa résolution initiale est questionnée lors de la confrontation avec un monde ravagé. Et les rencontres faites sur place vont contribuer à ébranler la résolution d’Ebeneser.

Un roman déconcertant mais passionnant, extrêmement original, porté par un héros a priori un peu lisse mais au final surprenant et très attachant. C’est le genre de roman que je pourrais volontiers relire après quelques années.

Une participation à la LC autour d’Auður Ava Olafsdottir.

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240 p

Auður Ava Olafsdottir, Ör, 2016

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Commentaires

punaise oui tout un sujet assez froid mais bien traite ici…oui tu donnes envie…en plus la couverture de Zulma est geniale….;)

Écrit par : rachel | 19/12/2017

Je suis en train de le lire, j’accroche bien !

Écrit par : Hélène | 19/12/2017

Mieux que la rhubarbe alors ! A tenter

Écrit par : lcath | 19/12/2017

J’ai cru l’acheter au festival des Boréales et rentrée chez moi je me suis aperçue que j’avais pris « l’exception ». Un peu bête, parce qu’il est sorti en poche celui-là.

Écrit par : Aifelle | 20/12/2017

Ca a l’air complètement loufoque et tentant, mais j’ai été bien refroidie par « Rosa Candida »…

Écrit par : Lilly | 20/12/2017

J’ai bien envie de retenter le coup avec l’auteur… celui-là est bien noté!

Écrit par : Karine | 25/12/2017

Lecture réussie pour moi également. Bon réveillon !

Écrit par : Laure | 30/12/2017

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