Le brouillard londonien, l’humour noir anglais, les Carpates, les ruelles victoriennes, les classiques américains, quelques bandes dessinées et un petit détour par le continent africain ou le Japon à l’occasion… voilà l’essentiel de mes lectures en 2006. Mais 2006 est aussi l’année au cours de laquelle votre chroniqueuse a pris une très bonne résolution : découvrir l’univers des mangas, qui, a priori, ne l’inspire pas excessivement.
En bonne élève, je me suis munie de tout l’attirail nécessaire pour débuter mes aventures au pays des mangas… torche, corde, chaussures à crampons, fusil, couteau, casque… et surtout, quelques guides pour parer à mon « inculture » totale en la matière. Sites spécialisés, revues pour « BDphiles », sites de vente en ligne… tout a été passé au crible pour repérer quelques auteurs et séries incontournables. Ce qui m’a conduit à découvrir Le Pays des Cerisiers de Fumiyo Kouno.
Ce manga traite du bombardement d’Hiroshima à travers le destin de plusieurs personnages : la jeune Hirano, témoin de la catastrophe et décédée dix ans plus tard des suites de l’irradiation ; ses neveux, qui, à notre époque, découvrent soudain combien la catastrophe a marqué leur père ; puis le père, lorsque cinquante ans plus tôt, il revient vivre auprès de sa mère après la mort de sa sœur et rencontre une petite fille, orpheline depuis le bombardement.
Le récit est assez complexe, mêle présent et passé grâce à de nombreux flash-back et des parties ramenant successivement le lecteur à différentes époques. Les dessins sont très agréables et les traits des personnages particulièrement délicats, tandis que les paysages et les décors sont très fouillés. J’ai beaucoup apprécié l’aspect « humain » de ce manga, qui traite avec simplicité de la catastrophe d’Hiroshima, en montrant son impact sur le quotidien de personnes qui pourraient nous ressembler. Seul bémol : les dialogues très maladroits, en particulier dans la première partie.
Malgré les dessins et le développement plutôt poétique de l’histoire, Le Pays des Cerisiers est un manga dur, qui traite de l’Histoire sans condescendance, sans juger directement mais sans édulcorer non plus les conséquences du bombardement. Il souligne l’impuissance d’une population innocente et l’absurdité d’une décision qui a conduit à anéantir une ville et ses habitants en quelques minutes, comme si leur vie n’avait aucune valeur. Bien que ce manga traite d’Hiroshima en particulier, il est difficile de le lire sans remarquer à quel point les questions qu’il soulève sont encore d’actualité.
Incursion au pays des mangas : premier essai concluant !
98 p
Commentaires
Écrit par : Florinette | 07/01/2007
Écrit par : Caroline | 08/01/2007
Ah si, j’oubliais le tome 1 des Chevaliers du Zodiaque de Masami Kurumada que j’ai dans ma bibliothèque! Mais c’est bien le seul. J’ai juste été initiée à la lecture de droite à gauche.
Mais en lisant ta note, ça me donne envie d’en découvrir quelques uns.
Écrit par : Hilde | 08/01/2007
@ Caroline : oui, tout le monde dit du bien de Monster, je vais finir par me laisser tenter !:)
Écrit par : Lou | 08/01/2007
Écrit par : patch | 09/01/2007
Écrit par : Lou | 11/01/2007
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