Louise Welsh, De Vieux Os

écosse, roman écossais, prix kiltissime, louise welsh, de vieux osVoilà enfin les vacances de Noël, mais avant de partir à la recherche de Santa Claus je m’acquitte de mes devoirs et termine enfin mes lectures dans le cadre du Prix Kiltissime, prix des blogueurs du meilleur roman écossais, organisé par la très gaélique Cryssilda.

 Je vous avais déjà parlé de Scintillations de John Burnside et de L’Homme de Lewis de Peter May. Poursuivons avec De Vieux os de Louise Welsh. Dans quelques jours je publierai mon billet sur Nuage de Cendre de Dominic Cooper et vous dirai enfin qui est mon heureux élu !

J’avais hâte de lire De Vieux os mais j’ai réservé cette lecture pour la fin, car je nourrissais de grands espoirs à son égard et anticipais un plaisir de lecture certain. Et pour cause : le héros, Murray Watson, docteur en lettres à l’Université de Glasgow (je vois déjà des yeux qui scintillent), vient de prendre une année sabbatique afin de se consacrer à des recherches sur un poète des années 70, Archie Lunan. Murray est fasciné par un recueil de Lunan depuis son adolescence et est bien décidé à écrire une biographie qui rendra enfin justice à ce jeune génie mort sur un rafiot en pleine tempête. Suicide ? Inconscience ? Le mystère plane autour de la disparition de cet énigmatique personnage, dont on ne connaît qu’un recueil et que la postérité a oublié.

écosse, roman écossais, prix kiltissime, louise welsh, de vieux osMurray tâtonne d’abord : peu de documents intéressants dans les archives de la bibliothèque; Christie, qui vivait avec Lunan à l’époque de ses débauches puis de son décès, refuse d’être interviewée. Mais petit à petit, et grâce à de nombreux hasards tout de même, Murray parvient à retrouver des gens qui ont connu Lunan ou ses comparses. Plus l’enquête avance, plus la fascination presque malsaine que Murray éprouve pour Lunan grandit. Et, au-delà des recherches sur un jeune homme talentueux noyé dans l’alcool, menant une vie de hippie et s’intéressant aux sciences occultes, Murray s’interroge sur sa propre vie et sur le sens de sa démarche. Sur le plan littéraire, il finit par se demander s’il convient vraiment de connaître l’auteur pour comprendre l’oeuvre et plus son enquête avance, plus il songe à abandonner pour publier une analyse purement critique de Lunan. Sur le plan personnel, l’histoire sordide de Lunan et la solitude des personnes qu’il croise au cours de ses recherches mettent en évidence le vide de sa propre existence. Sa mère a disparu depuis bien longtemps, son père vient de mourir sénile, loin de sa maison et de ses deux fils ; Murray vient de se brouiller avec son frère Jack, sa maîtresse Rachel (la femme du chef du département) le quitte, il s’attend à perdre son emploi, une aventure d’une nuit refuse de donner suite, son appartement et son mode de vie chaotiques reflètent sa solitude… bref, ce récit sera aussi celui-ci de la vie de Murray : son travail aura-t-il un effet positif sur lui ?

C’est là un roman fort plaisant, une sorte de thriller littéraire dont le thème avait tout pour me plaire. J’ai évidemment apprécié les références à d’autres textes, toutes les réflexions sur la littérature, brûlé d’envie d’en savoir plus sur Lunan, espéré en secret un nouveau départ pour Murray. Malgré tout cette lecture a légèrement déçu mes attentes car, en raison du sujet, je m’attendais à un texte plus abouti, à une plume plus alerte. A titre de comparaison les descriptions des îles Hébrides faites par Peter May étaient plus spectaculaires – j’emploie ce mot délibérément car en lisant Peter May je voyais les éléments se déchaîner sur les côtes sauvages écossaises. Et paradoxalement, je n’ai pas été complètement emportée par le récit malgré toutes ses qualités (peut-être parce que tout s’imbrique finalement trop bien et que le hasard fait vraiment bien les choses ?).

Une phrase que je trouve peu élégante mais très drôle : Quelques moutons qui s’abritaient derrière s’effrayèrent à son approche et s’enfuirent avec une hâte irréfléchie, telles de grosses dames dévalent une colline sur des talons hauts. (p218)

Et sur Lunan : Je pensais qu’il était plus épris de l’idée d’être écrivain que du besoin de créer. (p94)

Quelques avis kiltissimes : Cryssilda, Melodie ; Choupynette s’est tellement ennuyée qu’elle n’a pas fait de billet, (membres du jury oubliés n’hésitez pas à me laisser vos liens)

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392 p

Louise Welsh, De Vieux Os, 2010

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Commentaires

bien que je me sente attirée par l’histoire, ton bémol m’incite à ne pas le noter – ce n’est pas comme si je n’avais rien à lire 😉

Écrit par : niki | 21/12/2012

Un bon souvenir de lecture (et une superbe fin haletante!)

Écrit par : keisha | 21/12/2012

J’ai trouvé qu’elle rendait très bien les différents lieux où se situait l’action.

Écrit par : Titine | 21/12/2012

Celui-là traine dans ma PAL depuis un certain temps…

Écrit par : Yspaddaden | 21/12/2012

Je reste tentée mais sans avoir trop d’attentes alors !

Écrit par : Manu | 23/12/2012

Lu aussi, un bon moment, mais comme toi, j’ai surtout apprécié l’atmosphère plus que le récit lui-même qui manque de profondeur.

Écrit par : Marilyne | 23/12/2012

J’ai vraiment aimé la 2e partie du livre, quand le héros part sur l’île. Mais c’est vrai que le début traîne un peu en longueur.

Quand à Peter May, c’est du caviar écossais ! 😉

Écrit par : Maeve | 24/12/2012

@ Niki : je te conseille de lire le billet de Cryssilda, même si ce n’est pas son favori sur la liste elle insiste davantage sur les aspects positifs ;o)

@ Keisha : la fin était très agréable à lire, d’ailleurs à moment donné je me demandais comment Welsh allait arriver à terminer ce roman et elle s’en sort bien.

@ Titine : je sais que c’est ton favori et ce roman m’a bien plu, mais je n’ai pas été aussi portée que toi par l’histoire. Je ne dis pas que le cadre n’est pas bien rendu, j’ai simplement préféré les descriptions de Peter May. Mais à vrai dire dans mon classement final j’ai hésité à les distinguer.

@ Ys : je serais curieuse de connaître ton avis…

@ Manu : cela me semble être un bon compromis :o)

@ Marilyne : oui, je m’attendais peut-être à un texte plus brillant en raison du thème… mais c’est fort plaisant malgré tout.

@ Maeve : J’ai trouvé que les différentes parties manquaient un peu de rythme, même si le changement de décor a un effet positif, c’est sûr !

Écrit par : Lou | 30/12/2012

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