L’histoire : les enquêtes se multiplient pour Decimus Webb. Deux prostituées sauvagement assassinées dans un bordel, vraisemblablement par un fanatique laissant derrière lui des extraits du livre de Job. Un cadavre déterré, celui d’un homme impliqué dans un scandale, accusé d’avoir entassé à moindres frais les corps de personnes lui ayant été confiées pour un enterrement décent. Les pas de Webb le conduisent chez Mr. Woodrow, commerçant spécialisé dans les accessoires et vêtements de deuil. Tous les soupçons semblent à un moment converger vers lui. Mais beaucoup de questions restent pourtant sans réponse… Ajoutez à cela une jeune somnambule, une Américaine à Londres et un croque-mort et vous aurez le dernier livre de Lee Jackson !
Verdict : nouveau coup de cœur pour la série Decimus Webb ! Après une lecture boulimique du premier tome de cette série 10/18, j’ai sans surprise dévoré Les Bienfaits de la Mort (malgré le titre assez bancal, je vous l’accorde). Une fois de plus, Lee Jackson signe un polar passionnant, dans un cadre victorien très crédible. Les personnages bien campés sont presque tous aussi importants les uns que les autres, ce qui permet à Jackson de donner un rythme plus soutenu à l’action. Pas de caricature, pas d’attitudes empesées ni de redondances excessives par rapport au premier tome – ce que je reproche souvent à Anne Perry qui se croit obligée de résumer avec monotonie la rencontre des Pitt et de brosser un portrait social de leurs familles à chaque tome. Si la bonne société tout comme les bas fonds londoniens sont représentés, l’histoire paraît relativement crédible et les transitions entre les différents milieux ne se font pas brutalement, au moyen de portraits brossés à la va-vite par une plume un peu niaise.
Bref, on comprendra que si j’aime à l’occasion retrouver Anne Perry, je ne peux pas m’empêcher de faire la comparaison entre ses livres et ceux de Lee Jackson et qu’à mes yeux, les romans de Jackson sont plus réussis. Là aussi, l’intrigue est bien menée et l’énigme intelligemment résolue. Une différence avec Anne Perry toutefois : il est souvent difficile de démasquer l’assassin chez cet auteur qui cache souvent des informations à son lecteur. Jackson fait un pari plus risqué en lui laissant plus d’indices et, à vrai dire, si je n’avais pas imaginé le scénario final, j’étais moins loin de la réalité que je ne le suis quand je lis Anne Perry. Deux techniques narratives différentes, donc, toutes deux très légitimes. La Palme d’Or catégorie Polar revenant toutefois à Jackson pour son style sentant moins la vieille demoiselle.
A quand le prochain tome ? J’en redemande !
347 p
Lee Jackson, Les Bienfaits de la Mort, 2005
Commentaires
Bizz
Écrit par : Flo | 20/05/2007
Écrit par : Musky | 21/05/2007
Bon, je pense qu’il faut que je note aussi ce livre dans ma LAL, après ceux d’Anne Perry. :o)
Écrit par : Caro[line] | 21/05/2007
Écrit par : Caroline | 21/05/2007
Écrit par : Florinette | 22/05/2007
Écrit par : nicolas | 22/05/2007
@ Musky : je lis assez peu de polars, malgré une légère tendance à la hausse ces derniers mois :o) C’est surtout pour le côté victorien que je recherche les lectures à la Jackson ! Alors peut-être que toi aussi tu serais séduite…
@ Caro[line] : l’avantage de Jackson c’est que c’est une toute nouvelle série… cette fois-ci je vais devoir attendre avec impatience chaque nouvelle parution : pour un peu plus de piquant !
@ Caroline : ça reste une lecture facile mais effectivement, c’est un peu plus dépoussiéré à mon avis ;o)
@ Florinette : que tu aimes Anne Perry ou non, voilà une série bien captivante qui devrait te plaire !
@ Nicolas : Et moi j’attends avec impatience ton avis sur ce cher Jackson !
Écrit par : Lou | 23/05/2007
Après, je comprends que ça irrite à force…
Pour la résolution de l’intrigue, étant une quiche toute catégorie, que ce soit Lee Jackson ou Anne Perry, je suis assurée d’avoir des surprises à la fin ;)) Mais j’avoue que ce tome me tente peu, je vais plutôt aller retrouver la « plume un peu niaise » d’Anne¨Perry 😛
Écrit par : Lilly | 30/05/2007
Pour le lien, je trouve qu’il se fait naturellement via les époques, même si la construction de l’histoire (plus rythmée chez Jackson, plus centrée sur l’enquête chez Perry) ainsi que les rôles des personnages (quelques inévitables chez Perry, aucun personnage majeur chez Jackson) en font deux approches différentes.
