Le 17 décembre est la journée mondiale de l’éclectisme, comme chacun le sait. Et si vous ne le saviez pas, eh bien c’est chose faite, très chers blogueurs et non blogueurs qui passez par ici. Après avoir mis un terme à une histoire d’amour qui commençait par une filature et un petit tour dans un love hotel, j’ai fait un peu d’échangisme grâce à Lilly (que personne ne soupçonnait jusqu’ici) pour finalement abandonner mes activités matinales et me téléporter une fois de plus à l’époque victorienne – enfin, ça reste à voir, avec le premier tome de la série de mangas Emma.
Si vous aimez Marcus Levinus, Anita Cavana et autres platitudes particulièrement niaises, quoique rafraîchissantes, je vous recommande chaudement Emma, manga à l’eau de rose à la croisée entre Barbara Cartland, Les Feux de l’Amour et Candy. Mélange sulfureux, isn’t it ?
Sans être mortellement ennuyeuse, l’histoire banale n’est pas crédible pour un sou. Une soubrette censée être particulièrement jolie (j’emploie ce mot car le dessin est loin de rendre la chose évidente) est régulièrement sollicitée par divers prétendants. Jusqu’au jour où se présente chez sa maîtresse un certain William, venu présenter ses respects à son ancienne gouvernante. La vieille femme, plutôt sèche a priori, s’adoucit rapidement au fil du récit – on dirait un gâteau en train de ramollir. Devenant une adjuvante pour sa servante Emma, elle semble penser qu’un mariage avec un riche héritier comme William pourrait la mettre à l’abri après sa mort. Depuis quand l’avenir des domestiques était à ce point important à l’époque victorienne, drôle de question ! Bref, dans ce premier tome, Emma tombe amoureuse, William tombe amoureux, tout le monde est content. Oui mais voilà : le père de William a en tête un autre mariage, ce qui devrait compliquer la chose dans les tomes suivants.
C’est gentillet, ça se lit pour passer le temps mais ne présente à mon avis aucun intérêt. Je lirai peut-être la suite si je la trouve en bibliothèque, par curiosité, mais j’avoue être bien déçue après avoir lu des bandes dessinées beaucoup plus convaincantes sur cette période (Monsieur Noir, Fog, Blue Hope notamment). Aucun respect des conventions sociales, quantité de dialogues improbables, situations absurdes, sans parler des gouttes de transpiration caricaturales et des exclamations du style « hi hi » ou, dans un magasin, cette phrase follement victorienne : « excusez-moi d’avoir pouffé ». Je ressors avec une question métaphysique : y a-t-il eu des promenades à dos d’éléphant à Londres à cette époque (on ne sait jamais) ?
Si ce manga n’est pas une franche réussite, j’ai aimé la « Tadaam Manga Postface », intervention directe de l’auteur qui nous explique pourquoi elle a fait tel ou tel choix (y compris ceux que je citais plus haut). On sent le plaisir qu’elle a pris à mettre ce manga à sa sauce, ajoutant parfois n’importe quoi selon l’envie du moment. Cette conclusion simple, amusante et pleine d’autodérision m’a bien plus amusée que tout le reste et fait partie des quelques points positifs qui me donnent envie de lire, peut-être, la suite de cette série.
Merci beaucoup à Lilly qui m’a permis de découvrir ce manga dont j’avais beaucoup entendu parler !
190 p
Kaoru Mori, Emma Tome 1, 2002
Commentaires
Écrit par : Lilly | 17/12/2008
Bon tu reproches à Emma ce que je reproche à presque tous les mangas que j’ai lus jusqu’ici. Et tu n’as pas eu droit aux petits coeurs autour des personnages? Je ne suis pas très fan du dessin non plus donc je vais passer je pense.
Écrit par : Isil | 17/12/2008
Écrit par : Brize | 17/12/2008
Écrit par : Karine 🙂 | 18/12/2008
Écrit par : fashion | 18/12/2008
Écrit par : Emmyne | 18/12/2008
Écrit par : Florinette | 18/12/2008
Écrit par : Alwenn | 18/12/2008
@ Isil : mystère, mystère !
Oui pour le dessin je ne le trouve pas terrible non plus. Pas de petits coeurs a priori, juste les gouttes de transpiration (relativement discrètes – pas non plus une douche arrosant toute la vignette). Mais à part « Le pays des Cerisiers » je n’ai jamais adoré le dessin manga… que je connais cela dit très mal !
@ Brize : rassure-toi, je suis déjà tombée sur des mangas sans gouttes de transpiration… et j’en lis peu. Plutôt rassurant, donc (ouf !) ! Tiens, « Planète » il me semble, et j’ai beaucoup aimé l’histoire.
@ Karine 🙂 : je n’ai jamais lu de mangas roses, celui-là m’avait déjà l’air plus « soft » que ceux que j’ai pu feuilleter en librairie (avec des yeux en forme de coeur, des « hi hi » à répétition, voire des gens qui se transforment en animal grotesque et transpirant deux secondes quand ils sont stressés).
@ Fashion : volontiers, j’aimerais bien les lire malgré tout, maintenant que j’ai commencé ! Je m’absente pour Noël mais à mon retour en janvier si ça ne t’embête pas, je serais ravie de les lire. Merci beaucoup ^^
@ Emmyne : nous sommes quelques-unes à ne pas être convaincues, c’est sûr :p Mais bon, si tout le monde était d’accord, ce serait un peu inquiétant, non ?
@ Florinette : après si tu aimes les mangas pour filles j’ai l’impression qu’il n’est pas mal. Ce qui m’a vraiment posé problème ce sont les énormes incohérences par rapport à l’époque victorienne. Sinon, sans être parfait, il se lit bien !
@ Alwenn : exactement ;o)
Écrit par : Lou | 19/12/2008
Écrit par : Joelle | 08/01/2009
Écrit par : Lou | 16/01/2009
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