1946. Dans la Royal Air Force pendant la guerre, Roger Lilliard est l’auteur d’un roman à succès et cherche à s’établir à la campagne pour se consacrer à l’écriture et éloigner les souvenirs du récent conflit. Il découvre l’endroit idéal à Westease, paisible village au charme fou. Pourtant, peu après l’arrivée de Roger, un meurtre va bouleverser les habitants du village. La piste d’un meurtrier extérieur est rapidement écartée. Le diable habiterait-il à Westease ?
Le Diable à Westease est un roman très différent de ce à quoi je m’attendais. Malgré le sujet relevant du genre policier, je pensais retrouver la patte de la brillante Vita Sackville-West avec toute son originalité et sa fraîcheur. En réalité ce roman est un whodunnit malheureusement classique, à mon avis assez convenu. Pour la première fois je me suis presque ennuyée avec cet auteur que j’adore, le récit manquant de dynamisme malgré le format relativement court. Passons sur Roger qui veut voguer « sur le navire de l’amour » (j’ai pris cette remarque pour un trait d’esprit moqueur). L’intrigue reste sympathique sans bouleverser les codes du genre. Les personnages sont pour certains inconsistants (par exemple Mary qui aurait pu incarner une héroïne moderne), tandis que d’autres sont assez artificiels et auraient mérité d’être davantage développés. Je n’irais pas jusqu’à dire que l’intrigue est cousue de fil blanc mais elle manque cruellement de profondeur. Le dernier renversement de situation m’a fait penser qu’au fond, Vita Sackville-West doutait elle aussi de la crédibilité de son histoire.
L’intérêt du récit réside à mon avis dans cette interrogation éthique soulevée à la fin : la vie d’un seul homme vaut-elle davantage que celle de la multitude ? Le meurtre d’un simple pasteur de campagne peut-il rester impuni si son auteur est un génie ?
Je déconseille ce roman à ceux qui n’auraient pas encore découvert Vita Sackville-West car il n’est pas du tout représentatif de son oeuvre, aussi bien par le genre que par la qualité. Toute Passion abolie est par exemple bien plus abouti ; The Edwardians (Au Temps du Roi Edouard) est pour moi un petit chef-d’œuvre. Ici de meilleurs romans :
- Sackville-West Vita, Paola
- Sackville-West Vita, Plus jamais d’invités !
- Sackville-West Vita, The Edwardians
- Sackville-West Vita, Toute passion abolie
205 p
Vita Sakville-West, Le Diable à Westease (The Devil at Westease), 1947
Commentaires
Écrit par : rachel | 27/06/2014
Écrit par : Titine | 27/06/2014
Écrit par : Aifelle | 27/06/2014
Écrit par : cartonsdemma | 27/06/2014
Écrit par : Anne | 27/06/2014
Écrit par : Laure | 27/06/2014
@ Titine : peut-être que tu seras plus convaincue que moi ! Elle a essayé de détourner un peu le whodunnit mais à mon avis elle aurait pu faire beaucoup mieux.
@ Aifelle : je ne peux que te conseiller « The Edwardians », un vrai bijou !
@ Cartonsdemma : il est vraiment très bien celui que tu as dans ta PAL !
@ Anne : je vais lire ton billet car même si je suis amatrice de nouvelles je n’ai lu que des romans de cet auteur jusqu’ici. Je suis donc curieuse même si tu n’es pas enthousiaste.
@ Laure : j’ai bien aimé le début, certains passages… mais je me suis parfois un peu ennuyée. J’espère que tu aimeras tes prochaines lectures de Vita Sackville-West !
Écrit par : Lou | 27/06/2014
Écrit par : rachel | 28/06/2014
Écrit par : Lou | 28/06/2014
Écrit par : rachel | 28/06/2014
Écrit par : Tiphanie | 28/06/2014
Écrit par : Manu | 29/06/2014
@ Tiphanie : oui il est très bien en effet. Et « The Edwardians » est encore mieux !
@ Manu : on peut s’en dispenser à moins de raffoler de cet auteur ce qui est mon cas :o)
Écrit par : Lou | 30/06/2014
Écrit par : rachel | 30/06/2014
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