Voilà un autre roman scandinave qui a longtemps attendu dans ma PAL avant d’être lu. Ce qui n’est peut-être pas une victoire pour cette montagne de livres à lire, car Mon péché n’appartient qu’à moi est le premier tome d’une trilogie consacrée à Karna, la petite-fille… après la grand-mère Dina (trois romans) et le père, Benjamin (deux romans). En résumé, il me reste sept romans à découvrir maintenant, puisque j’ai apprécié cette rencontre avec Herbjørg Wassmo.
Ce dernier cycle consacré à Karna s’ouvre par une entrée en matière assez spectaculaire. La petite fille se rend dans le grenier et trouve une robe dans une malle. L’endroit est étrange, voire inquiétant. Soudain, la robe se redresse seule : c’est la grand-mère qui vit dans le grenier, parmi les malles et les habits des membres de la famille disparus depuis longtemps. Apparition fantomatique effrayante a priori, mais pas pour Karna qui fait de cette grand-mère imaginaire son alliée.
Karna est une petite fille isolée, qui vit avec quelques adultes dans la grande propriété familiale. N’ayant pas connu sa mère, elle est extrêmement attachée à son père. Bébé, elle manque de mourir lorsque son père la ramène auprès des siens. Elle hurle, s’époumone et crie à perdre haleine : S’il la posait sur la couchette, essayant de l’ignorer, cela ne faisait qu’empirer. Il ne pouvait pas la quitter une seconde (p 36). A son arrivée, Benjamin retrouve son amie d’enfance Hanna. Fille d’une domestique de la maison, elle est amoureuse de lui et garde l’espoir de l’épouser. Mais quelques années plus tard, le docteur accueille chez lui Anna, un amour de jeunesse – issue quant à elle de la bourgeoisie. Dès lors, il hésite sans cesse entre les deux femmes.
La première partie et la fin du récit se recentrent sur le point de vue de Karna, petite fille atypique et attachante souffrant de crises d’épilepsie. Un mal méconnu qui effraie encore à la fin du XIXe, époque du récit. Toute la vie de l’enfant tourne autour de la figure sacrée du père, dont les absences restent mystérieuses. Puis il semble ensorcelé par Anna, cette autre Hanna qui pourrait lui ravir la vedette. A bord d’une barque, devant un Benjamin tourmenté qui lui dit qu’un jour, peut-être, il partira, l’enfant veut sauter par dessus bord.
Puis la partie centrale du récit tourne autour de Benjamin et de son attirance pour Anna et Hanna : il ne souhaite renoncer à aucune d’entre elles mais la situation ne peut perdurer. Avec Hanna, qui l’a toujours aimé, il se comporte comme s’il pouvait disposer d’elle. Quant à Anna, quand elle le contrarie, elle lui paraît moins belle, avec « une vilaine ride au front ». Un roman qui ne fait pas vraiment honneur à Benjamin, malgré son dévouement auprès des malades.
L’histoire s’inscrit dans un cadre impressionnant et sauvage de grand nord. Elle est également ponctuée de détails historiques, tels que la présence d’un cercueil en réserve au grenier, ou ces sorcières que l’on guette à la Pentecôte.
Sans être un coup de coeur, ce roman m’a beaucoup plu. Il a le mérite de livrer des personnages complexes, attachants malgré leurs faiblesses.
215 p
Herbjørg Wassmo, L’Héritage de Karna, T1, Mon péché n’appartient qu’à moi, 1997
Commentaires
Écrit par : rachel | 31/12/2016
Écrit par : Cryssilda | 31/12/2016
Écrit par : Karine | 31/12/2016
J’en profite pour te souhaiter une excellente année 2017. On se retrouvera peut-être pour un petit RAT de derrière les fagots ? 😉
Écrit par : Margotte | 02/01/2017
Écrit par : Chicky Poo | 05/01/2017
Et j’en profite pour te souhaiter une très bonne année 2017 et plein de merveilleuses lectures …
Écrit par : Mrs Figg | 25/01/2017