Je devais lire Les Forestiers pour aujourd’hui en compagnie de Cléanthe et Virgule mais, trouvant trop peu de temps pour mes lectures ces derniers temps (et ayant l’esprit un peu ailleurs), j’ai choisi une option plus raisonnable qui m’éviterait un abandon de Thomas Hardy en cours de route (que je voyais se profiler avec de plus en plus de netteté au fur et à mesure que le temps passait).
De Hardy je ne connais pour l’instant que des nouvelles, ceci est le troisième recueil que je découvre. N’ayant jamais chroniqué ici les deux premiers (Les Petites ironies de la vie et L’Homme Démasqué) et en gardant un excellent souvenir j’envisage sérieusement de les relire pour vous en parler prochainement.
Cette fois-ci j’ai jeté mon dévolu sur Métamorphoses, qui figurait également dans ma PAL depuis un certain temps. Ce recueil comprend quatre nouvelles extraites d’un recueil en anglais plus fourni, A changed man and other stories.
[Quelques spoilers dans les quatre paragraphes suivants]
Sous le Regard du berger : un jeune berger assiste bien malgré lui à la rencontre d’une duchesse et de son ancien admirateur au clair de lune, également observée par le duc, dont les désirs de vengeance sont rapidement mis à exécution et ne sont pas sans conséquence pour le berger.
Métamorphose : une jeune femme amoureuse de l’uniforme unit son sort à celui d’un joyeux soldat qui, un beau jour, décide de quitter l’armée pour Dieu et de se consacrer à son prochain en oeuvrant dans les quartiers pauvres et en prêchant de monotones sermons. Avant que n’éclate une épidémie…
La tombe solitaire : un soldat revient dans son village natal pour apprendre que son père s’est suicidé après avoir reçu une lettre accusatrice de sa part ; selon une coutûme barbare, le corps du père est porté en terre la nuit à un carrefour, sans cérémonie ni sépulture. Dès lors son fils est tourmenté par l’infamie qui, par sa faute, frappe son père ; il tente ainsi de lui donner une dernière demeure plus respectable.
Un dragon entre en scène : une femme ayant perdu son fiancé à la guerre est sur le point d’épouser un brave homme prêt à accepter de bon coeur son fils illégitime. Mais alors que les préparatifs touchent à leur terme revient le soldat tant regretté… pourtant rentré en Angleterre depuis un certain temps sans être venu de suite retrouver son ancienne promise.
Ces quatre récits qui se situent dans les environs de Casterbridge sont un pur régal et me confortent dans l’idée que Thomas Hardy excellait dans l’art d’écrire des nouvelles. De même que les textes dont je gardais le souvenir, voici quatre histoires sombres et pleines d’ironie qui toutes finissent tristement, voire tragiquement. La mort est toujours présente, parfois les conditions sont réunies pour évoquer le folklore mystérieux et provoquer quelques frissons chez le lecteur, qui imagine les fossoyeurs repartant sur leur lugubre charrette après avoir abandonné une âme errante, ou bien un trilithe druidique qui, la nuit, ne manque pas de rappeler les forces mystérieuses et inquiétantes qu’il servait autrefois.
Il est dommage que l’ensemble du recueil n’ait pas été traduit, malgré tout on peut saluer le sérieux des éditions de l’Arbre Vengeur, aussi bien pour la traduction fluide que pour les efforts d’illustration. Cela donne envie de mieux découvrir leur catalogue !
Lu dans le cadre du Mois anglais, une aventure lancée chez Titine et ici-même… mais aussi pour le Challenge victorien d’Arieste.
Les avis de Cécile’s blog et Cryssilda.
