Je n’aurais sans doute pas prêté attention à cet album, malgré la marionnette orange et les glitters de la couverture, si Petite Lou n’avait pas d’emblée jeté son dévolu sur ce titre lors d’une visite chez Heffer’s à Cambridge.
Et pourtant, depuis un mois, c’est devenu un des favoris du moment.
Boris est un monstre orange tout poilu et fort sympathique, dont le plus gros défaut est de vouloir faire des bisous chatouilleux.
Sous forme de marionnette, Boris doit être caressé, coiffé, nourri… mais gare à vos doigts quand vous lui donnez à manger!
Voilà un album court, très divertissant et interactif, porté par un Boris attachant malgré ses petits défauts. Il amusera les enfants mais aussi leurs parents, ravis de croquer les doigts de leur progéniture intrépide.
Pour la petite histoire, Mini Lou a détesté Boris pendant leurs premières rencontres. Alors qu’elle est curieuse et a le sourire facile, elle a eu une peur bleue lorsque son père a fait semblant de vouloir lui manger les doigts avec ce petit monstre. La deuxième tentative n’a pas été plus fructueuse, malgré une approche moins directe, mais elle rit volontiers maintenant qu’elle a vu que Boris n’impressionnait pas sa grande sœur. Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas prêts d’oublier sa rencontre avec Boris (dans l’Eurostar) !
Sam Lloyd, Calm Down Boris !, 2006
Commentaires
bin lala c’est le livre pour les d’jeuns…c’est trop drole didonc..et la petite qui imite sa grande soeur…c tout tout chou…adorable…;)
Écrit par : rachel | 09/06/2017
Oh lala, mois aussi je craque !! 🙂
Écrit par : FondantGrignote | 09/06/2017
@ Rachel : ah oui, voir les deux puces ensemble (et notamment leurs moments de complicité pendant les séances de lecture), c’est vraiment adorable !
@ FondantGrignote : ah oui maintenant Mini Fondant va pouvoir faire de belles découvertes !
Écrit par : Lou | 09/06/2017
– « À calicochon » (1986), « Marcel et Hugo » (1991) et « Petite Beauté » (2008) d’Anthony Browne –
Avec le thème du jour, l’occasion m’a été donnée de partir à la découverte de l’univers d’Anthony Browne, auteur et illustrateur plusieurs fois récompensé.
Lorsqu’il a publié « À calicochon » il y a une trentaine d’années, je suppose que Browne ne pensait pas que son ouvrage serait encore – ben voui ma pauv’ Lucette – d’actualité au XXIe siècle déjà bien entamé.
On y fait la connaissance de la famille Porchon, qui semble ne se composer QUE de monsieur et ses deux fils, tellement ces trois-là, emmenés par le paternel, se comportent comme de réels tyrans avec madame. Croûlant sous les exigences des mâles (du Mal ???), la mère de famille enchaîne les tâches domestiques, alors même qu’elle exerce une profession hors de son domicile, qu’elle quitte après ET réintègre avant tout le monde. Jusqu’au jour où elle disparaît. Le lecteur appréciera la transformation subtile des personnages et du décor à partir de ce moment. Et je tairai la fin. Mais je veux faire deux ou trois remarques. Une sur le patronyme de la famille d’abord, dont les sonorités me renvoient à porche et porcherie, ou torchon, ou porc + cochon. Une sur la première de couverture ensuite, dont le titre, jeu de mot/déformation de l’expression « à califourchon », s’accorde plutôt pas mal avec l’illustration mais ne correspond pas vraiment à la traduction de l’original « Piggybook ». Une autre sur le féminisme toujours vital et bienvenu de cette histoire écrite par un homme. La conclusion qui s’impose enfin : le sens des mots ‘famille’ et ‘foyer », et ce qu’il implique. Un groupe de personnes qui toutes ensemble sont en capacité de faire, de partager et d’apprécier des choses pas forcément dévolues à un âge ou un sexe.
Les deux autres albums, « Marcel et Hugo » et « Petite Beauté », ont au moins deux points en commun : leurs personnages sont des animaux et leur thème principal est le même.
Marcel est un petit chimpanzé qui se sent bien seul et isolé dans la vie. Guère étonnant dans un monde qui ne semble peuplé que de gorilles. C’est l’un d’eux, Hugo Rille (ha hum), qui lui rentre dedans un beau jour, changeant le cours de leurs deux vies. Sans détailler la suite de l’histoire, je peux dire que voilà la naissance d’une amitié qui fait du bien, et qui semble vouée à durer une éternité ! Parce qu’elle se nourrit de politesse et de bienveillance, parce qu’elle fait fi des apparences et des différences, parce qu’elle partage avec et donne à l’autre.
