Voilà un roman qui se destine aussi bien à un public adolescent qu’à un lectorat plus adulte, une très bonne surprise pour moi qui n’avais jamais entendu parler de ce titre avant de tomber dessus par hasard dans les allées de la médiathèque.
D’inspiration steampunk, ce récit mêle une atmosphère victorienne (chevaux, charrettes, cochers, lampes à gaz, femmes s’habillant de robes…) à des inventions plus modernes (métro ayant fait appel à l’électricité, dirigeables), sur fond d’apocalypse.
Vingt ans plus tôt, la Prusse a bombardé Londres, qui ne s’est jamais remise de ce triste épisode. Des quartiers entiers sont restés détruits, des stations de métro ont dû être abandonnées, des loups rôdent, le Sud de Londres est un sombre repère de truands le jour et se vide la nuit car y prolifèrent des créatures monstrueuses, apparues après les bombardements. Ajoutons à cela la présence d’un tueur, le Recousu, qui a depuis longtemps détrôné Jack l’Eventreur dans les annales de la police et se cache sous un masque de toile de jute recousue et une perruque de femme.
Il se trouvait devant un ancien cinéma haut de trois étages, bâtiment triangulaire à la façade lisse niché au creux du V de deux rues convergentes. Sombre et revêche, il se dressait au-dessus de lui telle la proue d’un navire. Les étages inférieurs étaient complètement murés et la plupart des fenêtres du dernier étage étaient brisées. Autrefois, ce lieu avait abrité une merveille technologique de son temps qui permettait de projeter des films, et des gens de toute l’Europe avaient afflué pour voir cela. Aujourd’hui, il n’était qu’une victime parmi tant d’autres tombées dans la bataille perdue d’avance que les habitants de Londres menaient pour conserver leur ville (p 15).
Dans cette ville inquiétante où la mort est omniprésente et survient souvent par des voies surnaturelles, le jeune Thaniel Fox est chasseur d’Y-majes. Payé par le gouvernement, il traque les créatures qui chaque nuit franchissent la Tamise pour voler des bébés et attaquer ceux qui n’ont d’autre choix que de sortir tardivement. Lors d’une de ses sorties, Thaniel rencontre une jeune fille, Alaizabel. Très jolie, elle a néanmoins un comportement étrange : rapidement, on découvre qu’elle est possédée par l’âme d’une puissante sorcière et se trouve au coeur d’une conspiration sectaire.
Ce roman m’a d’abord vraiment beaucoup plu même si, l’histoire avançant, je n’ai pas tardé à lui trouver davantage de défauts. Parmi ses atouts : l’ambiance neo-victorienne, le mélange d’Histoire, de technologies et de superstition, les errances dans les ruelles sordides et les sous-sols lugubres des Allées biscornues (que je vous laisse le plaisir de découvrir). En revanche, les héros de l’histoire manquent un peu de profondeur tandis que certains personnages secondaires sont beaucoup plus intéressants et auraient pu être davantage exploités (le Recousu ou encore Petit-Diable, conseiller pour le moins mystérieux du Roi des Mendiants). Par ailleurs, l’histoire s’achève de façon assez conventionnelle, avec beaucoup d’action, ce qui n’est pas vraiment ma tasse de thé.
Qui veut tuer Alaizabel Cray ? devrait vous ravir si vous êtes comme moi friands de récits d’inspiration victorienne mais il plaira aussi aux amateurs de littérature fantastique et de steampunk. A découvrir !
A noter le titre anglais que je trouve plus approprié (The Haunting of Alaizabel Cray).
Lecture commune du Mois anglais : « Journée littérature enfantine / jeunesse anglaise ».
390 p
Chris Wooding, Qui veut tuer Alaizabel Cray ?, 2001
Commentaires
cela semble bien quand meme….;)
Écrit par : rachel | 08/06/2015
Écrit par : FondantOchocolat | 08/06/2015
Écrit par : Syl. | 08/06/2015
@ FondantOChocolat : oui j’étais bien contente de découvrir ce roman dans ma médiathèque !
@ Syl : hehe, c’est déjà une bonne chose !
Écrit par : Lou | 10/06/2015
Écrit par : rachel | 12/06/2015
Écrit par : FondantGrignote | 18/10/2015
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