Wataya Risa, Pauvre Chose

Jolie jeune femme employée comme vendeuse dans un grand magasin, Julie est extrêmement investie dans son travail et ambitionne d’évoluer. Pour ce faire, elle s’habille des vêtements de la marque qu’elle vend, ne compte pas ses heures et prend des cours d’anglais en toute fin de soirée. Elle a un petit ami, Ryûdai, qui semble beau, sérieux et attentif à leur relation. Tous deux vivent séparément, dans un petit appartement.

Cet équilibre est mis en péril lorsque Ryûdai accepte d’héberger Akiyo, une ancienne petite amie en galère. Au chômage, Akiyo ne veut pas rentrer dans sa famille car cela l’empêcherait de chercher efficacement du travail à Tokyo. Intègre, généreux, Ryûdai explique à Julie qu’il n’aime qu’elle mais serait dans l’obligation de mettre un terme à leur relation si elle venait à s’opposer à cet arrangement. Car le jeune homme se sent responsable de son ancienne petite amie, rencontrée aux Etats-Unis. Après une longue relation, Akiyo a suivi Ryûdai sans conviction au Japon. Il ne saurait la laisser maintenant se débrouiller seule alors qu’elle est là à cause de lui.

Nous suivons le point de vue de Julie, qui oscille entre la tristesse, l’envie de faire confiance à son petit-ami et à l’ex de celui-ci, mais aussi la jalousie et l’indignation… car force est de constater qu’elle est la dernière roue du carrosse dans ce trio improbable. Des premières pages policées à l’inévitable montée en tension, puis à l’explosion finale, Julie nous fait part de son quotidien, de ses réflexions, de sa vie consacrée au travail et de ses soirées informes dans un petit appartement sans personnalité.

Ce texte recoupe Le Jour de la gratitude au travail et Stupeur et tremblements à travers la réflexion sur le monde du travail et la place de la femme au sein de celui-ci, même s’il s’agit d’un thème mineur dans ce vaudeville assez réjouissant. Les personnages sont un peu lisses et le dénouement manque certainement de subtilité, néanmoins cette lecture divertissante ne manque pas de piquant.

Premier titre lu pour ce (double) mois au Japon, que je partage aujourd’hui dans le cadre d’une lecture commune avec Hilde.

171 p

Wataya Risa, Pauvre Chose, 2011

4 thoughts on “Wataya Risa, Pauvre Chose

  1. J’ai beaucoup apprécié la fin! C’est vrai qu’elle n’est pas très subtile mais elle relève un peu l’ensemble et je dois que ça m’a réjouie pour Julie.

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