Une histoire de fantôme à l’anglaise

hill_WOMAN_IN_BLACK.jpgAyant récemment entendu parler d’un film britannique plus que tentant (how surprising!) et découvert qu’il s’agissait d’une adaptation d’un roman de Susan Hill, j’ai eu envie de lire celui-ci, The Woman in Black. Bien m’en a pris car je viens de découvrir un auteur contemporain comme je les aime, entre inspirations victoriennes et histoires de fantômes. Curieusement j’ai ouvert ce roman juste après avoir lu Rebecca de Daphné du Maurier et vu à ce moment que Susan Hill avait justement écrit une suite à Rebecca, intitulée Mrs de Winter. Le hasard fait bien les choses !

A l’heure où les premières automobiles font leur apparition, le jeune Londonien Arthur Kipps est envoyé par le cabinet de notaires pour lequel il travaille dans un village isolé du Nord, à l’orée des marais. Il doit s’y rendre pour l’enterrement d’une cliente, Mrs Alice Drablow, avant de chercher dans sa maison tout papier pouvant aider le cabinet à mettre en ordre ses affaires d’ordre financier ou juridique. Ambitieux et optimiste, Arthur ne prête pas attention aux réactions des habitants des environs lorsqu’ils apprennent le motif de sa venue ; il semblerait qu’Eel Marsh House ait fort mauvaise réputation dans les environs et soit l’objet de nombreuses superstitions. A l’enterrement de Mrs Drablow, dans le cimetière du village, Arthur voit une femme en noir au visage amaigri et ravagé par la maladie, vêtue de vêtements de deuil quelque peu insolites, courants soixante ans auparavant. Il reverra plus tard dans la journée cette femme auprès d’une tombe du cimetière abandonné attenant à la maison de Mrs Drablow, dans laquelle il décide de s’installer pour consulter les papiers de la vieille femme. Mais dès le premier jour, des événements troublants se succèdent : c’est ainsi le début de l’étrange expérience que souhaite relater Arthur Kipps de nombreuses années plus tard afin d’exorciser enfin le souvenir de ces pénibles moments.

C’est en tremblant que j’ai poussé la porte d’Eel Marsh House, isolée, battue par les vents et coupée du monde plusieurs fois par jour au gré des marées. Une expérience que je ne regrette pas et que je suis volontiers prête à renouveler en compagnie de Susan Hill. Ecrit par un personnage posé et prosaïque, ce récit se présente comme un témoignage crédible et réaliste et permet peu à peu de convaincre le lecteur, qui se laisse lui aussi gagner par l’angoisse du narrateur. Ce texte m’a évoqué des récits plus classiques (notamment du XIXe) et, bien que le lecteur devine un certain nombre de faits, Susan Hill maîtrise suffisamment son texte pour créer la surprise ou du moins le suspense ; et si le drame final était attendu, j’ai trouvé judicieux le fait de mettre un point final à l’histoire avec ce terrible dénouement au lieu de revenir au temps présent qui sert d’introduction au récit. L’intérêt du roman repose avant tout sur son ambiance, habilement mise en place ; un excellent potentiel pour l’adaptation cinématographique, que j’espère à la hauteur du roman, car avec un tel texte, difficile de ne pas imaginer un film particulièrement effrayant.

A noter que Susan Hill a notamment reçu les Prix Whitbread et Somerset Maugham au cours de sa carrière… c’est dire si son oeuvre est prometteuse ! En ce qui me concerne, je louche déjà sur certains titres…

L’avis de The Dark Scrybe : « Susan Hill has created one of the most elegant, subtle and unsettling ghost stories of all time »

Lu dans le cadre du mois anglais organisé ici sur ce blog et avec les mes acolytes Cryssilda et Titine (pour notre lecture commune autour d ). Lu également pour le challenge God Save the Livre !

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 160 p

Susan Hill, The Woman in Black, 1983

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Commentaires

et bin c prometteur…maintenir en haleine alors que la fin est quasi sure…..

Écrit par : rachel | 06/01/2012

C’est vraiment très tentant…vilaine ! Est-ce que le texte est écrit dans un anglais facilement abordable ? Apparemment la suite de Rebecca s’appelle « La malédiction de Manderley » en français.