Ce que raconte « Petite Beauté » est inspiré d’une histoire vraie, celle de Koko, gorille femelle capable de communiquer en langue des signes. Le gorille de Browne, enfermé dans une cage de zoo, est gâté par ses gardiens qui lui fournissent tout ce qu’il demande en signant. L’abondance ne faisant manifestement pas son bonheur, le gorille demande un jour un(e) ami(e). On lui amène alors Beauté, une toute petite chatte dont on craint qu’il ne l’écrase. Mais non. Ces deux-là vont s’entendre à merveille et cohabiter avec bonheur jusqu’au soir où…
Une histoire tendre d’amitié indéfectible, qui se nourrit celle-ci d’altruisme et de solidarité, saupoudrés d’humour. Une histoire de solitude vaincue aussi, bien plus à mon sens que dans « Marcel et Hugo » ; peut-être parce qu’il y a ici alliance des animaux contre les humains (qui n’apparaissent pas dessinés, mais dont la présence est implicite – à noter : des humains aussi dans l’histoire précédente, qui n’ont aucun rôle dans le récit, mais dessinés et bien visibles… derrière les barreaux d’une cage de zoo !).
Ce que je retiens de cette découverte, c’est que les albums d’Anthony Browne me paraissent destinés aussi bien aux enfants qu’à ceux de leurs parents – ou des autres adultes – qui auraient perdu de vue (ou n’auraient jamais eu… mais est-ce seulement possible ?) leurs rêves et leurs idéaux.
Écrit par : Cory | 10/06/2017
Un petit oubli à la fin du titre de mon envoi précédent :
(…), dans des traductions d’Élisabeth Duval ou Isabel Finkenstaedt.
Écrit par : Cory | 10/06/2017
@ Lou : J’ai un petit souci… que je vais essayer d’exposer clairement, et que tu m’aideras sans doute aucun à solutionner.
Comme c’est ma première participation au Mois anglais et que je suis joueuse, je me suis donné pour défi de faire les choses en respectant les règles, autrement dit : participer en respectant le plus grand nombre possible de thèmes proposés. Autrement résumé : je n’ai jamais eu l’intention de rendre 26 copies, mais je voulais m’efforcer de rendre mes copies à l’heure. Oui mais. J’avais juste oublié un paramètre : je ne suis pas la seule à ne pas rendre 26 copies. Et donc, si toi, Lou, tu ne rends pas une copie à chaque date prévue au calendrier, je ne peux pas ajouter la mienne dans les commentaires. Parce que faut pas croire que, comme par hasard, nous aurions toutes les deux choisi exactement les mêmes thèmes… non ?!
Ça avait fait tilt une première fois le 3 juin : tu n’as rien publié ce jour-là, et j’ai donc dû attendre le 4 pour écrire ma contribution du 3. Du coup, quand je lis le récapitulatif, ben forcément, cette contribution n’est pas « dans la bonne case ». Pas grave, mais ça m’attriste un peu (le truc du défi lancé à moi-même…).
Et puis voilà que ça a recommencé ce week-end : j’ai une contribution pour le 10/06 (Virginia Woolf), mais je ne sais pas où la déposer… puisque tu n’as pas publié depuis la veille (soyons clair, je ne te fais aucun reproche !!).
Alors, comment je fais ?
Écrit par : Cory | 12/06/2017
En attendant ta réponse à ma question d’hier, je dépose ici ma contribution pour le thème du 10/06.
– « Le quatuor à cordes » (1921) de Virginia Woolf, dans une traduction de Michèle Rivoire. –
Cette courte nouvelle est l’un des huit textes qui composent « Lundi ou mardi », unique recueil de ses nouvelles paru du vivant de Virginia Woolf.
Après que la Grande Guerre et la grippe dite espagnole ont fait leurs ravages, voilà les Londoniens ressortant leurs toilettes et leur babil et se rendant au concert : la vie reprend, parce qu’elle doit bien continuer. Ce début de nouvelle est un déballage de gens, de vêtements et de paroles dont le flot ennuie, fatigue, effraie. « Rapports humains obligent », la narratrice se mêle au flot pour s’en éloigner ensuite au plus vite. Les musiciens entrent en scène, lui fournissant l’isolement voulu. Et lorsqu’ils se mettent à jouer, ce sont des images d’une nature vive, gaie, éblouissante qui surgissent, aussitôt suivies de celle d’un fleuve au courant si fort qu’il entraîne et abîme sur son passage. La musique emmène la narratrice dans les méandres de son âme, où se joue une véritable cacophonie : mélange de légèreté et de lourdeur, de joie et de chagrin, d’espoir et de désespoir… Son âme de femme dans laquelle, à travers la description d’éléments naturels, on décèle des états d’âme. Son âme d’auteure qui se souvient et se raconte des mots et des histoires. Comme ce « Votre espérance alors il faut laisser périr […] » qui est pour moi un écho aux mots de l’ « Enfer » de Dante : « Vous qui entrez, laissez toute espérance ». Le concert achevé, le flot reprend. La narratrice, après son exploration en eaux troubles – troublées, troublantes… -, ne pense qu’à fuir, rentrer chez elle.
Et moi, je pense à cette femme – l’auteure – qui, vingt ans plus tard, s’enfoncera, des cailloux dans les poches, sous les eaux d’une rivière ; et dont on a dit depuis qu’elle avait souffert de trouble bipolaire. Une lecture brève, mais éreintante.
Écrit par : Cory | 13/06/2017
J’adore ce bouquin ! Y en a un autre, je crois que c’est « Tais-toi Clara », c’est le même principe =)
Écrit par : Chicky Poo | 14/06/2017
oh c trop chouchou…;)
Écrit par : rachel | 16/06/2017