Sylvia Plath, Mary Ventura & le neuvième royaume

Aussi scandaleux que cela puisse être, je n’avais encore jamais lu la grande Sylvia Plath avant de recevoir cette nouvelle éditée par les Editions de la Table Ronde. J’aime beaucoup découvrir de grands auteurs à travers leurs textes courts. C’est une façon de me faire à leur plume et, de façon générale, j’ai toujours eu un penchant pour les nouvelles, un art difficile.

Il s’agit ici d’un écrit de jeunesse, refusé à l’époque.

La scène s’ouvre sur un échange déconcertant entre une jeune femme, Mary, et ses parents. Mary souhaite rester avec eux, dit ne pas être prête à faire de voyage. Ses parents n’ont que faire de son avis et l’installent dans son train avant de s’en aller rapidement, sans faire de grandes démonstrations. Tout au plus, sa mère lui fait « un vague baiser préoccupé ».

On s’imagine donc un voyage quelconque pour rendre visite à une vieille tante oubliée, rejoindre un pensionnat, occuper un premier poste, selon les volontés de la famille. Mais peu à peu, le trajet prend un tour inattendu, plus sombre. Loin d’être une première étape vers l’indépendance, il s’agit d’un aller sans retour dans un cadre de plus en plus mystérieux et inquiétant. Après l’avoir lu, la couverture rouge vermillon m’a paru on ne peut plus appropriée.

Un texte troublant, qui passe de l’anodin au dérangeant dans un glissement imperceptible. Il y a comme un goût d’inachevé dans cette nouvelle mais il ne lui manque presque rien pour être déjà remarquable. Elle invite assurément à s’immerger davantage dans l’univers de Sylvia Plath.

45 p

Sylvia Plath, Mary Ventura & le Neuvième Royaume, 1952 (première publication en 2019)

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