J’ai toujours aimé les romans qui commençaient par s’adresser directement à nous, aimables lecteurs. Cette forme surranée me faisant penser aux bons gros romans du XIXe a toujours le don de me faire soupirer d’aise avant de me blottir confortablement dans mon canapé, prête à suivre l’auteur là où bon lui semblerait. L’Epouse hollandaise fait partie de ces livres aux petits soins avec leurs lecteurs et c’est avec ravissement que j’y ai plongé.
Ecrivain de son métier, le narrateur a décidé de nous raconter une histoire véritable, entendue de la bouche de son voisin. Mais avant de faire la connaissance de Thomas et de son extraordinaire famille, notre narrateur a emménagé dans la maison voisine, dont il nous livre quelques détails : et qui ne voudrait pas la visiter ?
Je suis aussitôt tombé sous le charme de la salle de bains de la chambre principale. Elle était ornée d’un carrelage vert et possédait une de ces luxueuses douches à l’ancienne munie d’une douzaine de jets disposés tout autour des parois pour que l’on soit arrosé de tous les côtés. Même les toilettes étaient spectaculaires: elles trônaient sur une petite estrade entourée d’une balustrade de cuivre.
Curieusement, au-dessus du lavabo vert, une pendule était encastrée dans le mur à hauteur d’yeux. Je n’avais jamais vu de pendule dans une salle de bains. Celle-ci était toute rouillée et ses aiguilles tombées gisaient comme des phasmes à l’abri du verre.
Du palier, nous avons gravi un autre escalier plus petit mais tout aussi de guingois qui menait à un immense grenier plongé dans la pénombre. Dans un coin, on s’apercevait que la tourelle si imposante de la rue n’était en réalité qu’une structure ornementale creuse soutenue par des solives en croix (p19).
« Je la prends, ai-je dit:
– Bien. » Victoria avait l’air soulagé. « Je vais faire préparer le bail. » A l’instant précis où elle prononça ces mots, un énorme coup de tonnerre retentit dehors et en quelques secondes, une pluie d’été tambourinait contre les vitres (p21).
Un jour, le vieux voisin est hospitalisé et demande au narrateur de lui rendre visite. Malgré la fatigue, il va lui raconter l’histoire de sa mère, qui a un jour trouvé sur le pas de sa porte un inconnu prétendant être son mari et qu’elle a accepté, et surtout l’histoire de Rowland Vanderlinden, autrefois le mari de sa mère, parti aux quatre coins du monde.
Je crois qu’il est préférable de se laisser embarquer par cette histoire rocambolesque sans en savoir beaucoup plus sur les diverses péripéties qui attendent les protagonistes. Préparez-vous à être dépaysés ! Croisant les influences, ce roman qui se déroule au XXe siècle aurait parfois presque l’air d’avoir un pied dans le XIXe, en rappelant les romans d’aventures et récits de voyage de l’époque. On se perd dans le temps mais aussi entre les continents, les mers, les océans. On passe d’une maison bourgeoise du Canada à la traversée de plaines et de montagnes, avant d’embarquer dans un grand bateau puis un vieux raffiot, pour enfin partir à la découverte d’îles peuplées de populations aux rites étranges et d’animaux dangereux. L’Epouse hollandaise sait surprendre son lecteur !
J’avais repéré ce livre grâce aux blogs lors de sa première édition chez Points. Curieusement il y avait eu assez peu de billets à son sujet à l’époque, pourtant ce roman mérite le détour. Récemment, Trillian l’a lu et a eu un coup de coeur.
Merci aux éditions Points pour ce très agréable moment de lecture!
370 p
Eric McCormack, L’Epouse hollandaise, 2002
Commentaires
et bin oui il semble surprendre en nous faisant voyager….il a l’air sympa comme tout…;)
Écrit par : rachel | 20/08/2014
je suis contente que ça t’es plut! j’aimerais bien le voir adapté sur grand écran un jour!
Écrit par : trillian | 22/08/2014
Je l’avais repéré également (commun ne pas craquer devant cette si belle couverture ?). Si tu as aimé, c’est un gage de qualité !
Écrit par : Titine | 23/08/2014
Un livre qui chouchoute son lecteur : je note!
Écrit par : Edelwe | 23/08/2014
Je note … Of course! Je l’avais déjà repéré, mais là, je le remonte dans ma « liste à acheter ».
Écrit par : romanza | 26/08/2014
J’ai été attirée par sa nouvelle couverture et son histoire qui semble en effet spéciale. Je le chercherai à Gibert la prochaine fois.
Écrit par : Lilly | 27/08/2014
Chouette donc… want, want, want!
Écrit par : Karine:) | 30/08/2014
joli! j’aime bien ça!!
plombier villejuif
Écrit par : plombier villejuif | 09/09/2014
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