Brooklyn, An 2000. Une année marquée par le retour de Nathan Glass dans ce quartier qui l’a vu naître. Jeune retraité récemment soigné pour un cancer, Nathan est d’un naturel pessimiste. Passant ses journées seul dans un modeste appartement, il ne vit que pour les déjeuners qu’il passe dans un petit restaurant auprès de la jolie serveuse latino-américaine Marina. Sa vie est un désastre : tout juste divorcé, il entretient également des relations difficiles avec sa fille. Persuadé qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre, il écrit ce qu’il appelle The Book of Human Follies, une série d’anecdotes toutes plus cruelles et pathétiques les unes que les autres.
C’est alors qu’il rencontre par hasard son neveu Tom dans une boutique proposant des livres d’occasion. Ancien étudiant brillant à la carrière toute tracée, Tom Wood est devenu vendeur après avoir abandonné sa thèse et s’être reconverti en chauffeur de taxi new-yorkais. La vie de Tom est tout aussi solitaire que celle de son oncle. Célibataire endurci, la disparition de sa sœur et de sa nièce l’ont laissé très amer.
Oncle et neveu deviennent alors très proches, fréquentant aussi quotidiennement le libraire pour qui Tom travaille, Harry, un vieil excentrique qui aurait troqué une vie mouvementée aux relations plutôt douteuses pour son nouveau métier.
Dès lors les péripéties s’enchaînent : Lucy, la nièce de Tom, refait surface mais refuse de dire où sa mère se trouve. Est-elle toujours avec son mari, un puritain obnubilé par la religion au point de chercher à couper tout contact avec la civilisation ? Que se passe-t-il chez les Mazzucchelli, une famille voisine, dont la fille Nancy incarne la perfection même aux yeux de Tom ? Tom va-t-il céder aux avances de Honey, une institutrice généreuse au corps imposant et au cœur d’or ? Et si Nathan, notre narrateur, retrouvait le bonheur de la vie conjugale dans les bras de Joyce, la mère de Nancy ?
A vous de lire The Brooklyn Follies pour découvrir tout cela. Quant à moi, j’ai refermé hier ce roman avec soulagement – après une angoisse soudaine de dernière minute, ravie de ma lecture et prête à relire Paul Auster prochainement. Des trois Auster que j’ai lus, c’est de loin mon préféré. J’avais par exemple été captivée par l’histoire de The Book of Illusions, mais j’avais trouvé la fin très décevante, plus mièvre et fleur bleue que tout le reste du récit. Bien sûr, la fin pouvait être logique sur le plan narratif, mais elle n’atteignait pas à mes yeux le niveau de la trame principale, intrigante et passionnante à souhait.
Ici, pas de grand mystère, rien de bouleversant. Ce sont les vies de New-Yorkais qui se croisent, s’aiment ou s’abandonnent. Bien sûr, certains vivent des histoires sortant de l’ordinaire, mais ce livre est avant tout un hymne à la vie, très positif et encourageant. Autant les personnages vivent des moments difficiles, autant ils sont amenés à faire au fur et à mesure des choix pour reprendre les rennes de leur vie. La trame narrative est presque sans surprise, tant elle semble couler de source sous la plume habile de Paul Auster. L’écriture est fluide, le style courant, presque parlé.
Bref, ce livre classe une fois de plus Paul Auster parmi les maîtres de la narration. A recommander aux amoureux de Brooklyn, à ceux qui sont sensibles aux histoires simples et sans prétention – racontées avec élégance, bien évidemment ! Chapeau bas.
304 p
PS: Difficile de tout dire sur ce roman aux pistes de lecture multiples, mais je vous invite à aller voir les critiques de l’Austerblog et d’Anjelica.
Commentaires
Écrit par : Tamara | 26/04/2007
Au fait, cette couverture anglaise est vraiment très très belle!
Écrit par : Allie | 26/04/2007
Écrit par : Musky | 26/04/2007
Écrit par : fashion victim | 26/04/2007
Écrit par : anjelica | 27/04/2007
@ Allie : je pense que ce livre te plairait quand je vois les thématiques que tu choisis souvent pour tes livres :o) quant à la couverture, moi aussi j’aime beaucoup… à vrai dire, tous les Auster ont une belle couverture dans cette édition !
@ Musky : je pense que ce livre est un bon début car les premiers Auster sont plus déroutants, beaucoup plus glauques.
@ Fashion victim : Je n’ai pas beaucoup aimé « le voyage d’Anna Blum ». C’est à mes yeux un très bon livre mais très sombre, dans un genre qui me mettait très mal à l’aise… non pas que je n’aime pas les livres sombres, mais celui-là m’a particulièrement déprimée. Mais j’ai « Moon Palace » dans ma PAL, je le lirai !
@ Anjelica : tout à fait d’accord avec toi !
Écrit par : Lou | 27/04/2007
Je ne connaissais par cette couverture ! 😉
Écrit par : Florinette | 27/04/2007
Écrit par : Lou | 28/04/2007
Écrit par : Caro[line] | 01/05/2007
Écrit par : laconteuse | 02/05/2007
@ Laconteuse : oui, ce livre m’a aussi donné envie de lire d’autres Auster !
Écrit par : Lou | 03/05/2007
Écrit par : Caro[line] | 03/05/2007
Écrit par : Lou | 04/05/2007
Écrit par : Cécile | 08/04/2008
Écrit par : Lou | 08/04/2008
Écrit par : Anna Blume | 28/10/2008
Écrit par : Lou | 28/10/2008
Écrit par : Antoine | 01/01/2009
Écrit par : Pimprenelle | 02/03/2009
Écrit par : Lou | 02/03/2009
Écrit par : Lou | 02/03/2009
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