147 p
Thomas Hardy, Métamorphoses, 1881-1900
Commentaires
Écrit par : rachel | 05/06/2013
Écrit par : Soie | 05/06/2013
Écrit par : Titine | 05/06/2013
Écrit par : Adalana | 05/06/2013
Écrit par : Cleanthe | 05/06/2013
Écrit par : denis | 05/06/2013
Écrit par : petit_speculoos | 05/06/2013
@ Soie : j’aime beaucoup ce format pour ma part, mais je trouve qu’il est difficile d’écrire de bonnes nouvelles… quand on trouve un bon auteur de nouvelles c’est un immense plaisir que de savourer son oeuvre, cela demande de la concision, une belle plume et une maîtrise de la narration parfaite, car il faut dire beaucoup en peu de pages. Je suis de plus en plus admirative de certains textes :o)
@ Titine : ce n’est pas le meilleur recueil, mon favori serait nettement « les petites ironies de la vie ». j’ai un peu décroché après le début des « Forestiers » mais c’était plus dû à un manque de temps, je ne doute pas d’apprécier ses romans autant que ses nouvelles… la suite confirmera !
@ Adalana : on trouve pourtant des perles rares !
@ Cléanthe : forcément tu ne retrouveras pas le même Thomas Hardy dans des nouvelles, tout comme je découvrirai une autre dimension de cet auteur dans ses romans :o) Je me permets de te recommander plutôt « Les petites ironies de la vie » qui avait été un coup de coeur en matière de nouvelles… et qui sait ? peut-être que je le relirai bientôt ! En tout cas il faut continuer à lire Thomas Hardy !
@ Denis : oui je trouve dommage aussi qu’il manque des textes, c’est un peu frustrant.
Écrit par : Lou | 05/06/2013
Écrit par : Lou | 05/06/2013
Écrit par : Maeve | 07/06/2013
Écrit par : rachel | 08/06/2013
Écrit par : maggie | 08/06/2013
@ Rachel : j’avais bien aimé « Brillante » de Carlos Fuentes, mais ce n’est pas un auteur très facile ! J’ai lu un Jon Riel chroniqué ici (qui doit se retrouver dans ma fameuse colonne de gauche qui n’a pas été actualisée depuis près d’un an je crois !!), j’avais bien aimé sans que ce soit un coup de coeur. Je l’avais rencontré lors d’une soirée organisée par son éditeur français avec quelques blogueurs, c’était très sympa mais il était très différent de ce que j’avais imaginé.
@ Maggie : mais c’est en français… ?! Je n’ai pas compris :o) Ah oui « Loin de la foule » doit être excellent ! Je te conseille vraiment le recueil de nouvelles que j’ai cité dans mon billet (« Les petites ironies de la vie », je m’étais régalée).
Écrit par : Lou | 08/06/2013
oh je vais aller voir ta critique de Riel…..oui c « simplet » sans etre pejoratif….bon je vais aller voir la critique..pour ecrire (en tout cas un an, mais je dois la connaitre…ooh honte a moi!)
mais tu ecris different…de facon positif?….il me parait comme un sage….;)
Écrit par : rachel | 08/06/2013
Écrit par : Virgule | 09/06/2013
En fait je ne me souviens pas très bien de mes lectures de Riel. Je crois que j’avais préféré « Le Naufrage de la Vesle Mari ». J’avais trouvé « La maison des célibataires » sympathique mais un peu gentillet.
Et tu ne peux pas te souvenir de tous mes billets :o)
@ Virgule : toutes les nouvelles que j’ai lues sont sombres, il ne devait pas être très joyeux au quotidien, Thomas ! Je ne sais pas encore quelle sera ma prochaine lecture.
Écrit par : Lou | 09/06/2013
Écrit par : rachel | 10/06/2013
Écrit par : Lou | 10/06/2013
Écrit par : rachel | 11/06/2013
Écrit par : Cryssilda | 16/06/2013
Écrit par : Lilly | 22/06/2013
@ Cryssilda : moi aussi, même si pour l’instant ce ne sont que des nouvelles !
@ Lilly : moi aussi, c’est pour ça que j’ai privilégié les nouvelles et je trouve que c’est une bonne introduction. C’est sombre mais pas non plus déprimant.
Écrit par : Lou | 25/06/2013
Écrit par : rachel | 25/06/2013
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