Amatrice d’humour à l’anglaise, j’ai été de suite intriguée par le titre de ce court roman américain de J.P. Donleavy, La dame qui aimait les toilettes propres. J’imaginais déjà l’humour pince sans rire dans un cadre new-yorkais et me réjouissais à l’avance. Autant le dire de suite : c’est une vraie déception.
La quarantaine, un physique avantageux, Jocelyn vient de se faire quitter par son mari, parti avec une jeunette. Ses deux enfants adultes ne viennent jamais la voir. Jocelyn mène donc une vie bien morose et tourne en rond dans sa somptueuse maison ancienne. Elle boit comme un trou, fait des signes de la main à une jeune femme menotée et dénudée qui la regarde depuis la maison d’en face (femme qui fait de ponctuelles apparitions mais n’occupera jamais une place plus importante dans le récit, si bien qu’on se demande bien ce qu’elle vient faire là). Un soir déprimant où elle est seule pour son anniversaire, Jocelyn prend son fusil et tire sur sa télé. No comment.
Suite à des soucis divers et variés, notre amie Jocelyn tombe dans une spirale infernale, perd sa maison, sa fortune et dès lors, ses « amis », à l’exception des maris qui semblent trouver normal voire généreux de venir la trouver pour une petite partie de jambes en l’air. Jocelyn se met à travailler, on s’attendrait peut-être à un petit conte moral ou à une prise de conscience et un réveil de notre apathique Jocelyn. Que nenni ! Désagreáble, nombriliste, arrogante, molle, Jocelyn reste de bout en bout un personnage sans intérêt, qui n’évolue pas et semble vivre dans un monde parallèle sans pour autant nous faire rire avec ses quelques excentricités et son obsession des toilettes propres (car c’est une belle du sud et une dame, comme le lui a bien mis en tête sa grand-mère, propriétaire d’une plantation). Aucunement crédible, elle troque son costume de bourgeoise mal dans sa peau pour celui d’une femme vulgaire, parlant de sexe avec la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Même son amour de l’art et ses fréquentes visites de musée ne sont pas parvenus à la rendre plus intéressante.
A noter quelques touches d’humour. Par exemple « Ô mon Dieu, ce salaud d’ivrogne a percuté le bel érable caché au tournant de l’allée. Oh, nom de Dieu, il est mort. Ou pire, il a massacré l’arbre » (p 83).
Un texte décevant, un style peu agréable (du moins tel qu’il ressort à la traduction puisque je l’ai trouvé dans sa version française). Il se lit vite mais s’oubliera aussi vite ensuite. J’ai néanmoins noté deux titres du même auteur qui m’intriguent. Si je lis de bonnes critiques à leur sujet je tenterai peut-être ma chance : Le Destin de Darcy Danger, Gentleman et Un Conte de Fées new-yorkais.
Manu a beaucoup apprécié la première partie de ce récit mais pas la suite (elle relève également le choix de couverture improbable et il est vrai que je ne vois pas ce que ce tableau de Botero vient faire là-dedans); Metaphore et Tulisquoi n’ont pas aimé.
138 p
J. P. Donleavy, La Dame qui aimait les Toilettes propres, 1995
Commentaires
et bin pourtant tu es accueillie par Botero lala…..ohhh tout un livre a eviter…pourtant l’idee est lala…
Écrit par : rachel | 14/09/2014
Alors je connais ce roman (mais je ne l’ai pas lu, je ne l’ai pas non plus), il a circulé lors des DLE. Et il me semble qu’il a été apprécié, mais bon ton billet ne m’étonne pas cela dit !
Enfin un petit commentaire pour te signaler que je viens de t’envoyer un mail avec plein de photos de mes vacances 😉
Écrit par : Malice | 14/09/2014
J’étais très attirée également par le titre quand j’ai vu ton message. Tant pis, je ne ferai pas la connaissance de cette dame !
Écrit par : Titine | 15/09/2014
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