Gentille attaque de l’industrie agro-alimentaire, histoire un poil déjantée de célibataires et de félins, Et le Bébé était cuit à point avait fait mon bonheur il y a quelques mois grâce aux bons soins de Mary Dollinger. Je n’en attendais pas moins du Journal désespéré d’un écrivain raté. On y parle littérature, édition, XIXe. Et puis, peut-être parce que Mary (en insistant sur son prénom, les lettres roulant sur la langue…) est une Anglaise qui aime la langue française en maniant parfaitement l’humour British et que je suis une Française qui aime la langue anglaise (et l’Anglais, l’Angleterre, la Tamise, la brume et le mouton sauce mint), je manque d’objectivité. Ce sont des choses qui arrivent. Ah… ! Le charme anglais !
Comme on ne mélange pas les meilleurs ingrédients sans avoir une petite chance d’obtenir un résultat honorable et qu’ici, la cuisinière jongle avec habileté avec les herbes et les épices, la sauce a pris une fois de plus. Trêve d’ambiance culinaire, votre chroniqueuse fidèle au poste a goûté lu et approuvé.
Il est ici question des mésaventures de l’auteur et de quelques illustres écrivains l’ayant précédée sur le chemin tortueux qui, péniblement, poussivement, serpente entre marécages et forêts hantées jusqu’à l’apothéose, le panthéon livresque, la gloire littéraire – éphémère ou pas, j’ai nommé : la sacro-sainte publication. On retrouve ainsi Balzac (retour à l’envoyeur du manuscrit), Zola (et l’inventaire de supermarché), Proust (publié à compte d’auteur, et alors ?), Maupassant (séduisant), Stendhal (soit le Marquis est « idiot, soit il y a une grosse lacune dans votre récit »), Flaubert (Madame Bovary, ce n’est pas un titre, autant choisir un prénom et comme Jane Austen est passée par là avant, ce sera Clara), Hugo, Sand et Musset.
Voilà un texte malicieux, divertissant, qui donne envie de se replonger dans la lecture de quelques grands classiques (ils gagneraient franchement à être écourtés de quelques centaines de pages, n’est-ce pas M. Beyle ?). Un court exercice de style, léger, sans prétention, qui réussit avec simplicité (et beaucoup d’honnêteté) à rendre hommage à l’écriture. Et à un animal dont le martyr est source d’inspiration : l’auteur.
Offert par l’éditeur.
78 p
Mary Dollinger, Journal désespéré d’un écrivain raté, 2007
Commentaires
Écrit par : rachel | 27/05/2009
Écrit par : Aifelle | 27/05/2009
Écrit par : keisha | 27/05/2009
Écrit par : Dominique | 27/05/2009
Écrit par : Isil | 27/05/2009
@ Aifelle : ça ne m’étonne pas !
@ Keisha : moi aussi j’apprécie beaucoup cet aspect du livre.
@ Dominique : je ne suis pas la seule à être sensible aux sirènes anglaises… :o)
@ Isil : moi aussi, mais surtout parce que l’humour et l’ironie ne mordent pas méchamment… j’aime beaucoup moins les parodies « fidèles » ; ici le fait d’imaginer les grands auteurs du XIXe traités par les éditeurs du XXe permet un décalage rafraîchissant et beaucoup plus de légèreté. Mary Dollinger ne nous assène pas non plus un narrateur qui se croit supérieur à ce qu’il décrit, ça fait du bien !
Écrit par : Lou | 27/05/2009
Écrit par : Neph | 27/05/2009
Écrit par : Lilly | 27/05/2009
@ Lilly : Dois-je comprendre que tu ne me feras plus confiance à cause de Bennett ? :o) C’est le côté liste qui t’ennuie ? Personnellement je reconnais tout à fait que ça n’a rien d’un grand roman, mais j’ai aimé découvrir tout un tas de titres et globalement j’ai trouvé ce livre très amusant. Anyway, ce n’est pas non plus le chef-d’oeuvre du siècle et je t’en voudrai beaucoup moins que pour Stoker ^^
Quant à Mary Dollinger, je peux te prêter son livre si tu veux te faire une idée… il n’est pas bien long comme tu peux le voir (je l’ai lu hier soir devant La Nouvelle Star, oui, j’avoue :o)). Encore un livre détente mais si tu supportes les dialogues imaginaires entre des auteurs décédés et des éditeurs actuels, tu as des chances de passer un moment agréable. J’ai trouvé l’idée assez originale et le tout se lit facilement. J’ai aussi eu envie de me replonger dans quelques classiques (et j’ai retrouvé Stendhal dont je venais de finir un recueil de nouvelles, un joli clin d’oeil à ma dernière lecture). Je trouve que certains billets sont tellement enthousiastes qu’on peut être déçu en découvrant ce livre ensuite, mais il est tout de même sympathique.
Écrit par : Lou | 27/05/2009
Écrit par : Océane | 27/05/2009
Écrit par : Rory | 27/05/2009
Écrit par : rachel | 27/05/2009
Écrit par : Florinette | 27/05/2009
@ Rory : il était noyé lui aussi dans ma PAL, totalement immergé depuis deux mois (je n’avais pas vu le temps passer, même si je fais pire bien souvent…) ^^
@ Rachel : tu fais bien :o)
@ Florinette : mmh pourtant on ne se sent pas en terrain étranger quand on lit celui-ci après « Et le bébé était cuit à point ». Je te recommande de lire les billets d’Isil, qui n’a pas du tout aimé le Bébé (que je lui avais prêté) mais qui a apprécié celui-ci.
Écrit par : Lou | 27/05/2009
Écrit par : Keltia | 27/05/2009
Écrit par : Lou | 27/05/2009
Écrit par : Restling | 29/05/2009
Écrit par : Hambre | 01/06/2009
Écrit par : liliba | 02/06/2009
@ Hambre : n’est-ce pas ? Il me disait depuis très longtemps !
@ Liliba : eh oui, l’humour British, difficile d’y résister !
Écrit par : Lou | 04/06/2009
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