Je gardais un souvenir lointain de La Petite Fille aux allumettes, mais si j’avais beaucoup aimé ce conte petite, j’en gardais le souvenir d’une histoire extrêmement triste… j’ai donc hésité longtemps à le relire. J’ai craqué pour cette adaptation des Editions Auzou (dans les classiques, je compte aussi me procurer dans quelque temps l’adaptation d’Alice au Pays des Merveilles).
La Petite Fille aux Allumettes m’a immédiatement fait penser à Dickens et aux enfants plongés dans la misère à Londres, dont il dépeint le destin tragique. Le XIXe était un siècle d’extrêmes, où l’industrialisation a conduit à la naissance d’une classe bourgeoise, a permis à de grands progrès de voir le jour, au détriment cependant d’une classe ouvrière dont les enfants n’étaient pas épargnés. C’est la dureté de leur condition que retraduit Andersen dans son célèbre conte.
Une petite fille est chargée par ses parents de vendre des allumettes dans la rue, malgré le froid glacial et ses haillons bien trop fins. Malheureusement elle ne parvient pas à trouver de client et la nuit venant, elle n’ose rentrer chez elle. Elle se retrouve dans la rue, à côté d’une maison où l’on fête Noël. Elle allume alors ses allumettes une à une pour se réchauffer, et à chaque fois, touche du bout des doigts une scène merveilleuse. Jusqu’à la dernière allumette, où elle voit apparaître sa grand-mère décédée et la rejoint. Cette dernière situation où elle trouve le réconfort fait naître en nous des sentiments contradictoires : on hésite entre le soulagement de la voir enfin heureuse et bien entourée, ou la tristesse infinie de la savoir morte seule dans la rue. Je pensais qu’elle pouvait être morte de froid mais Andersen se serait inspiré d’un fait divers concernant ces allumettes, dont on découvrit un peu trop tard la grande toxicité.
Un conte classique d’une grande beauté, porté ici par des illustrations superbes, aux dégradés somptueux. Elles permettent de bien se projeter sur le contexte historique, tout en étant modernes et épurées. Une excellente découverte !
Et si vous aimez les contes et légendes, je vous invite à voir le blog de Bidib, qui leur rend hommage cette année !
Hans Christian Andersen, Adapté par Nathacha Godeau & George Ermos, La Petite Fille aux Allumettes, 1845
Pour moi elle meurt la Petite Fille aux Allumettes… Un autre album que j’aime beaucoup c’est « Céleste, une étoile dans la nuit », qui fait référence à la Petite Fille aux Allumettes. Très joli 🙂
oh oui j’ai toujours pense qu’elle etait morte de froid…oh vraiment un conte tres tres triste…oui
C’est vrai qu’il y a du Dickens dans ce conte ! j’en garde comme toi un souvenir très triste… PS : j’espère que tu as bien reçu mon mail d’hier, chère Lou, pour te dire un grand merci !! 😉