Il y a quelques mois, je découvrais The Woman in Black de Susan Hill et frissonnais pendant un trajet en train en imaginant facilement un marais inquiétant dans la campagne anglaise. En plein challenge Halloween j’ai rassemblé mon courage à deux mains et, non sans me munir d’une lampe torche et d’une poëlle pour assommer tout spectre approchant à moins de deux mètres de mon canapé, je me suis replongée en mauvaise compagnie en lisant un autre récit de la même plume, The Man in the Picture.
Oliver se rend à Cambridge où il a étudié et en profite pour passer une soirée en compagnie d’un ancien professeur qu’il tient en haute estime, Theo Parmitter. Habituellement joyeux et prêt à raconter les anecdotes les plus intéressantes, Parmitter semble cette fois-ci plus soucieux et profite de l’occasion pour se confier à Oliver. Il souhaite en effet se défaire d’un fardeau qui lui pèse depuis des années sur les épaules. Il revient ainsi sur l’achat d’une peinture vieille de deux siècles représentant le carnaval de Venise. Cette peinture semble n’apporter que malheur autour d’elle ; dès qu’il l’a eue en sa possession, Theo a ressenti un certain malaise, bien qu’indéfinissable. Ce n’est qu’en deuxième partie du récit qu’on en saura un peu plus sur l’histoire du tableau : une toile qui, curieusement, semble à même d’emprisonner les personnes qui la croisent.
Le récit nous conduit dans une Venise effrayante (une lecture que je déconseillerais ainsi à ceux qui s’apprêtent à s’y rendre, à moins de vouloir vous prévenir contre une certaine femme masquée et vêtue de blanc) : « I was taken aback from how much I disliked it from the moment we arrived. I marvelled at the buildings, the canals, and the lagoon astonished me. And yet I hated it. I feared it. It seemed to be a city of corruption and excess, an artificial place, full of darkness and foul odours. » (p89)
Ce court roman reprend comme The Woman in Black les codes de l’histoire gothique, à travers une trame classique mais efficace. Le style est sobre et assez élégant et, une fois encore, Susan Hill parvient à rendre de façon fidèle une atmosphère oppressante. J’ai été plus courageuse cette fois-ci car point de spectre effrayant à l’horizon (ma tasse de thé mais également mon point faible) mais j’ai refermé ce livre en éprouvant le léger malaise qui nous vient parfois après avoir lu une bonne histoire d’épouvante, lorsqu’on a l’impression d’avoir laissé une part de soi quelque part et de sentir encore flotter l’atmosphère particulière de la scène que l’on vient de quitter. Comme dans The Woman in Black, Susan Hill choisit d’écrire une histoire sans fin : le Mal frappe toujours, et l’on sait en fermant la dernière page que les personnages seront abandonnés à un bien triste sort…
Un voyage angoissant en Angleterre et en Italie que je dois à mes amies victoriennes Cryssilda, Isil, Lamousmé et Titine… merci beaucoup à vous toutes pour ces nouveaux frissons !
Sur ce blog : une autre histoire de fantômes à Venise avec Wilkie Collins et l’Hôtel Hanté ; et de Susan Hill, The Woman in Black et son adaptation au cinéma.
Lu dans le cadre du Challenge Halloween 2012 co-organisé avec la très mystérieuse Hilde et dans le cadre du challenge Il Viaggio.
145 p
Susan Hill, The Man in the Picture, 2007
Commentaires
Écrit par : Titine | 25/10/2012
Écrit par : Petit_speculoos | 25/10/2012
Écrit par : Glorifine | 25/10/2012
@ Petit Speculoos : sage décision ;o)
@ Glorifine : peut-être devrais-tu le lire avant de prendre tes billets ;o)
Écrit par : Lou | 25/10/2012
Écrit par : Hilde | 25/10/2012
Écrit par : Lou | 25/10/2012
Écrit par : niki | 26/10/2012
Écrit par : maggie | 26/10/2012
Écrit par : yoshi73 | 27/10/2012
@ Maggie : je ne trouve pas de traduction, peut-être que Niki pourrait nous aider ?
@ Yoshi73 : laisse-toi tenter alors :o)
Écrit par : Lou | 27/10/2012
mais ici, à mon avis, pas encore de traduction :-/
Écrit par : niki | 27/10/2012
Écrit par : Manu | 28/10/2012
@ Niki et Manu : … Quant à « The Woman in Black » je l’ai beaucoup aimé et j’ai l’impression en effet qu’il n’a pas été servi par la traduction au vu de quelques commentaires lus ici et là sur l’écriture.
Écrit par : Lou | 30/10/2012
Écrit par : nathalie (Mark et Marcel) | 11/11/2012
Écrit par : Lou | 11/11/2012
Écrit par : Missycornish | 08/11/2013
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