2011 aura été mon année Stevenson. Après trois tentatives infructueuses, j’ai découvert une autre dimension de l’auteur avec le célèbre Maître de Ballantrae (un chef d’oeuvre que je vous invite à lire sans plus attendre si vous appréciez les classiques anglo-saxons), avant de me régaler avec Le Club du Suicide. Cette série de trois nouvelles fait partie des Nouvelles Mille et Une Nuits de R.L. Stevenson ; elle introduit pour la première fois le prince Florizel de Bohème, que l’on retrouve dans le Diamant du Rajah, nouvelle série de textes courts. Ces récits devraient donc logiquement être lus d’une seule traite, d’autant plus qu’ils partagent plus qu’un personnage commun. L’esprit et le ton sont les mêmes et Stevenson y dresse avec beaucoup d’humour le portrait d’une société pervertie.
Au début de cette histoire ayant pour cadre Londres et Paris, le diamant du Rajah est en possession du général Vandeleur : cette pierre unique lui a été offerte par le Rajah après qu’il l’ait fidèlement servi, commettant de nombreuses atrocités afin de s’assurer à titre de remerciement la possession du diamant. Marié à une femme qui incarne tout sauf la douce Victorienne idiote, le Général sait qu’il ne doit cette alliance qu’à sa fortune. Quant à sa chère et tendre, elle s’apprête à revendre le diamant pour couvrir des dettes contractées pour sa toilette. Seul obstacle à cela : son secrétaire particulier, qui ne sent pas ses oreilles siffler lorsque le frère de sa patronne parle devant lui de chien-chien à sa mémère qui pourrait tout faire capoter. On finit par lui confier le diamant et d’autres bijoux dans un carton à chapeau, le chargeant de les remettre à un mystérieux interlocuteur. C’est alors que le général s’en mêle, tente de récupérer le carton et qu’à la suite de nombreuses péripéties le diamant du Rajah est perdu.
On pourrait parler de conte moral, dans la mesure où le diamant une fois retrouvé par le Prince Florizel est jeté par ses soins dans la Seine, afin que plus jamais la convoitise et la cupidité qui l’entourent ne causent de nouveaux malheurs. Pourtant, le narrateur est loin de dépeindre une société fidèle aux critères moraux victoriens : le général a été récompensé pour ses crimes; le secrétaire stupide mais fidèle est bien mal récompensé pour son dévouement; la femme du général est vénale et envisage d’occire son compagnon; un prêtre se détourne de ses études pour se lancer dans l’industrie du crime une fois le diamant en sa possession ; quant au prince Florizel, à force de se mêler des affaires d’autrui et de s’illustrer par son oisiveté, il finit par être renversé de son trône (il faut avouer qu’il semble bien ne jamais mettre les pieds en Bohème, préférant mourir d’ennui à Londres et traîner dans les cafés parisiens).
Un bijou d’ironie !
Le billet de Raison et Sentiments
Robert Louis Stevenson, Le Club du Suicide, 1878
Challenge God save le livre : 19 livres lus
Commentaires
Écrit par : sybille | 20/11/2011
surtout que tu as l’art d’écrire des billets alléchants 😉
Écrit par : niki | 20/11/2011
Écrit par : rachel | 20/11/2011
@ Niki : et nous avons pas mal de goûts littéraires en commun alors évidemment, ça n’aide pas !
@ Rachel : je pense que ça pourrait te plaire, si tu as l’occasion de t’offrir ce recueil de chez Phébus n’hésite pas, c’est un vrai régal !
Écrit par : Lou | 20/11/2011
Écrit par : rachel | 20/11/2011
Écrit par : maggie | 20/11/2011
Écrit par : Joelle | 21/11/2011
Écrit par : Turquoise | 21/11/2011
@ Maggie : j’ai le premier tome de l’intégrale de chez Phébus et un des deux tomes de la Pléiade, celui où tu as « Le Maître de Ballantrae », « Les Pilleurs d’Epave », « Le Grand Bluff », « La Chaussée des Merry Men »… j’ai commencé mais pas encore fini « Le Grand Bluff », il faudrait d’ailleurs que je m’y remette ou je vais oublier le début de l’histoire ! Après ce sera sans doute « Les Pilleurs » ou une nouvelle !
@ Joëlle : rho si j’arrive à partager mon goût naissant pour Stevenson je serai ravie :o)
@ Turquoise : je crois avoir lu « l’ïle au trésor » dans une édition pour enfants mais je n’en garde aucun souvenir… je n’ai pas vraiment aimé « Docteur Jekyll et Mr Hyde » que je compte d’ailleurs relire maintenant que Robert Louis et moi nous entendons mieux… ces nouvelles me semblent très bien pour aborder l’auteur, et sans doute pour se guérir d’un mauvais souvenir !
Écrit par : Lou | 26/11/2011
Écrit par : rachel | 27/11/2011
Écrit par : Lou | 28/11/2011
Écrit par : rachel | 28/11/2011
Écrit par : Lou | 03/12/2011
Écrit par : rachel | 04/12/2011
Écrit par : Lou | 06/12/2011
ouiii je suis frustree aussiiiii!!!
Écrit par : rachel | 07/12/2011
Écrit par : Lou | 07/12/2011
Écrit par : rachel | 08/12/2011
Écrit par : C�line | 11/12/2011
@ Céline : j’espère que tu te laisseras tenter !
Écrit par : Lou | 12/12/2011
Écrit par : rachel | 13/12/2011
Écrit par : rachel | 13/12/2011
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