Grâce au jetlag, un premier billet très matinal…
Avant de partir vers de lointaines contrées, j’ai posé ma valise pendant quelques jours à Graveney Hall ; une nouvelle escapade anglaise (how suprising!) et une deuxième rencontre avec Linda Newbery, l’auteur de Set in Stone (traduit en français sous le titre De Pierre et de Cendre).
Ce nouveau roman couvre deux époques : de nos jours, mais aussi la première guerre mondiale.
Aujourd’hui, nous faisons la connaissance de Greg, adolescent amateur de photographie. Lors d’une balade à bicyclette, il découvre par hasard un domaine ancien abandonné. La façade est splendide et suggère la splendeur des temps anciens, mais elle n’est qu’une coquille vide qui cache un fatras de poutres et de ruines calcinées. Immense domaine doté de plusieurs annexes, d’un lac et d’une curieuse grotte artificielle, Graveney Hall va fasciner Greg qui décide d’en savoir plus sur Edmund, le fils de la maison, soldat à l’époque mais présumé disparu pendant l’incendie. Il mène l’enquête avec Faith, la fille d’un couple de bénévoles travaillant à réhabiliter le site pour l’ouvrir au public. C’est une période compliquée pour cet adolescent qui se lie d’amitié avec Jordan, un garçon discret et nageur de compétition, la relation entre les deux garçons devenant bientôt plus ambiguë.
En parallèle, Graveney Hall nous ouvre ses porte alors que sa fin approche. Alors que sa famille discute de façon toute théorique sur l’issue de la guerre, Edmund se sent en profond décalage avec le monde dont il est issu alors qu’il revient en permission. Au front, il est tombé fou amoureux d’un autre soldat, Alex. Tous deux forment le projet de s’installer dans une petite ferme en France à la fin de la guerre, afin d’échapper à la tyrannie des convenances qui, en Angleterre, veut que le jeune Edmund se marie et produise un héritier.
Graveney Hall est loin d’être inintéressant et se lit d’une traite. Les deux histoires parallèles se font judicieusement écho et l’on s’aperçoit que la découverte de sa possible homosexualité trouble fortement Greg, en dépit des années qui ont passé. Au début du XXe, Edmund est sûr de l’authenticité de ses sentiments pour Alex, mais il ne peut concevoir leur histoire dans le cadre de sa vie passée car il est bien conscient de l’impossibilité pour lui de conserver Graveney Hall en choisissant Alex.
J’ai particulièrement apprécié les parties concernant le jeune Edmund. Pour les passages consacrés à Greg, quelques points ont un peu gêné ma lecture. En premier lieu, certains échanges entre Greg et son entourage m’ont paru manquer de crédibilité en raison essentiellement d’une difficulté à retraduire le langage adolescent (ayant lu la traduction je ne sais pas si le problème se pose en anglais). Par exemple Greg pensant « Minute papillon » (p103), mais surtout ces phrases : « quelle mouche t’a piqué samedi soir, espèce de lombric ? » (p104) ou « on n’est pas des sex machines » (p109). En relisant mes notes je vois aussi une tournure un peu étrange en français : « on a visité un malade » (p188). J’ai aussi été refroidie par les débats religieux entre Greg et Faith qui discutent se savoir si Dieu existe ou non en avançant des arguments très plats, déjà mille fois entendus et qui par conséquent ne méritaient pas à mon sens qu’on leur accorde une si grande importance. Ceci dit, malgré ces quelques bémols, Graveney Hall est une lecture qui m’a dans l’ensemble beaucoup séduite en raison de ses personnages attachants, de sa dimension historique, du mystère associé aux ruines et au nom d’Edmund. Amateurs de romans anglais, ne passez pas à côté !
Un grand merci aux Editions Phébus pour ce très agréable moment de lecture.
