David Foenkinos ne cesse de m’intriguer avec ses sujets sans cesse renouvelés et originaux. Dans « Numéro deux« , il imagine cet autre petit garçon qui était allé au bout du casting et touchait le rêve du bout du doigt, jusqu’à ce que Daniel Radcliffe soit finalement choisi pour incarner Harry Potter.
Quel postulat intéressant ! Tout d’abord, parce qu’on réfléchit rarement aux castings qui auraient pu être et n’ont pas été. Parce que l’on connaît tous Harry Potter, avec plus ou moins de précision, de passion, mais qu’il est rare aujourd’hui de croiser quelqu’un qui n’a pas lu au moins l’un des romans ou vu l’une de ses adaptations. Harry Potter est une saga à part, qui a su comme peu d’autres créer un univers si familier pour tant de personnes. Pour ma part, j’ai acheté le premier tome en VO l’été entre la 1ère et la terminale, à l’aéroport de New York. J’ai donc la version américaine de cet opus, puis, étudiante, j’ai acheté la suite dans sa version anglaise. J’ai fait partie de cette génération qui attendait la sortie du tome suivant et des films avec impatience. Qui discutait avec animation des premières impressions quelques jours après la publication. J’ai eu le malheur de partager trop tôt à une amie une photo d’un tee-shirt humoristique disant que ce n’était pas la peine de s’embêter à lire : Dumbledore mourrait à telle page. Alors forcément, quand David Foenkinos parle de l’accueil des romans et des films, cela m’a évoqué beaucoup de souvenirs.
Le gros atout de ce roman est de s’interroger sur le parcours potentiel de cet autre qui n’a pas été Harry Potter, lors du casting puis ensuite, et de se demander comment on peut se remettre d’un tel échec. Un échec monumental et impossible à oublier, puisque tout est là pour le rappeler au quotidien, des figurines aux agendas, en passant par les jeux de société, voire, le dentifrice. Et puis, en devenant adulte et en ayant des enfants, la menace ne peut que se préciser, puisque l’engouement pour Harry Potter s’est reporté sur les générations suivantes.
J’ai donc été conquise par l’idée, j’ai dévoré ce roman, avec tout de même un bémol qui ne m’est venu qu’à la fin. Pendant toute ma lecture, je me suis demandé quelle était la part de réalité et de fiction de ce titre. Si j’ai bien compris, hormis l’existence d’un garçon qui a failli l’emporter face à Daniel Radcliffe, tout est invention et suppositions. Première petite déception car je me suis tellement attachée à Martin, le personnage de « Numéro Deux« , qu’il m’a été difficile de réaliser à quel point ce n’était qu’un héro de papier. Mais jusqu’ici, c’est plutôt à l’honneur de l’auteur qui sait si bien nous embarquer ! En revanche, si tout est fiction, je me demande pourquoi il a fallu que tout soit si noir dans la vie de Martin. Que les circonstances entourant l’échec initial soient sombres, c’est logique, mais il me semble que le roman aurait gagné en force si le développement du personnage s’était effectué dans un contexte par ailleurs plus normal. Ici, le sort s’acharne (deuil, harcèlement), et si tout est fictif, je ne comprends pas bien l’intention derrière. Quoi qu’il en soit, j’en retiens deux choses : « Numéro Deux » invite à une réflexion très intéressante, et David Foenkinos a un talent certain lorsqu’il s’agit d’embarquer ses lecteurs ! Cela m’a donné envie de lire les deux titres du même auteur qui sont encore dans ma PAL et de relire Le Mystère Henri Pick que je n’avais jamais chroniqué.
235 p
David Foenkinos, Numéro Deux, 2022
Oh oui, c’est super comme idée de départ !! Tu as raison, on ne sait jamais trop à quoi s’attendre avec cet auteur, il écrit des choses variées et c’est tant mieux. Ravie d’enfin pouvoir poster à nouveau des commentaires chez toi (ça a bloqué pendant pas mal de temps en juin-juillet, il me semble) Bises, Lou ^_^
Oui, j’ai eu un gros souci avec les captcha, ça bloquait l’apparition des commentaires des personnes dont j’avais validé les identifiants au préalable, et j’étais inondée de spams. J’en ai encore 800 à effacer, et je trouverai sans doute des messages amis au milieu… Quant à Foenkinos j’ai l’impression qu’il fait partie des auteurs qui se débrouillent bien en variant beaucoup leurs sujets et la forme, c’est assez agréable de voir où il va encore nous embarquer !
J’étais déjà tentée, mais tu me donnes encore plus envie de découvrir ce titre. Je trouve intéressant ton question à propos de la part de réalité et de fiction. Sinon, j’ai beaucoup aimé l’adaptation du Mystère Henri Pick, le roman doit être sympa à lire. 🙂
J’avais beaucoup aimé cet autre roman moi aussi. Je compte relire Foenkinos prochainement avec La Famille Martin.