Dans la guerre qui se livre entre lecteurs victoriens acharnés, il y a les pro « Lee Jackson » et les pro « Anne Perry ». Sans être une anti du camp adverse, ma préférence va nettement à Lee Jackson.
Avant de poursuivre (je me sens en effet d’humeur à faire des digressions – sans doute l’influence du narrateur de The Moonstone de Wilkie Collins, que j’ai commencé à lire), Lee Jackson tient un blog et un site que je vous recommande vivement, maintenant que j’ai découvert avec joie et enthousiasme l’existence d’une organisation souterraine de Victoriens convaincus prêts à se lancer dans les défis les plus fous pour Noël.
Victorian London est un excellent site repéré il y a longtemps et classé parmi mes favoris. Depuis j’ai lu Lee Jackson, découvert son blog, échangé avec lui avant de le rencontrer, et ce n’est qu’après lecture que j’ai fait le rapprochement avec le site, une mine précieuse d’informations sur l’époque victorienne. Dès la page d’accueil, vous trouverez un lexique vous renvoyant à des thématiques très variées (l’enfance, la mort, le crime, la maladie, la mode, l’hygiène, les loisirs, le sexe, etc.). Highly recommended for Victorian lovers !
The Cat’s Meat Shop, son blog, plus personnel et essentiellement lié à son travail d’écrivain. Voilà également un contenu très intéressant sur la période, qui permet de mettre en avant des auteurs victoriens ou des spécialistes de l’époque inconnus en France (hors milieu universitaire j’imagine).
Revenons à nos moutons ou, en l’occurrence, à nos ruelles lugubres peuplées de criminels. Pour commencer, Les Secrets de Londres (London Dust) ne fait pas partie de la série de l’inspecteur Decimus Webb, dont trois tomes sont déjà parus chez 10/18. Ici, pas d’inspecteur transparent suivant l’investigation sans profondément marquer son lecteur. L’enquête se mène de plusieurs fronts et alterne les 1ère et 3e personnes, croisant la narratrice Nathalie, suspectée du meurtre d’une amie actrice, et toute une série d’individus plus ou moins respectables.
Allons maintenant droit au but, amis victoriens. Pourquoi lire ce livre – hormis bien sûr le fait que l’histoire se déroule à Londres au XIXe, ce qui est en soi une raison suffisante bien entendu ?
-Parce qu’il a réussi à me mener en bateau pendant assez longtemps même si, depuis le temps que je lis des polars historiques, je devrais savoir que chaque détail compte et n’est jamais glissé innocemment. On voit venir la suite, on se pose des questions, on n’est pas loin de la vérité, la fin semble d’une logique implacable et on s’en veut de ne pas l’avoir formulée à voix haute avant… mais on s’amuse à se perdre dans les tours et détours de l’enquête, et c’est ça qui est important.
-Parce que la galerie de personnages est très variée, aussi bien sur le plan social qu’au niveau des traits de caractère des uns et des autres. Les contours sont peut-être un peu trop nets, comme dans beaucoup de polars, mais cette variété alimente fabuleusement le récit. Celui-ci alterne rapidement les personnages au point de perdre un peu le lecteur au début (« mmh… Zébulon… qui était-ce ? Ah oui, sans doute le barman… Ah non, c’est vrai, c’était le livreur de pizzas… Euh… ah non, ça c’était un autre livre »). Mais rassurez-vous, point n’est besoin de trop s’égarer, et Lee Jackson s’en doute bien.
-Parce que vous adorerez le petit côté sulfureux, entre la chanteuse aux revenus suspects et le libraire proposant subrepticement quelques images coquines à de jeunes âmes innocentes.
-Parce que vous lisez ce roman au coin du radiateur ou dans le métro bondé et que l’histoire est là pour vous rafraîchir avec sa brume et sa Tamise glacée. Ou peut-être parce que les pubs sentant la graille vous font déguster avec un plaisir renouvelé votre exquis muffin tout juste sorti du four (bien entendu en prévision de la fournée de Noël).
Alors, encore des hésitations ?
283 p
Lee Jackson, Les Secrets de Londres, 2003
Commentaires
Écrit par : Karine 🙂 | 06/11/2008
Mais ton billet me donne envie de découvrir cet auteur.