Écrit par : Titine | 06/01/2012

j’ai vraiment adoré ce récit 🙂
je te recommande aussi « the man in the picture » par la même romancière

Écrit par : niki | 06/01/2012

Houahou! Cela donne envie de lire le livre! J’aime énormément cette univers londonien. A la fois sinistre, angoissant et très attirant!
Je crois qu’il faudra que je le rajoute à ma PAL.
Bisous à toi,

Écrit par : Mylène | 06/01/2012

Je le vois assez régulièrement sur la blogosphère, mais il me semble qu’il n’existe qu’en anglais et vu mon niveau catastrophique…

Écrit par : sybille | 07/01/2012

Oh que ça a l’air bien … J’adore l’ambiance que tu décris.
J’ai lu La malédiction de Manderley il y a de nombreuses années et, même s’il ne m’a pas autant plu que Rebecca, je l’ai trouvé très honnête et très prenant…

Écrit par : C�line | 07/01/2012

Dommage qu’il ne soit pas traduit.

Écrit par : Manu | 07/01/2012

@ Rachel : le propre des meilleurs classiques, et elle profite bien de ses sources d’inspiration !

@ Titine : je vois que je t’ai intriguée avec la suite de « Rebecca » 🙂 Je trouve l’anglais tout à fait abordable, hormis peut-être le début plus descriptif qui peut être plus fastidieux je pense qu’il reste lisible même si tu commences depuis peu tes lectures en anglais… je l’ai laissé chez mes parents mais s’il t’intéresse je peux te le rapporter la prochaine fois que je descends of course my dear !

@ Niki : ah le titre me tentait déjà même si je n’avais pas encore commencé à regarder sérieusement le prochain à lire… eh bien je note, merci beaucoup pour ce conseil !

@ Mylène : ah les Anglais sont merveilleux quand il s’agit de créer ce genre d’ambiance, moi aussi j’en raffole ! Ravie de t’avoir tentée :o)

@ Sybille : bonne nouvelle, avec la sortie du film il va être publié en VF au mois de février sous le titre de « la dame en noir ».

@ Céline : ah tu me rassures, après un premier commentaire négatif sur la suite je m’inquiétais un peu… je me laisserai tenter et on verra bien !

@ Manu : mais si il va l’être d’ici peu, en février :o)

Écrit par : Lou | 09/01/2012

Il est dans ma PAL … je comptais le lire lors d’un RAT et puis, comme j’avais des lectures plus « pressées », j’ai abandonné l’idée ! Mais ce sera pour cette année 🙂

Écrit par : Joelle | 12/01/2012

@ Joëlle : ah oui lis-le il est génial… quant aux RAT j’espère ne plus tous les manquer…

Écrit par : Lou | 16/01/2012

Très tentant!

Écrit par : Edelwe | 24/01/2012

@ Edelwe : et il faut se laisser tenter…

Écrit par : Lou | 26/01/2012

Ça me tente pas mal, mais évidemment je n’aurais jamais le temps de le lire avant la sortie du film !

Écrit par : Lilly | 05/02/2012

@ Lilly : je ne sais pas quand sort le film, c’est aussi en février en France ? J’ai follement hâte de le voir (c´est pour ça que j’ai essayé de lire le roman à Noël).

Écrit par : Lou | 05/02/2012

ça fait quelques semaines que j’ai découvert ton blog et j’ai constaté avec plaisir qu’ici on aimait les histoires de fantômes! Du coup, je me suis lancée avec celui-ci et j’ai vraiment beaucoup aimé. Les ingrédients me semblent classiques mais l’atmosphère est bien mise en place et du coup on se prend à trembler (et j’en suis ravie!). Du coup, j’ai eu envie d’essayer Wilkie Collins que j’avoue ne pas connaître; je penche bien pour « L’hôtel hanté » ou « La dame en blanc »…
Merci pour ces chouettes conseils!

Écrit par : Grenadrine | 25/02/2012

Je viens de le lire: vraiment sympa! par contre, en discutant avec Bluegrey qui a vu le film, je me suis rendue compte qu’ils ont changé énormément de choses à l’adaptation…

Écrit par : choupynette | 27/03/2012

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1 thought on “Une histoire de fantôme à l’anglaise

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