Comment se fait-il que je n’aie pas relu Aki Shimazaki depuis 2019 (Cycle Au coeur du Yamato) ? Cela me semble incroyable, car voilà une de mes romancières favorites. Pour l’instant j’ai lu ses deux premiers cycles. J’attends la publication du coffret du 3e cycle pour le dévorer à son tour. Mais comme je ne pouvais pas attendre plusieurs années pour découvrir le 4e cycle, j’ai jeté mon dévolu sur Suzuran et le roman suivant dans le cadre de notre Mois au Japon.
Pourquoi parler de cycles ? Pour ceux qui ne connaissent pas Aki Shimazaki, elle écrit de courts romans centrés chacun sur un ou quelques personnages, que l’on retrouve de manière plus ou moins directe dans d’autres textes du même cycle. Il parait que l’on peut lire ses récits dans le désordre, ce que je ferai lorsque je relirai les cycles. On peut définitivement lire chaque opus séparément, mais le Graal, c’est quand on s’offre l’immense plaisir de lire une pentalogie en l’espace de peu de temps. Les liens se tissent subtilement entre chaque tome, des événements trouvent leur explication à la lumière d’autres passages. C’est fascinant, passionnant et souvent, on ressort très touché.e par certains récits en particulier. Si vous n’avez pas encore lu Aki Shimazaki, je ne peux que vous conseiller ses livres et j’aurais tendance à vous suggérer de débuter par le Cycle Le Poids des Secrets (tomes chroniqués séparément par ici).
A propos de Suzuran : Anzu est céramiste. Elle vit seule avec son fils depuis son divorce et voit régulièrement ses parents qui s’apprêtent à déménager dans une maison de retraite, sa mère commençant à perdre la mémoire. Anzu a connu peu d’hommes dans sa vie et ces relations se sont soldées en échec, mais lorsqu’une amie insiste pour qu’elle se rende à une réunion d’anciens élèves comptant de nombreux divorcés, Anzu finit par accepter. Alors que sa soeur aînée, plus belle, plus brillante, à qui tout a réussi, annonce qu’elle vient présenter son fiancé, Anzu s’interroge, car sa sœur a toujours été une séductrice qui ne voulait pas s’attacher. Le retour de sa soeur fait émerger de vieux souvenirs, pas toujours positifs, et les rencontres que l’héroïne fait l’amènent à voir sa relation avec sa soeur sous un autre angle. Anzu est un personnage attachant dont l’épanouissement artistique ne parvient pas à combler totalement d’autres blessures.
Une fois de plus, l’immersion dans l’univers d’Aki Shimazaki s’est fait tout naturellement. A travers un roman plutôt court au style épuré, l’autrice réussit à tisser une intrigue troublante. Sous le calme apparent du flot narratif se jouent des rapports de force d’une dureté surprenante. Ce nouvel opus a comblé mes attentes et je suis impatientes de retrouver les parents d’Anzu, auquel le tome 2 est consacré.
166 p
Aki Shimazaki, 4e Cycle, T1, Suzuran, 2020
Oui il va falloir que je m’y remette….c’est vraiment une auteure interessante et plus que ca
Ma première incursion dans la littérature jeunesse m’a un peu laissée perplexe, mais si je dois y revenir, je note ton autrice favorite 🙂
Excellent choix :o)