Écrit par : Leiloona | 06/11/2008
Il faut que j’apprenne à faire les muffins!!!!
Écrit par : Sylvie | 06/11/2008
Écrit par : Isil | 06/11/2008
Écrit par : Miss Alfie | 06/11/2008
Écrit par : taylor | 06/11/2008
Écrit par : Ys | 06/11/2008
Écrit par : Laconteuse | 06/11/2008
Écrit par : keisha | 06/11/2008
Écrit par : loulou | 06/11/2008
Écrit par : Pimpi | 06/11/2008
Écrit par : Joelle | 06/11/2008
Écrit par : Caroline | 06/11/2008
Écrit par : Lau(renceV) | 07/11/2008
Écrit par : Lilly | 07/11/2008
Écrit par : Nag | 08/11/2008
Écrit par : chiffonnette | 08/11/2008
Je me rends compte que j’étais fan de littérature victorienne et d’inspiration victorienne depuis longtemps sans m’en rendre compte: ce swap me permet de découvrir chaque jour de nouveaux représentants du genre.
Écrit par : Keltia | 11/11/2008
Écrit par : jumy | 11/11/2008
Écrit par : Nanne | 12/11/2008
Écrit par : mary dollinger | 12/11/2008
@ Leiloona : « la bataille entre Perry et Jackson », c’est du Lou tout craché qui met volontairement les pieds dans le plat pour taquiner d’autres lecteurs :o) Simplement, chez 10/18 et de façon générale, Perry est l’auteur contemporain de polar victorien par excellence, connue par à peu près tous les lecteurs s’intéressant au polar historique ou à la période victorienne. Lee Jackson est un auteur moins prolixe, petit nouveau des éditions 10/18 (édité pour la première fois en France il y a un an). Il traite de la même période mais de façon très différente. Lilly adore Anne Perry et n’a pas aimé Jackson. Tandis que d’autres, qui partageaient mon agacement devant certaines répétitions un peu niaises chez Perry, avaient envie de découvrir Jackson pour peut-être y trouver un peu plus leur compte. D’où le petit clash qui se ressent d’ailleurs à la lecture de certains commentaires :o)
@ Sylvie : pareil pour moi pour les muffins, sucrés ou salés !
@ Pimpi notamment : allons donc, ce n’est pas un manque sérieux, il est encore assez peu connu (et même sinon on ne peut pas tout lire !) :o) Mais n’hésite pas à le découvrir et à nous faire part de ton avis !!
@ Lilly : oui je me souviens, en plus je crois que tu l’avais plus ou moins repéré sur mon blog (oops !!).
@ Nanne : j’attends ton avis avec une folle impatience !
@ Mary Dollinger : j’avoue que j’hésite entre plusieurs lectures victoriennes et que je n’ai lu que l’introduction de Collins. Mais je ne connais cet auteur qu’à travers un des livres écrits en collaboration avec Dickens et il est grand temps d’en savoir plus ! Cela dit votre livre passera avant car je compte le lire au plus tard d’ici dimanche :o)
Écrit par : Lou | 14/11/2008
Écrit par : Caro[line] | 24/12/2008
J’aurais pas dit mieux lol
J’aime beaucoup le premier volume de Monk, d’Anne Perry, et je pensais adorer Lee Jackson, mais non 🙁
Et je pourtant je ne suis pas sectaire ! La preuve : j’adore autant Dickens que Collins !! 😀
Charlie rules and Wilkie rocks…*message subliminal*
Écrit par : Madame Charlotte | 30/12/2008
Écrit par : Lou | 16/01/2009
Écrit par : Caro[line] | 16/01/2009
Écrit par : Lou | 17/01/2009
moi aussi j’ai lu au moins 15 romans d’anne perry
au début j’adorais ces histoires, puis je me suis aperçue
qu’elle faisait pas mal de « délayage » et qu’elle répète toujours les mêmes choses
par contre lee jackson c’est extraordinaire, dommage qu’il n’ait écrit que 5 romans
Écrit par : PRADET | 13/11/2009
Écrit par : Lou | 15/11/2009
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