S.P. Somtow, Messages de l’au-delà

Jeune adolescente, probablement en 6e, j’ai dévoré quelques romans de la collection Frissons de Pocket Junior. Messages de l’au-delà m’avait beaucoup plu à l’époque et j’ai eu envie de le sortir de ma bibliothèque de l’époque en vue du challenge Halloween.

J.J. (Jeremiah Johnson pour ceux qui auront le courage de prononcer son nom) vient de perdre son grand frère dans des circonstances tragiques. Ben (B.B.) a en effet mis fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête alors qu’il n’était âgé que de 17 ans. J.J. est d’autant plus bouleversé que son frère et lui étaient inséparables. Ben était un garçon brillant et presque parfait auquel J.J. essayait de ressembler. On comprend également que J.J. a retrouvé son frère (voire, l’a vu se suicider), même s’il a perdu la mémoire de ces instants terribles. Cet évènement tragique l’éloigne de ses parents, qui sont incapables de l’aider à traverser cette épreuve. Pire encore, ils semblent penser qu’il est responsable de la situation, ne serait-ce que parce qu’il n’a rien vu venir.

C’est alors que des messages commencent à apparaître sur l’ordinateur de Ben. Des messages du défunt lui-même, qui s’adresse à son petit frère et l’enjoint à suivre des indices pour le rejoindre ou du moins, l’aider à faire son deuil. C’est ce que l’on suppose.

J’avais complètement oublié le contenu de ce roman lu il y a des années. La surprise a été totale. On voyage entre le Kansas (qui passe pour un trou perdu ringard) et Los Angeles. On quitte une famille de ex-hippies devenus libraires pour rencontrer, entre autres, un gourou, un rockeur et un medium. On voit des sashimis de thon artistiquement sculptés en forme de roses et des salles de jeux psychédéliques, on participe à une soirée branchée de L.A. ou encore, à des séances de spiritisme.

On se rappelle que les Américains étaient beaucoup plus en avance que les Européens en matière de technologie… c’est moins vrai aujourd’hui mais je me souviens petite de l’arrivée du magnéto, du lecteur CD ou encore du premier ordinateur, au début sans Internet, puis avec modem. Ainsi que de la découverte de MTV, lors d’un abonnement tardif à Canal Satellite. Et dans ce roman publié en 1987, soit bien avant tous ces souvenirs (j’insiste sur ce point), tout cela est complètement intégré au mode de vie américain et déjà d’une banalité affligeante.

Ce texte est moins un roman d’épouvante que l’histoire d’un jeune homme qui grandit, évolue et découvre sa propre personnalité. La quête initiale prend une autre dimension et l’aidera finalement à s’affranchir d’un grand frère trop envahissant, voire, manipulateur. Si les fantômes semblent bien là par moment, le doute est permis tant il est difficile de percevoir ce qui relève du fantastique et du fantasmé.

Un texte que j’ai relu avec plaisir, savourant la rencontre des philosophies orientales, du folklore japonais et du spiritisme occidental dans un monde où la S.F. et le rock ont le vent en poupe.

 

 

253 p

S.P. Somtow, Messages de l’au-delà, 1987

8 thoughts on “S.P. Somtow, Messages de l’au-delà

    1. J’en gardais un souvenir assez différent, j’avais complètement oublié le périple à San Francisco notamment. J’en gardais un souvenir plus sombre aussi, mais c’est peut-être lié à l’âge. J’en avais trois de la collection Frissons et d’autres pocket junior d’autres collections. Que de souvenirs !

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