Somerset Maugham, Il suffit d’une nuit

1938. Mary se repose dans une somptueuse villa toscane à proximité de Florence, qui lui a été prêtée par des amis suite au décès de son mari. Après ce mariage d’amour malheureux, Mary envisage d’épouser Edgar, de plus de vingt ans son aîné, ami de la famille et excellent parti. Edgar est en effet très aisé, séduisant, bon, prévenant, intègre, intelligent, ambitieux et sur le point d’obtenir un poste prestigieux en Inde. Pour Mary qui a connu des moments difficiles et dont le mari avait beaucoup de dettes, ce mariage pourrait être la solution idéale, même si elle peine à se décider.

Edgar se déclare au début du roman puis s’absente quelques jours. Pendant ce temps, Mary se rend à un dîner entre Anglo-saxons (riches et oisifs), y retrouve notamment Rowley, un jeune héritier à la réputation sulfureuse. La nuit qui suit est bouleversée par une rencontre aux conséquences inattendues, qui va forcer Mary à demander à Rowley son aide. Au-delà de l’urgence immédiate de la situation se pose une autre question : quelle conséquence aura cette situation sur les perspectives de mariage de Mary ?

Il suffit d’une nuit est un roman que j’ai lu avec curiosité et intérêt en dépit d’une structure classique démonstrative qui nous fait anticiper au fur et à mesure les principaux rebondissements. La situation, les enjeux et les personnalités sont si clairement posés d’entrée de jeu que l’on voit où Somerset Maugham veut nous mener. Par ailleurs, je m’interroge sur la posture de l’auteur qui campe des relations hommes / femmes où l’homme résout les situations, agit, progresse et sert de soutien à la femme dont on attend beauté et une certaine dose de manipulation. Mary est à deux reprises maltraitée, lors d’une première scène dont le côté traumatisant est assez peu exploité, puis avec une gifle qui la calme en pleins sanglots, et dont elle se réjouit a posteriori car elle l’associe à son pouvoir d’attraction sur un homme. Autre question : quel était le rapport de Maugham avec le climat politique en Europe dans les années 1930, qui est évoqué brièvement, presque avec indifférence ? Les spécialistes de l’écrivain auraient sans doute beaucoup à dire sur ces deux sujets. Ma lecture a été inévitablement un peu biaisée par un manque de familiarité avec l’auteur. J’en ressors un peu perplexe, mais surtout curieuse de mieux comprendre certains choix. Malgré cela, j’ai lu ce récit avec avidité et apprécié de nombreux passages. A commencer par le formidable cadre toscan et la poésie de la ville de nuit, vue depuis les hauteurs. Quant à cette édition, que j’aime cette couverture !

157 p

De Somerset Maugham, Le Fugitif (chroniqué en 2009) :

Sous le soleil des tropiques…

2 thoughts on “Somerset Maugham, Il suffit d’une nuit

  1. Oui c’est la lecture d’aujourd’hui…..je reste assez sceptique…mais il parait que ses autres romans sont plus elabores….;)

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