Tous ceux qui s’intéressent un peu à l’Angleterre victorienne et édouardienne ou à l’engouement pour le surnaturel à cette époque et un peu après ont forcément croisé un célèbre canular, l’affaire des Fées de Cottingley. Deux cousines vivant dans la région du Yorkshire, Elsie Wright et Frances Griffiths, se mettent en scène entourées de fées dans une petite série de photos. L’affaire est notamment célèbre en raison de l’intérêt que lui portait Arthur Conan Doyle, convaincu de l’authenticité des clichés.
Photo extraite de l’article Arthur Conan Doyle, Spiritualism and Fairies
Le Livre des Fées Séchées s’inspire de cette histoire en nous donnant à voir le prétendu herbier à fées de Lady Cottington. Cet album contient ainsi son journal, de l’enfance à l’âge adulte, ainsi que des illustrations représentant les fées attrapées par la jeune femme.
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Au début, l’écriture est particulièrement hésitante et bourrée de fautes car c’est une enfant qui ouvre ce journal. L’écriture, l’orthographe et le style s’améliorent au fil des années. On commence également à connaître un peu mieux l’auteur du journal, à travers sa quête des fées, ses préoccupations puis ses premiers succès amoureux (bien involontaires).
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Sur le fond, le texte est au départ logiquement très simple. La jeune fille qui dit aimer les fées ne semble d’ailleurs pas franchement perturbée par le fait de les écrabouiller dans son livre.
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Petit à petit, les fées semblent venir davantage à elle… mais pas nécessairement avec les meilleures des intentions (pas étonnant !). Elles finissent par intervenir fort mal à propos en la déconcentrant ou la chatouillant ; Lady Cottington donne alors l’impression à un prétendant qui ne l’intéresse pas d’être très réceptive à ses avances. Âmes sensibles s’abstenir, notre chaste Lady ne le restera pas longtemps.
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Il s’agit sans conteste d’un très beau livre – de ceux que l’on aime offrir ensuite. La couverture à la fois épaisse et rembourrée recrée l’illusion d’un véritable carnet à l’ancienne (on penserait presque à un grimoire). Les illustrations sont splendides, même si j’ai trouvé une certaine ressemblance entre certaines fées ou quelques gnomes et aurais peut-être aimé encore un peu plus de variété dans les images présentées. Parfois, Lady Cottington manque en partie sa prise et nous voilà avec une fée imparfaitement restituée, petite touche d’humour bien appréciable. Pour aller jusqu’au bout de l’exercice, le journal est scellé par une bande de papier à la fin, car les dernières créatures attrapées par Lady Cottington ne sont plus que de petites dévergondées, dont la vue choquerait un public non averti… J’ai été surtout séduite par la forme, plus que par le fond même s’il reste original.
Terry Jones est né au pays de Galles mais ayant « émigré » en Angleterre à l’âge de 4 ans et faisant partie de la « troupe » des célèbres Monty Python, il me semble qu’on peut considérer qu’il a sa place dans ce Mois anglais… Pas d’ambiguïté concernant Brian Froud, l’illustrateur, né à Winchester.
60 p
Terry Jones & Brian Froud, Le Livre des Fées séchées, 1994
Commentaires
Ca a l’air d’être un beau livre objet à avoir et a exploré de temps à autres !!
Merci pour cette jolie découverte surtout que je connaissais pas du tout cette légende !!
Écrit par : Laura | 22/06/2016
Écrit par : Mrs Figg | 22/06/2016
Écrit par : rachel | 22/06/2016
@ Mrs Figg : oui c’est un cadeau qu’on peut se faire à soi aussi mais qui est également original pour le partager autour de soi. Tu m’intrigues avec ton roman !
@ Rachel : personnellement je trouve que ces fées (celles du canular) ne font pas du tout réalistes, on dirait qu’elles sont dessinées, et pourtant cela a suscité un long débat et il a fallu des décennies pour comprendre la supercherie. Elles étaient malignes ces deux jeunes filles !
Quant à la narratrice de l’album, elle cache au début ses trouvailles car on n’était pas vraiment plus tolérants avec ce genre de fantaisies à son époque.
Écrit par : Lou | 22/06/2016
alors le monde n’a pas change, la fantaisie est consideree anormale….snif snif….
Écrit par : rachel | 22/06/2016
Écrit par : Anne | 22/06/2016
Je trouve les photos de fantômes et matière ectoplasmique plus « réalistes » par exemple, ça ne fait pas « dessin ».
@ Anne : merci du conseil ! J’ai « La femme de chambre du Titanic » en attente et j’avais été marquée par « Est-ce ainsi que les femmes meurent ? ».
Écrit par : Lou | 22/06/2016
Écrit par : rachel | 22/06/2016
Écrit par : Chicky Poo | 25/06/2016
J’aime beaucoup Terry Jones il faudra que je le lise. Merci pour la découverte !
Écrit par : Touloulou | 22/07/2016
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