Komako Sakaï & Kazumi Yumoto, L’ours et le chat sauvage

Voilà un album que j’avais déjà envie d’emprunter lors des dernières éditions du Mois au Japon. Chaque année, la lecture d’albums jeunesse nippons me ravit tant les illustrateurs sont incroyables et le contenu intéressant. Il y est souvent question de douceur et de réflexion sur la vie ou, a contrario, d’histoires joyeusement barrées. Ici, cependant, Komako Sakaï et Kazumi Yumoto aborde un sujet difficile, le deuil.

L’ours vit avec un petit oiseau qui est son meilleur ami, mais celui-ci meurt. L’ours prépare une boîte avec de jolies fleurs et y place son ami qu’il emporte partout avec lui. Son cœur déborde de tristesse mais les autres animaux lui conseillent d’oublier l’oiseau pour continuer à vivre. Alors, il décide de se retirer dans sa maison, tout à sa peine.

Puis un jour, les beaux jours reviennent. Avec eux, l’envie de sortir. C’est là qu’il rencontre un chat qui, contrairement aux autres, comprend l’état d’esprit de l’ours. Ensemble, ils décident d’enterrer l’oiseau dans une jolie clairière, quand l’ours s’est remémoré suffisamment de bons moments pour savoir que son amitié n’a pas disparu avec la mort.

Le chat explique alors à l’ours qu’il voyage où bon lui semble et joue de la musique partout où il va. Il propose à l’ours de l’accompagner et lui tend un tambourin qui a l’air d’avoir beaucoup été utilisé, ce qui laisse à penser que le chat a sans doute lui aussi perdu un être cher. Ensemble, les deux animaux repartent soudés, vers une nouvelle vie et la construction d’une autre amitié.

Un album superbement illustré, qui aborde avec beaucoup de sensibilité plusieurs aspects du deuil : la tristesse, la confrontation avec l’extérieur, l’apaisement, la reconstruction. L’approche est concrète malgré la symbolique évidente de certaines scènes : le texte est explicite, la douleur de l’ours évidente, l’oiseau mort est mis en scène dans sa boîte-cercueil, puis on voit sa tombe. Rien de glauque cependant, mais plutôt une mise en avant sobre de ce que signifie la perte d’un être cher. Avec, à la fin, l’espoir qui renait.

Un album très émouvant.

Komako Sakaï & Kazumi Yumoto, L’ours et le chat sauvage, 2008

5 thoughts on “Komako Sakaï & Kazumi Yumoto, L’ours et le chat sauvage

    1. J’adore pour ma part, en revanche petite j’aurais peut-être moins adhéré, j’aimais que ce soit plus gai et coloré. Mes filles y ont été sensibles, l’histoire les a touchées et elles n’ont rien dit sur le graphisme.

  1. Cet album doit être très émouvant. Les illustrations m’attristent mais je les trouve belles. Au centre de documentation il y a une petite section réservée aux albums sur le deuil, je regarderai s’il y est.

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