L’été dernier (2016), j’ai lu pour la première fois un roman de David Foenkinos avec grand plaisir, Le Mystère Henri Pick. Le choix du titre évocateur et le sujet m’avaient interpelée et, à une période où je passais mes journées et mes nuits à calmer un bébé aux capacités vocales insoupçonnées, ce livre est devenu un compagnon de route hautement apprécié. Dans ce roman, il est fait allusion à L’Avortement de Richard Brautigan, dans lequel figure une bibliothèque des manuscrits étonnante. Alors, lorsque ma route a croisé celle du roman de Brautigan, je me suis réjouie à l’idée de passer de nouveau un excellent moment.
Malheureusement, si je ne veux pas m’avancer en disant que l’élève a dépassé le maître, l’élève a certainement réussi à m’emporter bien plus facilement.
Dans L’Avortement, le narrateur est bibliothécaire dans un lieu bien spécial : les auteurs qui viennent déposent directement leur manuscrit, qui n’a jamais été publié. Tout est accepté, quels que soient la forme et le sujet, sans limite d’âge pour les auteurs non plus. Le bibliothécaire doit mettre les nouveaux arrivants à l’aise, enregistrer le titre et le nom de chaque livre et inviter l’auteur à placer le nouveau manuscrit où il le souhaite.
Puis entre en scène une jeune femme superbe mais bien gauche, car elle ne sait que faire de toute cette beauté. Elle devient la compagne du bibliothécaire et ne part plus, jusqu’au jour où elle découvre qu’elle est enceinte. Alors le couple fait appel au seul collègue du narrateur, chargé de l’approvisionner régulièrement et de récupérer son lot de manuscrits de temps en temps pour les stocker ailleurs. Grâce à lui, le couple part au Mexique pour un avortement clandestin.
Malheureusement, je suis passée complètement à côté de ce roman. Je ne doute pas de ses qualités mais nous évoluons tous deux dans des dimensions parallèles (peut-être pas si parallèles que ça d’ailleurs). La première partie centrée sur la bibliothèque m’a plutôt amusée. Le narrateur est lui aussi un personnage décalé, peut-être un peu bizarre – sans aucun doute un critère indispensable pour le poste. En revanche, j’ai trouvé la deuxième partie consacrée au personnage féminin et à l’avortement d’une lourdeur indescriptible. Oui, on a bien compris que Vita est magnifique et que les hommes tombent, ont des accidents à cause d’elle, mais une fois le sujet abordé j’ai trouvé assez pénible de voir le procédé se répéter presque à chaque fois qu’un personnage masculin passe dans les parages. On oublie la bibliothèque dans cette deuxième partie, or c’est pour moi ce qui faisait tout l’intérêt du roman. J’ai bien compris la volonté de l’auteur de produire un texte décalé, avec des commentaires pour le moins inattendus. Néanmoins, la magie n’a pas opéré et j’ai eu du mal à terminer ce livre pourtant devenu un incontournable pour beaucoup.
208 p
Richard Brautigan, L’Avortement, 1973
Commentaires
oh oui didonc…toute une 2eme qui semble disons obscure…alors non je passe….
Écrit par : rachel | 13/09/2017
@ Rachel : c’est un roman culte assez particulier. Malheureusement je suis passée un peu à côté, sans détester non plus.
Écrit par : Lou | 16/09/2017
oui mais des fois les cultes. c’est pas pour nous….lol
Écrit par : rachel | 16/09/2017
@ Rachel : voilà…;o)
Écrit par : Lou | 16/09/2017
Je passe aussi, et pourtant, c’est un auteur que j’aimerai découvrir.
Écrit par : Sharon | 16/09/2017
Je ne vais pas être plus courageuse que les autres ..je passe 🙂
Écrit par : lcath | 16/09/2017
Bon, ça fait du temps de gagné ! 🙂 (pour d’autres lectures)
Écrit par : FondantGrignote | 21/09/2017
@ Sharon, Lcath et Fondant : Peut-être que vous seriez plus réceptives que moi. Je pense que le problème de base est que je m’attendais à un roman davantage centré autour de la bibliothèque et non de l’avortement (en dépit du titre !).
Écrit par : Lou | 24/09/2017