Mimi Matthews, A Holiday by Gaslight

Il y a parfois des rencontres qui se font totalement par hasard. Comme celle-ci. Il a fallu une jolie couverture et une recommandation sur Goodreads pour attirer mon attention sur ce titre alors que je cherchais des idées originales de lectures pour Noël. J’ai tenté ma chance et bien m’en a pris !

Sophie Appersett est la fille aînée d’un baronnet dépensier qui a utilisé toute sa dot pour équiper leur superbe demeure familiale d’un éclairage au gaz. Le domaine étant isolé, la structure mise en place est impressionnante et les frais engagés colossaux. Cela ne fait pas peur au chef de famille, qui continue à dépenser sans compter et s’apprêter à organiser un bal pour Noël.

Afin de rentrer dans ses frais, il espère marier sa fille Sophie à un riche industriel, Edward Sharpe. Un homme de « basse extraction » qui a bâti sa fortune tout seul. Un parvenu, un homme qui n’a fait ni Oxford, ni Cambridge et qui n’est pas un gentleman d’après les critères très sélectifs de la haute société. Un homme qui normalement ne devrait pas être autorisé à courtiser la fille d’un baronnet.

Pourtant, c’est sans regret que Lord Appersett envisage cette future alliance. Sophie est l’aînée raisonnable, qui teinte ses robes plusieurs fois, fait des retouches pour moderniser des tenues de saisons passées, comme le fait sa mère. Sa sœur Emily, plus frivole, est préservée. On lui épargne les tracas domestiques. Elle porte de splendides robes à la dernière mode. Elle n’envisage pas d’épouser un simple marchand, même si elle ne semble pas particulièrement choquée du sort réservée à sa sœur.

Dans ce contexte, le roman s’ouvre sur une promenade londonienne au cours de laquelle Sophie annonce à Mr Sharpe que tous deux ne sont visiblement pas faits pour s’entendre, et qu’il vaut mieux cesser là leurs échanges. Habituellement distant et silencieux, le riche industriel acquiesce avec un mouvement d’humeur et semble surtout contrarié d’avoir été importuné alors qu’il avait des urgences à gérer.

Dans les jours qui suivent, et notamment suite à la réaction de sa famille, Sophie regrette quelque peu sa décision et revoit Mr Sharpe en le pressant d’accepter l’invitation à se rendre au bal de Noël. Elle lui propose un marché : tous deux devront échanger plus ouvertement avant de décider d’ici la fin de cette interlude si un mariage saurait être envisagé ou non.

Malgré de bonnes critiques, je craignais un roman à l’eau de rose, plein de bons sentiments, avec une intrigue faiblarde et peut-être, un style décevant. C’est donc avec une certaine appréhension que j’ai ouvert A Holiday by Gaslight. Je me suis régalée du début à la fin. Dès les premières pages, Mimi Matthews donne le ton avec une langue adaptée à la période et des dialogues efficaces et le plus souvent crédibles. Grâce à ces échanges, on s’attache très rapidement à Sophie Appersett et Edward Sharpe, qui évoquent inévitablement les personnages de North and South. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai savouré les réparties, attendu les rencontres, l’évolution des perceptions, tout en me réjouissant de la retenue des personnages, qui n’en étaient que plus intéressants. Outre l’intrigue qui m’a totalement emportée (ce qui n’est pas un petit exploit pour une romance), j’ai beaucoup apprécié le cadre historique plutôt soigné. Les sujets majeurs en toile de fond sont la mort du prince Albert, la publication de l’Origine des Espèces ainsi que les progrès technologiques et les faillites qu’ils ont pu entraîner. Je m’attendais à la fin et au dernier rebondissement, mais ça n’a nullement gâché mon plaisir de lecture. J’ai découvert que Mimi Matthews a publié des ouvrages historiques sur la période et a un site dédié. C’est une très bonne surprise ! J’espère que d’autres romans de la même autrice sauront autant me séduire. C’est avec tristesse que j’ai refermé la dernière page et quitté A Holiday by Gaslight !

169 p

Mimi Matthews, A Holiday by Gaslight, 2018

9 thoughts on “Mimi Matthews, A Holiday by Gaslight

  1. Très très tentant, tout ça !!! Et la couverture, oh la la !! 😉 Merci pour ton petit mot, chère Lou, nous l’avons trouvé au courrier de ce midi, pile le 24, très très jolie carte, grosses bises ^_^

  2. C’est vrai que la couverture est très attirante! Je reconnais les petites cartes et la petite décoration. 😉 Mon niveau d’anglais n’est sans doute pas suffisant mais c’est super de pouvoir découvrir ce roman à travers ton billet.

  3. Je le note pour quand il sera traduit en français !
    Et je te souhaite une très belle année 2021, qu’elle soit sereine et riche en belles lectures, découvertes et agréables moments !

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