J’ai failli passer à côté de ce roman malgré sa chouette couverture. Je m’étais surtout arrêtée à la Fiat – moi qui n’aime pas les voitures et ne sais pas distinguer une Mercedes d’une Twingo ou peut s’en faut – et je n’avais pas du tout réalisé que le roman pouvait se dérouler en Angleterre (eh bien oui, peut-être qu’un taxi londonien, voire une Mini à faible kilométrage m’auraient mis la puce à l’oreille mais la Fiat, non). Bref, c’est un peu par hasard que je suis finalement revenue sur mes pas en librairie pour y jeter un oeil et là, lorsque j’ai vu que le héros était écrivain ET anglais, j’ai bien sûr commencé à trouver ce livre bien plus intéressant. Que voulez-vous, quand on est « du bon côté de la Manche », comme le dit l’un des personnages (p 238), je suis aux anges.
Ethelred Hengist Tressider (oui, je sais) est donc un écrivain plus ou moins raté qui gagne à peu près correctement sa vie tout en restant lucide en ce qui concerne la qualité de ses rejetons littéraires. Il publie sous trois noms différents des polars contemporains et historiques ainsi que des romans à l’eau de rose (sous le pseudo adapté au genre d’Amanda Collins : C‘était évidemment, comme tous les romans à l’eau de rose, un ramassis de conneries » p 113 – dixit son agent aux avis tranchés).
En réalité, nous entendons surtout parler de la série consacrée à l’inspecteur Fairfax : Peter Fielding écrit des polars ayant pour héros le redoutable inspecteur Fairfax, de la police du Buckfordshire. Fairfax a la cinquantaine bien tassée et le tempérament aigri par son absence de promotion et mon inaptitude à lui écrire des scènes de sexe d’aucune sorte. Quand je l’ai créé, il y a seize ans, il avait 58 ans et il était à deux doigts de partir en préretraite. Il a maintenant 58 ans et demi et a résolu douze affaires quasiment insolubles au cours des six derniers mois. Il a donc légitimement le droit de penser qu’il mérite une promotion (p12).
Divorcé depuis des années (et plaqué pour son ex meilleur ami), Ethelred voit un jour la police débarquer pour lui apprendre la disparition de son ex-femme Géraldine. Les choses s’aggravent lorsqu’on retrouve le corps d’une femme étranglée rapidement identifiée comme étant celui de Géraldine. Dès lors, poussé par son agent littéraire Elsie (qui n’a pas sa langue dans sa poche et n’hésite pas à lui dire que son dernier roman, c’est de la merde, et pour être plus précise, de la merde de chien), Ethelred va mener sa petite enquête en parallèle, alors que tous les soupçons des autorités se portent d’abord sur lui.
Une histoire rafraîchissante, pleine d’humour et d’ironie très British, dont le dénouement m’a prise au dépourvu (je parle de la chute et de l’hypothèse extravagante d’Elsie qui laisse espérer une suite à cette histoire). L’été approche, aussi je ne saurais trop vous conseiller de penser à ajouter ce titre à vos lectures de bord de mer, histoire de démêler ce joyeux tissu de mensonges au soleil (car du soleil, j’ai eu le sentiment qu’il n’y en avait pas beaucoup dans ce roman).
Sur ce, je vous laisse méditer sur cette dernière phrase : Il y a une différence majeure entre la fiction et la vraie vie. La fiction doit être crédible (p 98).
272 p
L.C. Tyler, Etrange suicide dans une fiat rouge à faible kilométrage, 2007
Commentaires
Écrit par : rachel | 04/06/2015
Bon jeudi ! Ici, ce sera Anne Perry pour la journée Polar, après un « Agatha Doyle » mitigé hier… See you ! 🙂
Écrit par : FondantOchocolat | 04/06/2015
Écrit par : Titine | 04/06/2015
Écrit par : XL | 04/06/2015
Écrit par : Hilde | 04/06/2015
@ FondantOChocolat : ah ah, je vais voir ça avec plaisir !
@ Titine : difficiles arbitrages, notre lot quotidien… s’il te tente je te le prêterai bien sûr volontiers !
@ XL : je ne pense pas du tout que ce livre se limite aux Anglophiles, évidemment !… même s’il m’a tentée par son côté anglais !!
@ Hilde : Ça pourrait être de circonstance, même si on voit peu Londres.
Écrit par : Lou | 04/06/2015
Écrit par : Natacha | 04/06/2015
Écrit par : bianca | 04/06/2015
@ Bianca : de rien, my pleasure !
Écrit par : Lou | 04/06/2015
Écrit par : rachel | 05/06/2015
Écrit par : hélène | 05/06/2015
Écrit par : choupynette | 05/06/2015
Écrit par : Anne | 05/06/2015
@ Hélène : ce n’est certes pas le roman du siècle mais c’est très sympa pour passer un moment de détente !
@ Choupynette : j’avais oublié ce tracteur mais je viens du coup de relire ton billet… effectivement, un peu laborieux ! Le livre de Tyler n’est pas hilarant mais sympa, porté par un ton British que les extraits que j’ai choisis représentent assez bien. Après l’histoire est un peu tirée par les cheveux mais se lit très bien… ça pourrait te plaire !
@ Anne : oui je sais qu’il y a plusieurs tomes, d’ailleurs les couvertures anglaises me plaisent beaucoup. ça me laisse penser que la supposition farfelue de la fin n’est pas si folle que ça !
Écrit par : Lou | 06/06/2015
Écrit par : Aelys | 07/06/2015
Écrit par : Lou | 07/06/2015
Effectivement cette histoire de Fiat m’aurait aussi un peu prise en deroute, et je suis tres contente de decouvrir ce titre grace a toi.
Écrit par : Sev | 09/06/2015
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