Susan Hill, Dolly

hill susan_dolly.jpgPour cette journée du Mois anglais consacrée à Susan Hill, j’ai choisi Dolly parmi les quelques titres en attente dans ma PAL (il doit en rester encore trois!). De cet auteur j’ai lu plusieurs histoires de fantômes (The Woman in Black et The Man in the Mirror) et des extraits de l’essai autobiographique consacré à ses lectures (Howards End is on the landing). Tentée par une petite histoire de fantômes, j’ai eu envie de découvrir une poupée sans doute effrayante à souhait. Susan Hill est douée pour recréer des atmosphères angoissantes, dans des récits gothiques de facture classique (aux influences victoriennes notamment). Tout à fait ce qu’il me fallait.

Le récit s’ouvre avec le retour du narrateur dans la vieille maison de sa tante décédée. Enfant, orphelin, il y avait passé un été en compagnie d’une cousine qu’il ne connaissait pas. Le lecteur découvre les évènements qui se sont produits à l’occasion de ces vacances, évènements qui influencent la destinée des personnages des années plus tard. Sans vouloir trop en dire, imaginez des bruits suspects, le crissement du papier en bruit de fond, des pleurs de poupée. Le tout dans une bicoque lugubre à proximité d’un cimetière.

Si j’ai pris plaisir à lire ce texte, avec le recul, je trouve qu’il manque un peu de consistance.

Dolly est un court roman qui frise avec la nouvelle et, à vrai dire, j’ai eu l’impression que Susan Hill avait un peu de mal à trouver le bon format pour ce récit. Un peu trop de développements pour être une nouvelle avec la chute que l’on pourrait attendre, mais un texte qui reste assez aride et un peu décousu, avec assez peu de matière.

Par ailleurs, Susan Hill utilise des ressorts classiques du récit gothique, mais on a l’impression qu’elle ponctue son histoire de micro évènements sans être capable de tout à fait les relier entre eux. Par exemple, quand le jeune narrateur ouvre pour la première fois l’armoire de sa chambre, il sent quelque chose lui souffler au visage sans la moindre explication. Par la suite, c’est une poupée qui hantera l’armoire mais elle n’est pas encore arrivée lorsque se produit ce premier incident. Sa cousine Leonora est horrifiée par son reflet dans l’eau et dans un plat en argent à l’église, sans qu’on sache ce qu’elle a vraiment vu. Leonora est rousse, elle a un caractère épouvantable et la gouvernante la suspecte d’apporter le Mal avec elle, mais ce point n’est pas vraiment confirmé ni clarifié à la fin. Et finalement, ce sont deux poupées – et non une – qui semblent porteuses ou victimes d’une étrange malédiction (chacun se fera son opinion), sans que le lien entre elles soit clairement établi. Je vous épargnerai mes multiples hypothèses mais, au final, aucune ne me semble tout à fait convaincante.

In fine, un roman d’atmosphère, sympathique mais soutenu par une structure légère. A réserver aux inconditionnels d’histoires de fantômes, aux amateurs de poupées inquiétantes et aux lecteurs de Susan Hill.

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153 p

Susan Hill, Dolly, 2012

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Commentaires

pucha…on dirait que c’est le restant de livres qu’elle avait ecrits avant et qu’elle met tout la..une sorte de frankenstein du roman…c fou quand meme…;)

Écrit par : rachel | 07/06/2017

Je n’ai toujours rien lu de Susan Hill ! Shame on me…

Écrit par : FondantGrignote | 07/06/2017

J’ai découvert Susan Hill pour ce mois anglais avec un roman de la sage Simon Serailler (billet non encore terminé), et je n’ai pas du tout aimé. Je crois donc que je ne vais pas poursuivre plus avant la découverte.

Écrit par : Ariane | 08/06/2017

Je ne connais pas encore Susan Hill et je ne passerai pas le pas pour ce mois anglais. Je ne commencerai de toute façon pas par ce titre.

Écrit par : praline | 09/06/2017

@ Rachel : ce n’est pas faux… on retrouve sa patte mais ce n’est pas complètement abouti je trouve.

@ FondantGrignote : je suis sûre qu’elle pourrait te plaire. Jusqu’ici, de mes lectures, « The Woman in Black » est au-dessus du lot.

@ Ariane : Pour l’instant j’ai lu trois textes d’elles. « The Woman in Black » était excellent (atmosphère très réussie), les deux autres sympa mais moins consistants.

@ Praline : tu as raison, je recommande sans réserve « The Woman in Black ».

Écrit par : Lou | 10/06/2017

en tout cas a eviter…;)

Écrit par : rachel | 10/06/2017

Tout à fait d’accord avec toi. Pas mon préféré de Hill non plus.

Écrit par : lewerentz | 11/06/2017

Je tenterai bien de lire cette auteur mais pas ce titre : j’ai horreur des histoires de poupées effrayantes (à cause d’un film vu quand j’étais petite : La Poupée de la terreur qui m’avait fait faire des cauchemars pendant des années lol ^^). Je note The Woman in black au vu des commentaires ^^ Merci !

Écrit par : Alexielle | 11/06/2017

Oh, j’aime beaucoup Susan Hill! As-tu lu « la main de la nuit » et « l’ombre au tableau »?

Écrit par : Pedro Pan Rabbit | 20/06/2017

On ne peut plus mettre de commentaire sur « La dame en noir ». C’est décidé ! j’ai très envie de lire le roman.

Écrit par : Syl. | 06/10/2017

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