En ce qui concerne les milieux je ne suis pas trop d’accord avec toi. Perry n’évoque pas par exemple les foyers de jeunes filles mais par exemple, j’ai déjà lu des Anne Perry qui se passaient dans un bordel, ce qui est aussi le cas dans le 2e tome de Jackson. En revanche, celui-ci s’attache plus souvent à une classe sociale proche de celle dont est issue Charlotte (bourgeoisie aisée) et pour l’instant, peu à l’aristocratie qui revient plus chez Perry.
Après, ce sont les goûts et les couleurs qui font le reste… j’ai adoré Anne Perry au début mais maintenant je l’aime bien « sans plus » à cause de ses répétitions et du ton moralisateur qu’elle emploie et que je trouve souvent « gnangnan » :o) par exemple quand il y a régulièrement des passages du type « Charlotte regarda le feu qui brûlait près d’elle. Certes, elle n’avait pas les robes et les soirées d’Emily et ne pouvait s’empêcher de l’envier par moment. Mais elle savait qu’elle avait beaucoup de chance, et que beaucoup de malheureux grelottaient de froid en ce moment-même dans des ruelles sinistres, à quelques miles de là ». Au début ça ne me gênait pas mais au bout d’un moment j’ai trouvé que c’était parfois un peu trop :o)
Quoi qu’il en soit, cela reste des polars et l’essentiel est que chacun d’entre nous trouve chaussure à son pied, à savoir le roman qui le captive le plus !
Écrit par : Lou | 01/06/2007
Interestingly, Anne Perry is not so popular in England, compared to France. I confess I have never read her books; I also try to avoid reading too many of the « competition » for fear of stealing ideas, or finding my own ideas rendered unoriginal. For my second ‘series’ (not in France for a couple of years, I regret) I have switched to a focus on a central recurring female character and a more linear narrative style, so I wonder if Perry fans will prefer that? I do not know … we shall see!
Thank you for blogging about the books – it is always nice to hear real people discussing them!
best wishes,
Lee
Écrit par : Lee Jackson | 11/06/2007
I didn’t know Anne Perry wasn’t that famous in England. It’s true she’s the unavoidable writer here when you come to Victorian detective stories. She appeals to many people but as you might have seen on this blog, some of us tend to find her stories rather old fashioned and naive. Although I do like her books and read many of them, I do not like the repetition between each novel (some characters get introduced several times – the sentences always being the same as well) !
I think the recurring female character may appeal to Perry’s readers in France. As for me, I will not be able to wait for the French translation (as a matter of fact, I prefer reading the English version) ! Next post coming soon !
Écrit par : Lou | 12/06/2007
J’aimerais m’exprimer aussi bien en anglais que toi 🙂
J’avais lu le premier tome de cette série j’avais assez bien aimé, le deuxieme m’attend sagement dans ma PAL!
Écrit par : Alicia | 18/05/2010
Et où en es-tu de tes lectures ?
Écrit par : Lou | 16/03/2011
C’est vrai que certaines énigmes sont quasiment impossibles à résoudre : cf Le mystère de Calander square, il faut être devin pour savoir qu’un des personnages est malade (ou alors quelque chose m’a échappé à la lecture, ce qui est possible).
La série William Monk est différente, peut être te plairait elle davantage (je ne cherche pas à te pousser à tout prix vers Anne Perry 😉 mais ma soeur adore les « Monk » alors qu’elle n’aime pas du tout les Charlotte et Thomas Pitt… alors que moi j’ai plus de mal avec William Monk.
Je trouve qu’il manque un petit quelque chose à Lee Jackson, une petite touche d’humour peut être qui donnerait un peu de pep’s… tout dépend de ce qu’on attend.
J’ai beaucoup plus accroché avec la série « OscarWilde » dont le vois un titre dans la colonne de droite.
Mais c’est bien que ses atmosphères de Lee Jackon soient différentes de celles d’Anne Perry.
Écrit par : Soie | 20/10/2013
Écrit par : Lou | 20/10/2013
Écrit par : Soie | 20/10/2013
Écrit par : Lou | 20/10/2013
Les commentaires sont fermés.