Le billet de Manu, (n’hésitez à m’indiquer vos billets je me ferai un plaisir de les ajouter, mais là je dois songer à me préparer pour ma journée de travail :))
296 p
Linda Newbery, Graveney Hall (Titre anglais : The Shell House), 2002 (2013 pour la traduction)
Commentaires
Écrit par : Malice | 09/04/2013
Écrit par : Tiphanie | 09/04/2013
Écrit par : rachel | 09/04/2013
Écrit par : Titine | 09/04/2013
Écrit par : Lilly | 09/04/2013
Écrit par : Sybille | 10/04/2013
Écrit par : lewerentz | 12/04/2013
@ Tiphanie : c’est une lecture très agréable que je ne regrette pas d’avoir faite en tout cas, même si j’avais sans doute préféré « De Pierre et de Cendre ».
@ Rachel : effectivement plusieurs passages se ressentent de ce manque de crédibilité des adolescents. L’homosexualité est plutôt bien abordée mais le thème religieux n’apporte pas grand-chose quand il est traité par les adolescents. Il intervient aussi au début du XIXe lorsque le révérend se permet de juger Edmund pour sa sexualité, et là cela s’intègre mieux au récit.
@ Titine : je pense que tu passeras un bon moment quoi qu’il arrive, malgré mes quelques réserves.
@ Lilly : c’est vrai que je me souviens mal du premier, en même temps chez moi ce n’est pas un critère de décision car malheureusement j’ai une mauvaise mémoire !
@ Sybille et Lewerentz : je serais curieuse de savoir ce que vous en avez pensé !
Écrit par : Lou | 14/04/2013
Écrit par : rachel | 14/04/2013
Biz
Écrit par : Romanza | 15/04/2013
Écrit par : Bianca | 16/04/2013
Écrit par : -Perrine- | 20/04/2013
Écrit par : Lilibook | 21/04/2013
Écrit par : Manu | 24/04/2013
Écrit par : Anis | 29/04/2013
Écrit par : dasola | 30/04/2013
@ Romanza : coucou, je viens de voir ton petit mot, je t’avais proposé de décaler en juin hier :o) J’attends ta réponse et sinon on dit vers le 22 mai et je fais de mon mieux pour faire ma lecture à temps. Bises
@ Bianca : je crois que j’avais préféré « De Pierre et de Cendre » car je n’avais pas été gênée par une partie du récit comme c’est le cas ici… l’atmosphère me plaisait beaucoup, tout comme celle de la partie qui se déroule pendant la 1ère guerre mondiale dans « Graveney Hall ».
@ Perrine : celui-ci n’est pas victorien mais très anglais et tout de même historique :o) Je suis plongée dans l’époque puisque je viens de voir ou revoir les deux premières saisons de « Downton Abbey »… je ne m’en lasse pas !
@ Lilibook : n’hésite pas, je suis certaine que tu apprécieras… j’aurais tendance à recommander « De Pierre et de Cendre ».
@ Manu : ah oui, rien à voir je trouve :o)
@ Anis : oui tout à fait ! Ce devait être « De Pierre et de Cendre »… celui-ci est plus inégal mais j’ai beaucoup apprécié ma lecture tout de même.
@ Dasola : ravie de t’avoir fait découvrir cet auteur, j’espère que tu tenteras de la lire prochainement :o) Bonne journée.
Écrit par : Lou | 02/05/2013
Écrit par : rachel | 03/05/2013
Écrit par : maggie | 19/05/2013
@ Maggie : je te le prêterai avec grand plaisir, dommage que je ne l’aie pas su quand tu es venue mais je peux te l’envoyer of course.
Écrit par : Lou | 20/05/2013
Mais cela dit c’est un roman qui se lit bien, j’ai bien aimé le mélange entre le passé et le présent.
Écrit par : Malice | 20/05/2013
Écrit par : Lou | 20/05/2013
Écrit par : rachel | 21/05/2013
Écrit par : Lou | 27/05/2013
Les commentaires sont fermés.