Avec enthousiasme, je me suis précipitée sur En Quête du rien, nouvelle inédite de Wilkie Collins publiée en octobre par les Editions du Sonneur. In fine je ressors un peu mitigée de cette lecture. Précisons tout de même que je n’ai pas lu ce texte dans de très bonnes conditions, puisque j’attendais que Mr Lou et Papa Lou se décident sur le choix d’une perceuse chez Mr Bricolage. Après Wilkie, j’ai également eu le temps de faire le tour des décorations de Noël et de feuilleter tous les livres de cuisine avant de quitter enfin les lieux, mais nous sommes partis munis d’une perceuse qui devrait en principe fonctionner et les deux heures passées chez Mr Bricolage étaient sans aucun doute justifiées.
Bien que mes séances de shopping soient follement intéressantes, c’est plutôt des aventures fort ennuyeuses du héros d’En Quête du Rien dont j’ai décidé de vous parler.
Le narrateur, surmené, se voit prescrire un repos absolu par son médecin : pas d’écriture, pas de lecture, rien qui pourrait troubler sa tranquillité. Il est heureusement appuyé par sa femme à « l’esprit pratique », qui écrit ainsi pour résumer : « règles pour le rétablissement de mon cher William. Pas de lecture. Pas d’écriture. Éviter excitation, contrariétés, angoisses, pensées. Fortifiant. Grandes joies déconseillées. Bons petits repas. Éviter aussi états mélancoliques. Autres recommandations à mon bien-aimé : courtes promenades (avec moi). Se coucher tôt. Se lever tôt. Nota bene : assurer sa tranquillé. Très important : veiller à ce qu’il ne fasse rien. » (p9)
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[Partageant l’opinion de sa digne épouse, le héros se rend dans un village charmant et isolé afin de se reposer. Manque de chance, les bruits ne manquent pas, le couple est sans cesse dérangé, jusqu’à ne pas pouvoir dormir à cause de villageois jurant comme des charretiers. « Onze heures, me répond-il. Inutile de dire que ma femme et moi ne prenons pas le risque de nous coucher avant ce terme ; nous nous retirons alors dans notre chambre, trempés des pieds à la tête, si je puis dire, par cette giboulée d’obscénités. » (p23)
Suivant de nouveau l’avis de sa femme, le héros quitte donc le terrible village pour un lieu plus propice à sa cure. « Ce dont je suis sûr à présent, c’est qu’un village isolé est sans doute le dernier endroit où chercher (le silence). Lecteurs, vous que vos pas guident vers ce but qui a nom tranquillité, évitez, je vous en conjure, la campagne anglaise. » (p27)
Mais en bord de mer, notre cher William commence à songer que finalement l’oisiveté peut être une sorte de torture. Il contemple ainsi la mer : toujours les mêmes bâteaux à l’horizon. Il consacre un moment à l’observation des tableaux qui sont dans sa chambre d’hôtel, histoire de gagner du temps. Il admire un bienheureux pêcheur à qui il faut plus d’un quart d’heure pour redresser un clou – quel homme bienheureux qui ne pourra jamais s’ennuyer ! Quant aux heures des repas, elles n’arrivent jamais assez vite ! « Novice que je suis en oisiveté, comment puis-je espérer imiter quelque jour cet artiste consommé ? » (p38) Finalement, notre héros désespère : il ne peut travailler et ne peut paresser… quel dilemme !]
J’ai lu ce texte dans d’assez mauvaises conditions et il ne m’a laissé dans un premier temps qu’un souvenir plus que confus. En le feuilletant pour écrire mon billet, je souris davantage aux traits d’humour. Cette nouvelle n’est certainement pas un coup de coeur, j’ai trouvé certains passages assez drôles mais on voit très vite venir la suite et curieusement, cette nouvelle m’a presque paru un peu lassante. Pourtant, beaucoup de scènes sont savoureuses et dans l’ensemble ce texte très léger est agréable à lire… d’ailleurs je l’ai lu avec curiosité et sans ennui, y compris cette première fois qui m’a laissé si peu de souvenirs. Bref, une petite friandise sympathique, qui pourrait amuser ceux qui souhaitent découvrir Wilkie Collins sans commencer par un de ses longs romans.
Sur ce blog également :
- Collins Wilkie, La Dame en Blanc
- Collins Wilkie, Profondeurs glacées
- Collins Wilkie, Une Belle Canaille
Lu dans le cadre du mois anglais organisé ici sur ce blog et avec les très British Cryssilda et Titine, qui ont toutes deux beaucoup apprécié cette lecture. Lu également pour le challenge God Save The Livre !
Lecture commune autour de Wilkie Collins
46 p
William Wilkie Collins, En quête du rien, 1857
Commentaires
Écrit par : Joelle | 22/12/2011
Écrit par : rachel | 22/12/2011
Je profite de ce message pour te remercier de ta visite sur mon blog, en espérant t’y retrouver de temps en temps, je suis en train de découvrir le tien.
Écrit par : cartonsdemma | 22/12/2011
@ Rachel : à vrai dire c’est le Wilkie qui m’a le moins plu mais il est tout de même agréable à lire.
@ Cartons d’Emma : c’est vrai que Wilkie a écrit des pavés, c’est aussi pour ça que je suis si en retard dans mes lectures… il faudrait que j’aie de longues vacances pour lire ceux qui attendent dans ma PAL (j’ai lu plusieurs textes assez courts jusqu’ici) ! Et sinon j’ai passé un excellent moment sur ton blog que je ne connaissais pas, je ne manquerai pas d’y revenir avec grand plaisir, et c’est aussi l’occasion de faire ta connaissance virtuelle :o)
Écrit par : Lou | 22/12/2011
Écrit par : somaja | 23/12/2011
Écrit par : Lou | 23/12/2011
Je passe sur cette nouvelle !
Écrit par : C�line | 23/12/2011
Écrit par : Lou | 28/12/2011
Écrit par : rachel | 31/12/2011
Écrit par : Lou | 02/01/2012
Écrit par : rachel | 03/01/2012
Écrit par : melodie | 05/01/2012
@ Melodie : oh oh il faut que je me renseigne sur ce journaliste :o) En tout cas je suis ravie que tu te plaises par ici, ça me fait très plaisir !
Écrit par : Lou | 05/01/2012
Écrit par : rachel | 06/01/2012
Écrit par : Lou | 08/01/2012
Écrit par : rachel | 09/01/2012
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